Birmanie

Quatre mois après le séisme, l’économie birmane est toujours au plus bas

Le 1er avril 2025 à Mandalay, quelques jours après le séisme du 28 mars. Le 1er avril 2025 à Mandalay, quelques jours après le séisme du 28 mars. © CNS / CC BY 3.0
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En Birmanie, selon les chiffres publiés par la Banque mondiale, la crise économique risque encore de s’aggraver, quatre mois après le séisme du 28 mars. Le rapport annonce une prévision de récession de 2,5 % du PIB pour l’année 2025/2026, tandis que les dégâts directement causés par le tremblement de terre sont estimés à 11 milliards de dollars. Les groupes religieux continuent d’aider la population, mais le taux de pauvreté, qui était déjà de plus de 30 % avant la catastrophe, risque d’augmenter.

Le séisme qui a ravagé le centre de la Birmanie fin mars a aussi aggravé la crise économique. Le dernier rapport de la Banque mondial indique que l’économie nationale risque de se contracter de 2,5 % au cours de l’exercice 2025-2026, principalement à cause des conséquences de la catastrophe du 28 mars.

Le tremblement de terre de magnitude 7,7 a causé des dégâts estimés à 11 milliards de dollars US, soit environ 14 % du PIB du pays. Selon les estimations, plus de 17 millions de personnes ont été affectées dans les régions centrales de Mandalay, Sagaing, Bago, Naypyidaw et Magway, dont neuf millions qui ont subi des conséquences sérieuses.

Le bilan s’élève à plus de 3 700 morts selon la junte militaire au pouvoir, mais les véritables chiffres sont susceptibles d’être bien plus élevés, mais impossibles à déterminer parce que les généraux birmans ont interdit aux équipes de secours étrangères d’entrer dans le pays.

À Mandalay, plusieurs milliers d’habitations, d’églises et de monastères ont été détruits ou endommagés. Beaucoup de religieuses se sont également retrouvées sans domicile. Pourtant, les religieuses continuent d’apporter leur aide autour d’elles. Plusieurs groupes religieux ont organisé des équipes d’urgence afin de distribuer de la nourriture et d’offrir un toit et d’autres formes d’assistance, afin de combler les manques laissés par les autorités.

« Les crises s’accumulent en Birmanie »

« Nous avons perdu notre maison dans le séisme, et nous vivons maintenant dans une petite tente », confie Nu Jan, une femme catholique de Mandalay. « Mon mari a perdu son travail parce que l’usine a fermé, et les prix continuent d’augmenter. Je prie tous les jours pour trouver de la force. Les religieuses nous apportent de la nourriture et de l’eau, mais nous avons besoin d’espoir pour l’avenir. Nous essayons de rester forts pour nos enfants, mais c’est très difficile », ajoute-t-elle.

« Le séisme a causé beaucoup de victimes et déplacé beaucoup de gens, et les conditions économiques ont empiré, alors qu’elles étaient déjà difficiles. Les efforts pour la reconstruction sont essentiels afin d’aider les populations les plus vulnérables », explique Melinda Good, directrice de la Banque mondiale pour la Thaïlande et la Birmanie.

Plusieurs secteurs de l’économie nationale ont signalé des usines et des infrastructures endommagées. Les régions de Mandalay et de Naypyidaw risquent de perdre près d’un tiers de leur production d’ici le mois de septembre, bien que les travaux de reconstruction pourraient permettre une reprise partielle au cours du second semestre 2025. À l’échelle nationale, la production sera inférieure d’environ 2 milliards aux prévisions d’avant la catastrophe.

Le séisme a frappé un pays qui était déjà marqué par des contrôles stricts du commerce et changes, et par de graves pénuries d’énergie. En avril dernier, l’inflation, qui était de 34,1 % avant le tremblement de terre, pourrait encore augmenter de 2,8 % selon les experts.

« Les crises qui s’accumulent en Birmanie mettent rudement à l’épreuve la capacité de survie de la population », confie l’économiste Kim Edwards. « Par conséquent, de plus en plus de gens acceptent des emplois mal payés, et l’éducation des enfants est aussi compromise, ce qui représente une menace sérieuse pour l’avenir du pays. »

Source : Asianews

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