Corée du Sud : appel de l’Église locale pour la Journée de prière pour la réconciliation et l’unité du peuple coréen

Mgr Peter Chung Soon-taick, archevêque de Séoul, distribue l’Eucharistie durant une messe spéciale pour la paix, le 24 juin dans la cathédrale de Myeongdong (Séoul). Mgr Peter Chung Soon-taick, archevêque de Séoul, distribue l’Eucharistie durant une messe spéciale pour la paix, le 24 juin dans la cathédrale de Myeongdong (Séoul). © Archidiocèse de Séoul
Lecture 5 min

Le 24 juin, la veille de la Journée de prière pour la réconciliation et l’unité du peuple coréen et du 73e anniversaire du déclenchement de la guerre de Corée, Mgr Peter Soon-taick Chung, archevêque de Séoul, a lancé un appel pour un engagement renouvelé, soulignant qu’il est « crucial de ne pas transmettre un héritage de haine aux générations futures ». Parmi les temps forts lancés par l’Église locale pour la paix intercoréenne, une messe est célébrée tous les mardis dans la cathédrale de Myeongdong. Au 24 juin, 1 413 messes ont été célébrées.

Mgr Peter Chung Soon-taick, archevêque de Séoul, a appelé à renouveler l’engagement de l’Église sud-coréenne en faveur de la paix et de la réconciliation dans la région, à la veille du 73e anniversaire du début de la Guerre de Corée (1950-1953) et de la Journée de prière pour la réconciliation et l’unité du peuple coréen. « Il est crucial de ne pas transmettre un héritage de haine aux générations futures », a-t-il confié lors d’une messe spéciale célébrée le 24 juin dans la cathédrale de Myeongdong, à Séoul.

« Même si la situation entre les deux Corées semble précaire, nous, chrétiens, ne pouvons rester dans le désespoir. Au contraire, c’est précisément dans un tel contexte d’animosité grandissante que nos prières peuvent illuminer cette période avec une grande lumière », a également déclaré l’archidiocèse de Séoul dans un communiqué de presse publié le 24 juin qui évoque les relations volatiles et tendues entre les deux pays.

Durant la messe, l’archevêque de Séoul a souligné que les enseignements de Jésus peuvent apporter la transformation, la miséricorde divine sans limite et la patience en nous incitant à choisir la voie du dialogue et de la paix. « Jésus lui-même a montré que la paix ne peut pas être atteinte en restant dans une attitude ‘œil pour œil, dent pour dent’ », a-t-il ajouté.

Il a rappelé que le peuple coréen a démontré dans le passé sa capacité à dépasser la pauvreté par le développement économique, et à renverser la dictature pour atteindre la démocratie (en référence au retour de la démocratie sud-coréenne dans les années 1990 après un régime militaire). « Aujourd’hui, nous devons entretenir un nouvel espoir : nous pouvons dépasser la division. Cet espoir apportera certainement la paix véritable dans la péninsule coréenne », a-t-il assuré, en appelant la population locale à « choisir la voie du pardon et de la réconciliation au lieu de la haine et du ressentiment ».

Une messe pour la paix tous les mardis dans la cathédrale de Séoul

Durant des siècles, la Corée a été dirigée par la dynastie Joseon (1392-1910). Le Japon a colonisé la Corée après la fin de la période Joseon, jusqu’à la capitulation japonaise contre les forces alliées durant la Seconde Guerre mondiale. Principalement à cause de désaccords entre l’Union soviétique et les États-Unis, la Corée a ensuite été divisée en deux, le Sud allié aux Américains et le Nord aux communistes soviétiques. Les tensions entre les deux Corées ont éclaté en guerre civile avec l’invasion des forces communistes nord-coréennes dans le Sud le 25 juin 1950. Elles ne se sont retirées qu’après un armistice signé le 27 juillet 1953, via l’intermédiation des Nations unies. Techniquement, les deux pays sont donc toujours en guerre en l’absence de traité de paix.

La Guerre de Corée est considérée comme un des conflits les plus meurtriers du XXsiècle. Le bilan est estimé à près de 3 millions de morts, et plusieurs millions de déplacés. Les communistes nord-coréens ont arrêté, torturé et tué plusieurs centaines de chrétiens durant la guerre, après les avoir accusés de collaborer avec des forces occidentales.

Après la fin des hostilités, l’Église catholique sud-coréenne a fait de la réconciliation, de la réunification et de la paix dans la péninsule coréenne une de ses priorités pastorales. En 1965, la Conférence épiscopale de Corée a lancé une « Journée de prière pour l’Église en silence ». Elle a été renommée « Journée de prière pour la réconciliation et l’unité du peuple coréen » en 1992. L’archidiocèse de Séoul a créé la Commission pour la réconciliation du peuple coréen en 1995, marquant le 50e anniversaire de la libération du joug japonais.

La commission organise des messes et des temps de prière pour la paix tous les mardis à 19h à la cathédrale de Myeongdong (Séoul). Au 24 juin, 1 413 messes avaient été célébrées dans le but de défendre la paix et l’unité. La commission organise également divers projets de recherche et d’éducation, et soutient des programmes en faveur des Nord-Coréens et des transfuges. Des pèlerinages sont aussi organisés dans les régions frontalières sous le programme « Vents de la paix » (Winds of peace).

(Avec Ucanews)