La revue de presse du 5 avril 2024

Au bord de la rivière durant la fête de Qingming. Les autorités chinoises souhaitent réformer certaines pratiques durant ce festival honorant les ancêtres chaque année. © Kanegen / CC BY 2.0 DEED
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Dans l’actualité de la semaine en Asie : Le cardinal Parolin a envoyé un message à l’Église taïwanaise au nom du pape François après le séisme du 3 avril ; le festival de Qingming ou fête du balayage des tombes a eu lieu en Chine comme chaque année début avril, et les autorités souhaitent réformer certaines pratiques ; les pertes civiles causées par des mines ont triplé en 2023 en Birmanie ; selon un sondage de l’institut ISEAS-Yusof Ishak, basé à Singapour, 50,5 % des répondants, basés en Asie du Sud-Est, préféreraient s’aligner sur la Chine plutôt que sur les États-Unis.

CHINE

Les autorités chinoises ont interdit un certain nombre de traditions lors du festival de Qingming, la fête du balayage des tombes qui se déroule chaque année afin de rendre hommage aux ancêtres, à l’occasion de la deuxième période solaire du calendrier solaire chinois, généralement entre le 4 et le 6 avril. Le nom de la fête peut se traduire en français par « pureté et lumière ». Les interdictions annoncées concernent des « réformes funéraires » en vue de soutenir des coutumes et des pratiques « civilisées ». Cependant, quelques personnes ont exprimé leur mécontentement sur les réseaux sociaux. En 2021, durant cette fête, la ville de Nantong avait enregistré 210 incidents dont 121 feux (les gens ayant l’habitude de vénérer leurs ancêtres en brûlant de l’encens ou du papier).

TAÏWAN

Ce mercredi 3 avril au matin, l’île de Taïwan a été frappée par un séisme de magnitude 7,4, soit le plus puis puissant tremblement de terre enregistré dans l’île depuis celui de 1999, il y a 25 ans. À ce jour, les autorités ont signalé neuf décès et au moins 1 050 blessés. On compte également plusieurs dizaines de personnes portées disparues. L’épicentre se trouvait à 18 km de la ville de Hualien, sur la côte est, où plusieurs glissements de terrain ont été enregistrés. Dans plusieurs pays voisins, des alertes au tsunami ont été annoncées avant d’être levées.

Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, a envoyé un télégramme de condoléances au président de la Conférence épiscopale régionale chinoise de Taïwan, Mgr John Baptist Lee Keh-mean, au nom du pape François pour les victimes du séisme à Taïwan : « Sa Sainteté le pape François a été profondément attristé en apprenant le nombre de victimes et les dégâts causés par le tremblement de terre à Taïwan. Il exprime à toutes les personnes touchées par cette catastrophe sa chaleureuse compassion et sa proximité spirituelle. Le pape François prie également pour les morts, les blessés et toutes les personnes déplacées ainsi que pour le personnel d’urgence engagé dans toutes les opérations de secours. Il invoque sur tous les bénédictions divines de consolation et de force. »

JAPON

Selon une enquête réalisée par le gouvernement japonais, 63,2 % des Japonais se sentent en situation d’insécurité économique et ont une vision négative de l’avenir. C’est le pire résultat enregistré depuis 2008, avec une hausse de 0,7 % en 2023 par rapport à l’année précédente. Dans une autre enquête, 46,1 % de répondants japonais, issus de foyers à doubles revenus, ont signalé rencontrer des difficultés financières.

BIRMANIE

Les pertes civiles causées par des mines ont triplé en 2023 en Birmanie, avec plus de 1 000 personnes tuées ou blessées, dont 21 % d’enfants. Ces chiffres ont été publiés par l’Unicef, qui explique que des engins explosifs sont utilisés « indistinctement » par toutes les parties engagées dans la guerre civile, et dans presque toutes les régions du pays. Seule la capitale, Naypyidaw, a été épargnée à ce jour.

CHINE

Le président américain Joe Biden a échangé avec le président chinois Xi Jinping durant presque deux heures, ce mardi 2 avril, sur une série de sujets dont la propriété de TikTok, les tensions en mer de Chine méridionale et les sanctions imposées par les États-Unis à la Chine. C’est la première fois depuis juillet 2022 que les deux dirigeants se parlent par téléphone. Dans quelques jours, Joe Biden accueillera également le Premier ministre japonais Fumio Kishida et le président philippin Ferdinand Marcos Jr à Washington.

ASIE

Dans son rapport publié le 1er avril sur les perspectives économiques de la région Asie de l’Est et Pacifique (EAP) pour le premier semestre 2024, la Banque mondiale a avancé des estimations selon lesquelles la croissance dans les pays en développement de la région pourrait dépasser celle du reste du monde, mais avec probablement une croissance plus lente sur l’ensemble de 2024 comparé à 2023. Selon le rapport, les investissements privés et les revenus du tourisme restent inférieurs aux niveaux prépandémie, et il peut y avoir des déséquilibres dus à une surproduction de biens de consommation de la part de la Chine. Cependant, la reprise du commerce mondial peut aider à compenser le ralentissement de la croissance chinoise.

CHINE

L’institut ISEAS-Yusof Ishak, basé à Singapour, a réalisé un sondage intitulé State of Southeast Asia 2024, en posant cette question aux répondants basés en Asie du Sud-Est : Si l’ASEAN – l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est – était contrainte de s’aligner sur la Chine ou sur les États-Unis, lequel des deux rivaux stratégiques devrait-elle choisir ? Pour la première fois, plus de la moitié (50,5 %) des personnes interrogées ont privilégié l’alignement sur la Chine. Le rapport de l’institut évoque différentes causes dont une désillusion à l’égard des actions de politique étrangère de Washington et les avantages économiques liés à l’initiative des Nouvelles Routes de la soie de Pékin.

HONG-KONG

Le 29 mars, l’agence RFA (Radio Free Asia) a annoncé avoir fermé ses bureaux à Hong-Kong depuis l’entrée en vigueur de la deuxième loi sur la sécurité nationale (relative à l’Article 23 de la Loi fondamentale, la mini-Constitution de Hong-Kong depuis sa rétrocession à la Chine par la Grande-Bretagne en 1997). Le média a expliqué sa décision en évoquant ses « préoccupations vis-à-vis de la sécurité de nos équipes et de nos journalistes », d’après Bay Fang, président de RFA, en précisant qu’ils n’auront plus de journalistes affectés à plein temps à Hong-Kong.

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