Le Vatican cite le vénérable Maha Ghosananda pour la fête de Vesak : « Jamais la haine n’éteint la haine »

Des bouddhistes indonésiens lors de la fête de Vesak, Sumatra du Nord, mai 2019. Indonesian buddhists as a ritual « Bathing Buddha » uses fragrant water to bathe the welcoming ceremony of the Waisak holy month in Medan, North Sumatra on May 19, 2019. The ritual, people pour water over a Buddha statue. This is a way to show respect for the Buddha for his teachings and also a new beginning celebration. Vesak is the most important month in the Buddhist calender because it marks the birth, enlightenment, and death of the Buddha. © Albert Ivan Damanik / CC BY-SA 4.0 DEED
Lecture 3 min

Le 6 mai, le dicastère pour le Dialogue interreligieux s’est adressé aux bouddhistes du monde entier à l’occasion de la fête de Vesak, qui sera célébrée le 23 mai cette année. Dans leur message intitulé « Œuvrer ensemble pour la paix par la réconciliation et la résilience », le cardinal Miguel Angel Ayuso Guixot, préfet, et Mgr Indunil J. Kodithuwakku K., secrétaire, citent notamment le moine bouddhiste Maha Ghosanda, témoin des horreurs du génocide cambodgien, et son appel à « retirer de nos cœurs les mines terrestres de la haine ».

Les catholiques comme les bouddhistes détestent la guerre, mais pour le dicastère pour le Dialogue interreligieux, le nombre croissant de conflits armés dans le monde montre un besoin pour les croyants de prendre des mesures concrètes contre la haine et pour la réconciliation. Dans leur message aux bouddhistes à travers le monde pour la fête de Vesak, qui commémore la naissance, l’illumination et la disparition du Bouddha, les responsables du dicastère ajoutent que « l’escalade continue des conflits dans le monde appelle à une attention renouvelée sur la question cruciale de la paix et à une réflexion plus approfondie sur notre propre rôle pour surmonter les obstacles qui se dressent sur la voie de sa croissance ».

Le message de Vesak, signé par le cardinal Miguel Angel Ayuso Guixot, préfet, et par Mgr Indunil Janakaratne Kankanamalage, secrétaire, a été publié le 6 mai par le Vatican ; La plupart des bouddhistes célébreront cette fête le 23 mai. « Outre nos prières et nos espoirs constants, la situation actuelle exige de nous des efforts vigoureux. Pour contribuer à mettre fin à la haine et au désir de vengeance qui conduisent à la guerre, et pour guérir les blessures que la guerre a infligées à l’humanité et à la terre, notre maison commune, nous devons renforcer notre engagement à œuvrer pour la réconciliation et la résilience. »

« La véritable réconciliation démasque l’horreur »

Les deux prélats poursuivent en soulignant que « les causes profondes des conflits et de la violence » doivent être traitées correctement, afin que « l’aube d’une paix durable » ne reste pas une illusion. « Pardonner et se réconcilier, ce n’est pas prétendre que les choses sont différentes de ce qu’elles sont. Il ne s’agit pas de se féliciter mutuellement et de fermer les yeux sur le mal. La véritable réconciliation démasque l’horreur, l’abus, la douleur, la dégradation, la vérité », ont-ils confié en citant l’archevêque anglican sud-africain Desmond Tutu (Il n’y a pas d’avenir sans pardon, p. 218).

Selon le message du dicastère, les enseignements du christianisme et du bouddhisme et les vies exemplaires des croyants vénérés par les deux traditions montrent que « lorsque le pardon est demandé et que les relations brisées sont guéries, ceux qui étaient séparés se réconcilient et l’harmonie est rétablie ». La résilience et la réconciliation permettent de dépasser les traumatismes et de renforcer les liens pour « relever les défis de la vie avec force et optimisme ».

Le cardinal Ayuso et Mgr Kankanamalage citent également le vénérable, un moine bouddhiste « témoin des horreurs du génocide cambodgien » qui exhorte à « retirer de nos cœurs les mines terrestres de la haine ». Ils citent aussi le pape François qui invite ceux qui ont été des ennemis acharnés à « apprendre à cultiver la mémoire pénitentielle, capable d’assumer le passé pour libérer l’avenir de ses insatisfactions, confusions et projections » (Fratelli Tutti, 226). « Nous sommes tous appelés à redécouvrir et à chérir ces valeurs présentes dans nos traditions respectives, à mieux faire connaître les figures spirituelles qui les ont incarnées et à marcher ensemble pour la paix », concluent les auteurs du message.

(Avec Asianews)