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Corée du Sud : 40 jeunes de Séoul dans la zone démilitarisée pour prier pour la paix

Les participants au 10e DMZ World Youth Peace Pilgrimage devant la cathédrale de Myeongdong (Séoul). Les participants au 10e DMZ World Youth Peace Pilgrimage devant la cathédrale de Myeongdong (Séoul). © Korea Reconciliation Committee
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Du jeudi 10 au dimanche 13 juillet, l’archidiocèse de Séoul a organisé le 10e DMZ World Youth Peace Pilgrimage, un pèlerinage annuel pour la paix organisé tous les ans dans la zone démilitarisée, à la frontière intercoréenne. Près de 40 jeunes de Séoul ont participé à l’événement afin de prier pour la paix intercoréenne et la paix mondiale. Selon le communiqué publié le 15 juillet après l’événement, « il ne peut y avoir de paix mondiale sans la paix dans la péninsule coréenne ».

Du 10 au 13 juillet, 40 jeunes sud-coréens ont participé au 10e DMZ World Youth Peace Pilgrimage, un pèlerinage organisé tous les ans avec des jeunes de Séoul dans la zone démilitarisée (DMZ), qui se situe entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Ce pèlerinage pour la paix mondiale était baptisé cette année « 2025 Wind of Peace » (Vent de paix 2025), selon le communiqué de presse de l’archidiocèse de Séoul publié le 15 juillet.

À cette occasion, les participants ont réitéré l’urgence de la paix et de la solidarité entre les deux Corées. « Il ne peut pas y avoir de paix mondiale sans la paix dans la péninsule coréenne », ont-ils souligné dans un message conjoint publié après l’événement. Oh Hye-in, 19 ans, non catholique et plus jeune participante du groupe, a déclaré : « Je pouvais vraiment sentir à quel point la Corée du Nord et la Corée du Sud sont inséparables. »

La jeune sud-coréenne, qui a participé sur la recommandation d’une tante catholique, s’est dit émue après avoir pu observer la Corée du Nord depuis la Tour de l’Unification d’Odusan (d’une hauteur de 118 m, elle permet d’observer le paysage de la province de Hwanghaedo, en Corée du Nord, à seulement 2 km de là).

Le groupe a aussi visité l’observatoire de Jangsan, qui offre une vue panoramique sur le mont Songak (à proximité de la ville de Kaesong au nord de la zone démilitarisée) et sur le mont Masikryong (province de Kangwon, au Nord).

Selon l’archidiocèse de Séoul, les participants ont aussi récité la « prière pour la paix » de saint François d’Assise (« Seigneur, faits de moi un instrument de ta paix »), en demandant la paix dans la péninsule coréenne.

L’événement était organisé par le Comité pour la réconciliation coréenne (KRC) de l’archidiocèse de Séoul, et il a été parrainé par le ministère sud-coréen de la Culture, des Sports et du Tourisme. Selon le comité, dirigé par Mgr Pierre Soon-taick Chung, archevêque de Séoul, ce pèlerinage faisait partie des activités liées à l’année jubilaire 2025. Mgr Chung a expliqué que « les jeunes doivent être formés afin qu’ils puissent être plus actifs et engagés dans l’Église ».

Une messe pour la paix à l’issue du pèlerinage

Ce pèlerinage consistait à visiter plusieurs sites situés le long de la zone démilitarisée. Le premier jour, les jeunes ont ainsi visité la Tour de l’Unification d’Odusan, afin d’observer la vue de l’autre côté de la frontière intercoréenne.

Les jeunes pèlerins descendent le plateau de Sapseulbong, un ancien champ de bataille de la Guerre de Corée.
Les jeunes pèlerins descendent le plateau de Sapseulbong, un ancien champ de bataille de la Guerre de Corée.
© Korea Reconciliation Committee

Puis le groupe s’est rendu au parc Imjin Gak, dédié aux 10 millions de Sud-Coréens séparés de leurs familles après la division de la péninsule, à l’issue de la Guerre de Corée (on y trouve notamment le pont de la Liberté – Freedom Bridge, construit en 1953 entre le Nord et le Sud, qui servit à l’échange de près de 13 000 prisonniers de guerre). Depuis Imjin Gak, les jeunes ont ensuite marché jusqu’à l’observatoire de Jangsan en passant par une église catholique dédiée à la paix et consacrée à Notre-Dame de Fatima (Fatima Peace Catholic Church).

Le deuxième jour, ils ont visité l’observatoire de la Paix de Cheorwon, dans la province de Gangwon. Puis ils se sont dirigés vers le plateau de Sapseulbong, un site où ont eu lieu des combats intenses et des échanges de tirs d’artillerie durant la Guerre de Corée.

Le groupe a également visité un crématoire utilisé pour les troupes de l’Onu à Yeoncheon ainsi qu’un cimetière militaire dédié aux soldats nord-coréens. Joanna Hwang, Nord-Coréenne et mère de trois enfants, vivant actuellement en Corée du Sud, a expliqué qu’elle « n’imaginait pas qu’un tel lieu existait ». « Les gens qui sont enterrés ici avaient des parents, des familles, un foyer », a-t-elle commenté, en se disant émue de voir que « même si ces soldats nord-coréens étaient des ennemis, quelqu’un a pris la peine de les enterrer et les honorer ».

Le troisième jour, les jeunes ont marché en silence le long d’une clôture côtière de 10 km entre le réservoir de Nanjeong et l’observatoire de Manghyangdae sur l’île de Ganghwa, en priant le chapelet. Le quatrième et dernier jour, le groupe a célébré la messe du dimanche en priant pour la réconciliation coréenne et la paix mondiale, en partageant leurs expériences à l’issue du pèlerinage.

« Nous vivons tous sous le même ciel »

Pour Teresa, une jeune vietnamienne, ce pèlerinage a été utile pour mieux comprendre l’histoire coréenne : « J’ai compris que la vraie paix n’a rien à voir avec qui vous êtes ou d’où vous venez. Il s’agit de comprendre que nous sommes tous semblables et que nous vivons tous sous le même ciel. » C’est pourquoi elle invite les participants aux prochaines Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), qui auront lieu en 2027 à Séoul, à « prier ensemble pour la paix et la réconciliation dans la péninsule coréenne et dans le monde ».

Le pèlerinage des jeunes pour la paix dans la DMZ est un programme central du Comité pour la réconciliation coréenne (KRC) de l’archidiocèse de Séoul depuis 2012, créé afin d’inciter les jeunes à devenir des « apôtres de la paix ».  Le KRC a été fondé le 1er mars 1995 par le cardinal Kim Sou-hwan, alors archevêque de Séoul et administrateur apostolique de Pyongyang, à l’occasion du 50e anniversaire de la libération et de la séparation de la Corée.

Après la fin de l’occupation japonaise (1905-1945), la Corée a été divisée en deux par les États-Unis et l’Union soviétique à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Les différents efforts pour réunifier la Corée ont échoué à cause des désaccords entre les Américains et les Soviétiques, qui ont conduit à la Guerre de Corée (1950-1953).

Les forces communistes nord-coréennes ont envahi le Sud durant la guerre, et le conflit a causé près de 4 millions de morts et près de 10 millions de familles déplacées. La guerre a pris fin avec un armistice, et non un traité de paix, le 27 juillet 1953, ce qui veut dire que les deux Corées sont donc techniquement toujours en guerre.

Source : Ucanews

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