Revue de presse du 8 janvier 2024
Le 9 janvier à Manille, deux millions de pèlerins et visiteurs ont participé à la grande procession du « Nazaréen noir », qui a eu lieu pour la première fois depuis 2020. © AsianewsLe 12/01/2024
Dans l’actualité de la semaine en Asie : la procession du « Nazaréen noir » a eu lieu le 9 janvier à Manille en présence de près de deux millions de personnes ; un bombardement de la junte birmane a fait 17 victimes dont 6 enfants le 7 janvier dans la région de Sagaing ; la Première ministre Sheikh Hasina a été réélue à la tête du pays lors des élections législatives bangladaises du 7 janvier ; le bilan du séisme du 1er janvier au Japon s’est élevé à plus de 200 décès ce mardi 9 janvier, selon un nouveau décompte des autorités du département d’Ishikawa, où s’est produite la catastrophe.
PHILIPPINES
Le mercredi 9 janvier à Manille, près de deux millions de pèlerins et visiteurs ont participé à la « translation », la procession du « Nazaréen noir ». Cette statue du Christ en bois sombre, apportée aux Philippines depuis le Mexique au XVIe siècle par des missionnaires espagnols, est considérée comme miraculeuse, notamment pour avoir survécu à deux incendies, deux séismes et un bombardement, et pour ses vertus réputées de guérison. Habituellement, elle est organisée tous les ans après trois jours de festival. Les pèlerins accompagnent la statue depuis l’église de Quiapo. Mais c’est la première année que la grande procession a lieu depuis le début de la pandémie, d’où une participation massive après des célébrations plus discrètes l’an dernier.
BIRMANIE
Le 7 janvier, 17 personnes, dont 6 enfants, ont été tuées dans un bombardement de la junte birmane qui a touché deux églises du village de Karan, près de la ville de Khampat dans le district de Tamu (à la frontière indienne, au nord-ouest dans la région de Sagaing). En tout, neuf bombes ont été lâchées durant l’attaque, dont une sur un groupe qui tentait de prendre la fuite. Une autre est tombée près d’une école communautaire, selon des sources locales anonymes. On compte au moins une trentaine de blessés. La Birmanie est toujours en proie à des combats de plus en plus violents, alors que l’armée repousse les opposants dans le Nord et l’Est. Selon le Gouvernement d’unité nationale (NUG) en exil depuis le coup d’État de février 2021, 170 massacres ont été commis par la junte au cours des 36 derniers mois.
BANGLADESH
Comme prévu, la Ligue Awami, le parti de la Première ministre bangladaise Sheikh Hasina, a remporté les élections législatives ce dimanche 7 janvier, avec 223 sièges sur 300 au Parlement. Le taux de participation était plus faible que jamais, selon la Commission électorale bangladaise. Avant le scrutin, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) avait annoncé une grève générale et un boycott des élections. Dimanche, au moins une dizaine de sites qui devaient accueillir des bureaux électoraux ont été incendiés. Saluée pour le redressement économique du pays, Hasina est aussi accusée d’autoritarisme. Elle a minimisé le boycott et affirmé que son objectif pour les cinq prochaines années est de soutenir l’économie nationale. Il s’agit de son cinquième mandat.
JAPON
Le bilan des victimes du séisme du Jour de l’An au Japon s’est élevé à plus de 200 morts ce mardi 9 janvier, selon les autorités locales. Près d’une centaine de personnes étaient toujours disparues ; 60 000 foyers étaient toujours privés d’accès à l’eau courante et 15 000 étaient toujours sans électricité. La majorité des victimes ont été signalées dans les villes les plus touchées, à Wajima et Suzu. La météo défavorable de la semaine dernière a affecté les opérations de secours : une pluie forte et de la neige ont causé d’autres effondrements et glissements de terrain. Dimanche, le ministre de la Défense a déployé six mille soldats supplémentaires pour participer aux interventions. L’armée a notamment fourni de la nourriture, de l’eau et des couvertures à ceux qui ont dû quitter leur domicile.
BHOUTAN
Les bureaux de vote ont ouvert le 9 janvier au matin dans le royaume himalayen du Bhoutan, pour le second tour des élections durant lesquelles le Parti démocratique populaire (PDP) était opposé au nouveau parti Tendrel du Bhoutan (BTP). Il s’agit des quatrièmes élections de l’histoire du pays, depuis l’abdication en 2006 du roi Jigme en faveur de son fils et de l’introduction du multipartisme. Les deux groupes ont promis de relever les défis économiques, en remettant en question la politique du « Bonheur national brut » comme mesure du développement du pays. La victoire du parti PDP ouvre la voie au retour de l’ancien Premier ministre Tshering Tobgay (de 2013 à 2018), qui a obtenu 30 sièges sur 47 au Parlement. Il est considéré comme pro-Inde ; selon les experts, il devra résoudre des tensions frontalières avec la Chine et relancer l’économie.
CHINE
Le président Xi Jinping a prononcé un discours lundi dernier devant l’agence anti-corruption du Parti communiste chinois, en déclarant que « des efforts plus importants » étaient nécessaires afin de lutter contre la corruption dans les secteurs de la finance, de l’énergie et des infrastructures. « Une victoire écrasante a été obtenue » au cours de la dernière décennie, a-t-il affirmé, tout en ajoutant que « la situation reste grave et complexe ». Près de 4,8 millions de membres du PCC ont fait l’objet d’enquêtes depuis 2012, selon les derniers chiffres officiels de juin 2022. Selon les critiques, il s’agit principalement de mesures prises afin d’éliminer les opposants politiques.
INDE
La situation dans l’État indien du Manipur, dans le nord-est du pays, n’est pas encore revenue à la normale depuis que les violences interethniques ont éclaté début mai 2023 : mercredi, sur quatre membres de l’ethnie Meitei qui étaient portés disparus, trois ont été retrouvés morts après avoir été enlevés par un groupe de l’ethnie Kuki. Par ailleurs, près d’une centaine de personnes ont dû fuir leur village à cause de violences armées. Selon un rapport publié récemment, la restriction de l’accès à Internet imposée au Manipur par le gouvernement est la plus longue coupure de l’année 2023, avec près de 5 000 heures.
BIRMANIE
L’alliance de milices ethniques (l’Alliance de la Fraternité – ou Three Brotherhood Alliance), qui a lancé une offensive contre la junte birmane le 27 octobre dernier, aurait signé un cessez-le-feu avec l’armée. C’est ce qu’a annoncé ce vendredi un des dirigeants d’un des trois groupes de l’alliance (le groupe TNLA) à l’agence Reuters, en demandant à rester anonyme pour des raisons de sécurité. L’accord, qui aurait été conclu avec la médiation d’un envoyé chinois, Deng Xi Jin, inclurait la promesse des milices ethniques de ne pas avancer davantage dans leur reconquête des territoires. De son côté, la junte est censée ne pas lancer d’attaques aériennes et de tirs d’artillerie contre les rebelles.
(EDA)