Un forum catholique organisé à Séoul et Hiroshima pour la paix dans la péninsule coréenne
© Catholic Bishops' Conference of Korea / UcanewsLe 04/11/2023
Du 25 au 29 octobre, des délégués des Conférences épiscopales sud-coréennes, japonaises et américaines ont participé au Forum catholique 2023 pour la paix dans la péninsule coréenne, qui a eu lieu eu deux étapes, en Corée du Sud puis au Japon. Pour Mgr Pierre Lee Ki-heon, évêque d’Uijeongbu, « les obstacles qui entravent la paix ne viennent pas seulement des conflits d’intérêts entre les deux Corées » mais aussi « des puissances voisines qui essaient d’utiliser la péninsule coréenne pour servir leurs propres intérêts ».
Des délégués des Conférences épiscopales sud-coréennes, japonaises et américaines ont participé à forum sur la paix, organisé fin octobre en Corée du Sud et au Japon, afin d’échanger sur le rôle de l’Église catholique pour la promotion de la paix et de la réconciliation dans la péninsule coréenne et en Asie du Nord-Est.
Le Forum catholique 2023 pour la paix dans la péninsule coréenne (2023 Catholic Korean Peninsula Peace Forum) a été organisé en deux étapes du 25 au 29 octobre. Il a d’abord eu lieu du 25 au 27 octobre en Corée du Sud, puis du 28 au 29 octobre au Japon, selon un communiqué de presse de la Conférence épiscopale coréenne (CBCK). La Commission des évêques coréens pour la réconciliation nationale et l’Institut catholique pour la paix en Asie de l’Est ont organisé conjointement l’événement durant sa phase coréenne.
Parmi les participants se trouvaient trois archevêques, huit évêques et plusieurs dizaines de prêtres et laïcs des trois pays participants. Parmi les questions principales qui ont été soulevées durant le forum, on compte l’environnement et le désarmement nucléaire, les pénuries alimentaires, les pénuries en eau, l’effondrement de l’infrastructure sociale, la pauvreté économique, la santé ainsi que l’aggravation des crises liées à l’hygiène et l’assainissement.
Le forum s’est donné pour objectif de « renforcer la solidarité entre les conférences des évêques coréens, américains et japonais en vue de défendre la paix en Asie du Nord-Est », selon la conférence épiscopale coréenne. Le forum a également cherché à « étudier le rôle de la religion et de la société civile pour la réduction des tensions militaires dans la péninsule coréenne et en Asie du Nord-Est et face à la crise climatique ». Le forum a aussi débattu sur les moyens de « promouvoir l’entente sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne » et sur « le rôle de l’Église catholique pour atteindre ces objectifs et construire la paix ».
70 ans d’armistice
Au Japon, les rencontres ont eu lieu dans la cathédrale de l’Assomption de Marie d’Hiroshima, également appelée cathédrale commémorative de la paix mondiale. Le 29 octobre, Mgr Joseph Mitsuaki Takami, archevêque émérite de Nagasaki, a présidé la messe de clôture du forum dans la cathédrale d’Hiroshima.
À cette occasion, il a invité à prendre en compte la longue histoire de la région durant les processus de paix. « Quand nous pensons à la paix dans la péninsule coréenne et en Asie du Nord-Est, nous devons étudier le cours de l’histoire de façon aussi objective que possible », a souligné Mgr Takami en insistant sur la nécessité de « réfléchir profondément sur les responsabilités des hommes et femmes politiques, des militaires et de tous ceux qui ont façonné l’histoire, ainsi que sur les souffrances et les tristesses insondables de tant de personnes ».
Durant le forum, Mgr Simon Kim Joo-young, évêque de Chuncheon et président de la Commission pour la réconciliation nationale de la CBCK, a également salué l’engagement des jeunes pour la paix à l’occasion d’un événement baptisé Youth Peace Talk et organisé le 28 octobre. « Quand j’étais jeune, je ne pensais pas à la paix et à la réconciliation. Je suis reconnaissant envers les jeunes qui y songent aujourd’hui », a-t-il confié. De son côté, le 27 octobre, le professeur Kim Sung-kyung, de la North Korea Graduate University, est intervenu sur les « 70 ans d’armistice » en parlant de la Guerre de Corée, de l’armistice et de leurs conséquences dans la péninsule coréenne.
Une paix inatteignable à cause des « intérêts particuliers » des puissances voisines
Mgr Pierre Lee Ki-heon, évêque d’Uijeongbu, a reconnu que la paix dans la péninsule était actuellement inatteignable à cause des différents « intérêts particuliers » des puissances voisines impliquées. « Nous avons fait l’expérience, au cours de l’histoire, que les obstacles qui entravent la paix dans la péninsule coréenne ne sont pas seulement les conflits d’intérêts entre les deux Corées ou le manque de dialogue », a insisté Mgr Lee, en ajoutant que « l’existence de puissances voisines qui essaient d’utiliser le problème de la péninsule coréenne pour servir leurs propres intérêts » a été une entrave majeure au processus de paix. « En ces temps où la paix est menacée, pensons à la paix à travers les yeux de la foi et espérons sincèrement le retour de la paix. »
Le 26 octobre, le forum a également évoqué le désarmement nucléaire, la course à l’armement et la crise climatique dans la région. Hye-Jung Lee, un professeur du Département de sciences politiques et d’études internationales de l’université de Chung-Ang (Séoul), a signalé à propos de la « menace nucléaire et de la course à l’armement » que les deux Corées contribuent à la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
« En tant qu’alliée des Américains, la Corée du Sud a participé aux sanctions économiques contre la Russie et a constamment demandé de soutenir [y compris militairement] l’Ukraine », a rappelé Hye-Jung Lee. « En tant qu’un des soutiens les plus fidèles et investis de la Russie au cours de la guerre russo-ukrainienne, la coopération stratégique de la Corée du Nord avec la Russie risque de prolonger la guerre en Ukraine et les tensions dans la péninsule coréenne. » Le forum a aussi abordé le conflit Israël-Hamas, les armes nucléaires et la menace des déchets nucléaires, entre autres.
(Avec Ucanews)