Séisme : le diocèse de Hualien assure de sa proximité et de son aide aux habitants les plus affectés

La ville de Hualien, à 18 km de l’épicentre du séisme qui a frappé la côte est de Taïwan le 3 avril. La ville de Hualien, à 18 km de l’épicentre du séisme qui a frappé la côte est de Taïwan le 3 avril. © Luis Jou García / CC BY-NC-SA 2.0 DEED
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Le séisme qui a touché la côte est de Taïwan le 3 avril, faisant au moins dix morts et mille blessés, ne semble pas avoir causé de dégâts majeurs comme celui de 1999, qui avait causé près de 2 400 décès. Certains y voient le résultat des progrès entrepris depuis par Taïwan, alors qu’il s’agit du plus fort séisme subi en 25 ans dans le pays. Le diocèse de Hualien, le plus touché, a fait part de sa proximité. De son côté, le père de Dinechin, missionnaire MEP basé à Hualien, assure que la vie a repris son cours : « N’ayez pas peur de venir visiter Taïwan. »

Le diocèse catholique de Hualien, sur la côte est de Taïwan, est celui qui a été le plus touché par le séisme (le plus puissant dans l’île depuis 25 ans) qui a frappé l’île ce mercredi 3 avril. L’Église locale a réagi le jour même de la catastrophe en évoquant les blessés et les familles des victimes. À l’heure actuelle, au 5 avril, on compte au moins dix morts et 1 050 blessés, sans compter une dizaine de personnes portées disparues. La région de Hualien se trouve à environ 18 km de l’épicentre du tremblement de terre, de magnitude 7,4. La ville de Hualien compte environ 100 000 habitants et se trouve à 130 km au sud de Taipei, la capitale. Plusieurs églises ont été touchées par le séisme selon l’Église locale, mais sans gravité. Le séisme a aussi été fortement ressenti à Taipei, mais la capitale n’a rapporté aucune conséquence grave à ce jour.

Le père Joseph de Dinechin, missionnaire MEP basé à Hualien, précise que le séisme a eu lieu mercredi matin à 7h58. « Une ample secousse de près d’une minute très ample, l’épicentre étant à Hualien », raconte-t-il. « Deux immeubles se sont affaissés. D’autres sont très abîmés et ont dû être évacués. Mais la plupart des maisons sont toujours sur pied. La route de Taipei à Hualien s’est affaissée à plusieurs endroits », explique-t-il. « Les secours sont très efficaces et la population bien entraînée, ce qui fait qu’il n’y a qu’une dizaine de victimes, dont plusieurs à cause d’éboulements en montagne. Mais il y a des personnes qui ont dû être relogées par le gouvernement. Un incendie s’est déclaré au département de chimie de l’université et a duré toute la journée. »

« Que Dieu nous accorde la paix et qu’il bénisse Taïwan ! »

À part ces points sensibles, le missionnaire ajoute que c’était un week-end de congé et que la plupart des gens se sont empressés de ranger et de balayer. « Le lendemain, la vie a repris son cours. Il y a encore des secousses mais de plus en plus petites », écrivait-il jeudi soir, le lendemain du séisme. « Le train a été remis en service dès ce matin. Pour la route nord, toutefois, cela prendra plusieurs semaines. » Selon lui, cependant, cette catastrophe risque malheureusement d’impacter le domaine du tourisme, « ce qui est très dommageable pour cette région magnifique, or un séisme comme celui-là n’arrive que tous les 25 ans, et il y a finalement eu assez peu de victimes », assure-t-il, en ajoutant : « N’ayez pas peur de venir visiter Taïwan. »

Selon Mgr Philip Huang Chao-ming, évêque de Hualien, le diocèse a immédiatement contacté toutes les paroisses afin d’exprimer ses condoléances et proposer de l’aide. L’évêque a expliqué qu’il n’y a eu « aucun dégât majeur signalé pour l’instant dans les paroisses, sauf dans quelques églises où il y a des objets qui sont tombés et qui ont besoin d’être réparés ». Alors que la région a subi de nombreuses répliques après le séisme, les prêtres diocésains, les responsables des comités pastoraux et les paroissiens ont été invités à rester vigilants, à veiller à leur sécurité, à éviter les bâtiments et à chercher refuge dans des espaces ouverts.

Dans son message, l’évêque a interpellé les catholiques de Hualien en demandant de « faire particulièrement attention aux besoins des gens et des paroisses », et de veiller à participer en temps voulu aux réparations. « Je souhaite que la catastrophe et ses conséquences dans les régions affectées soient bientôt derrière nous. Que Dieu nous accorde la paix et que Dieu bénisse Taïwan ! » a-t-il ajouté, en appelant les fidèles à rechercher « la paix de Jésus ressuscité face à nos craintes et nos inquiétudes ».

« Aujourd’hui, Taïwan prend les séismes bien plus au sérieux »

Le séisme du 3 avril a secoué toute l’île et endommagé de nombreux bâtiments. Il a déclenché des alertes aux tsunamis à Taïwan, au Japon et aux Philippines, mais qui ont cependant été levées par la suite. En septembre 1999, un séisme de magnitude 7,6 avait frappé Taïwan et tué près de 2 400 personnes, soit la catastrophe naturelle la plus meurtrière de l’histoire de l’île. Même si Francesca Lancini, une journaliste basée dans le pays, souligne que « les images de Hualien sont impressionnantes », elle assure que la situation est relativement calme étant donné que Taïwan est habitué aux séismes. « Heureusement, celui-ci ne semble pas avoir causé de dégâts majeurs comme celui de 1999. Je pense que cela montre que beaucoup de progrès ont été faits depuis pour gérer ce genre d’évènement », ajoute-t-elle. « Aujourd’hui, Taïwan prend les séismes bien plus au sérieux », commente également un autre missionnaire, le père Giuseppe Matteucig.

La catastrophe semble avoir aussi affecté les relations délicates entre Pékin et Taipei. Immédiatement après le séisme, le Bureau des Affaires taïwanaises du Conseil d’État de la République populaire de Chine a proposé son aide à Taïwan. Le Conseil des affaires du Continent (MAC), le principal organe compétent à Taïwan en matière de politique chinoise, a répondu en assurant qu’une telle assistance n’était pas nécessaire. De son côté, la présidente sortante Tsai Ing-wen a souligné que « la priorité est de secourir ».

(Avec Ucanews et Asianews)