8e colloque bouddhiste-chrétien : les participants saluent « l’harmonie exceptionnelle qui règne depuis 30 ans au Cambodge »

Alors que le 8e colloque bouddhiste-chrétien vient de s’achever dans la capitale cambodgienne, en présence de quelque 200 participants nationaux et internationaux, plusieurs responsables catholiques et bouddhistes ont partagé leurs réflexions, notamment le vice-président du Conseil suprême de la Sangha bouddhiste et le ministre des Cultes et des Religions. Le père Will Conquer, missionnaire au Cambodge, évoque « un sommet de fraternité et de simplicité qui fait goûter à l’harmonie exceptionnelle qui règne depuis trois décennies au Cambodge ».

Entre les participants catholiques (cardinaux, évêques, prêtres, religieux, religieuses et laïcs), les responsables bouddhistes et les invités nationaux et internationaux, un total de près de 200 personnes se sont rassemblées du 26 au 30 mai à Phnom Penh pour le 8^e colloque bouddhiste-chrétien qui était organisé cette semaine.

Parmi les invités bouddhistes à l’événement se trouvaient notamment Utdompanha Kittipundit Phong Duong, vice-président du Conseil suprême de la Sangha bouddhiste cambodgienne et représentant royal du vénérable Om Lim Heng, patriarche suprême de l’Ordre Mohanikaya (un ordre monastique du bouddhisme theravada présent en Thaïlande et au Cambodge).

Ainsi qu’il l’a expliqué durant le colloque, quand les fidèles bouddhistes pratiquent véritablement le Dharma (l’enseignement) du Bouddha, ils cultivent la vertu, la justice, l’unité, la compassion, la compréhension mutuelle et la dignité, et ils évitent le mépris mutuel. Ceci, a-t-il ajouté, favorise la paix, la stabilité, l’harmonie interreligieuse et un développement authentique pour toute l’humanité.

Le modèle cambodgien

Vong Aneta, recteur catholique d’université, ainsi que le vénérable Maha Sangharajah Bourkry  (patriarche suprême de l’Ordre Thammayut du Cambodge), ont également souligné les valeurs communes à leurs deux traditions religieuses. Ils ont notamment expliqué que le bouddhisme enseigne la compassion, la patience et le discernement, tandis que le catholicisme met particulièrement l’accent sur l’amour, l’humilité et le pardon – des valeurs partagées qui favorisent la coexistence pacifique et la coopération pour le bien commun de l’humanité.

Par ailleurs, le Dr Chay Borin, ministre des Cultes et des Religions du Cambodge, qui était parmi les invités d’honneur de l’événement, a salué la mission de l’Église locale au service de l’harmonie interreligieuse. Il a décrit le colloque comme particulièrement important non seulement pour encourager la compréhension et le respect mutuels, mais aussi pour renforcer l’unité nationale et pour contribuer à l’harmonie interreligieuse mondiale.

Sur ce sujet, Mgr Olivier Schmitthaeusler, vicaire apostolique de Phnom Penh, a cité le pape saint Jean-Paul II qui avait invité à vivre le dialogue interreligieux de quatre manières (cf. encyclique Redemptoris Missio, publiée en 1990) : le dialogue de la vie (ouvert à chaque personne), le dialogue des œuvres (à travers l’éducation à la paix et à la solidarité), le dialogue théologique (expérimenté notamment par ce colloque) et enfin le dialogue des expériences religieuses (qui conduit les croyants à la contemplation pour pénétrer le mystère de Dieu). Enfin, il a exprimé sa profonde gratitude pour la paix vécue au Cambodge, en la considérant comme un modèle remarquable pour la région et le monde entier.

Père Conquer : « Ce 8e colloque international a été un franc succès »

De son côté, le père Will Conquer, missionnaire MEP (Missions Étrangères de Paris) au Cambodge, partage son témoignage sur ce 8^e colloque international entre catholiques et bouddhistes qu’il salue comme « un franc succès ». Il évoque « un sommet de fraternité, de simplicité dans les échanges et un véritable feu d’artifice pour faire goûter à tous les participants internationaux à cette harmonie assez exceptionnelle qui règne depuis près de trois décennies au Cambodge ».

« Avec des participants venant de zones de conflits et pour lesquelles des messages de soutien et des prières ardentes ont été formulés, ce colloque a réuni non seulement des experts internationaux de très haut niveau mais aussi les plus éminents bonzes du Cambodge », poursuit-il, en évoquant aussi la présence de professeurs d’université venant notamment de Georgetown en Amérique et de l’Angelicum à Rome, et de témoins du génocide cambodgien comme le vénérable Yong Seng Yeath ou la lauréate du prix Nobel de la Paix Sœur Denise Coghlan.

« Ce colloque ne s’est pas arrêté à la théorie et au témoignage. Il s’est poursuivi dans des échanges synodaux où cardinaux et étudiants, patriarches et missionnaires se sont retrouvés en petits cercles pour se rencontrer et discuter concrètement », explique le prêtre. « C’est ensuite sur le terrain que les participants ont été conduits, dans les plus prestigieuses pagodes de Phnom-Penh comme dans une simple pagode de campagne à Takeo, dans la nouvelle église Saint-Joseph encore en chantier ou devant un son et lumière splendide à Notre-Dame du Sourire dans la mission de Chomkatieng. »

« Pour la petite église du Cambodge », conclut-il, « c’était un défi énorme d’accueillir un événement d’une telle envergure. Au terme d’un programme de cinq jours passionnant, on peut dire que c’est la paix qui règne au cœur du Cambodge qui nous permet ensemble, catholiques et bouddhistes, de devenir une terre d’accueil. »

Interrogé sur son sentiment au début du colloque, le père Jean Un Son, délégué pour le dialogue interreligieux du vicariat apostolique de Phnom Penh, confiait : « Voici un mot que je voudrais partager avec tous à l’occasion de ce colloque : le véritable amour de Dieu Père, Fils et Saint-Esprit fait de nous une famille en nous créant différents et libres en Son image. »

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Sources : Radio Veritas Asia, Église catholique du Cambodge