Shigemi Fukahori, catholique, survivant de la bombe atomique et militant pour la paix, est mort à 93 ans
Les ruines de la cathédrale d’Urakami, détruite en 1945 lors du bombardement atomique de Nagasaki. © Ted McGrath / CC BY-NC-SA 2.0Le 08/01/2025
Shigemi Fukahori, un des derniers survivants du bombardement atomique de Nagasaki, est mort le 3 janvier à l’âge de 93 ans dans la même ville, près de 80 ans après la bombe qui l’a frappée le 9 août 1945, en tuant plusieurs dizaines de milliers de personnes dont sa famille. Catholique et militant pour la paix, il avait remis une couronne de fleurs blanches au pape François lors de son voyage au Japon en 2019. Les funérailles ont eu lieu ce lundi 6 janvier dans la cathédrale Sainte-Marie d’Urakami (Nagasaki), qui a été reconstruite en 1959.
Shigemi Fukahori, un catholique japonais qui a survécu au second bombardement atomique américain, à Nagasaki en 1945, et qui est devenu un fervent militant pour la paix au cours de sa vie, est décédé le vendredi 3 janvier à l’âge de 93 ans. Il est mort dans un hôpital de Nagasaki, selon la cathédrale d’Urakami située dans la ville.
La cathédrale Sainte-Marie d’Urakami a elle-même été détruite par l’explosion atomique, le 9 août 1945. Elle a été reconstruite en 1959. Récemment, des militants pour la paix ont également collecté des fonds afin de financer le remplacement d’une des cloches de la cathédrale détruites par le bombardement. Toute sa vie, Fukahori « est venu prier presque tous les jours » dans la cathédrale, selon l’agence de presse AP qui a annoncé sa mort ce dimanche 5 janvier.
« Je me souviens encore de ce que j’ai ressenti »
Le citoyen japonais avait seulement 14 ans lorsque la bombe atomique a frappé sa ville. Il s’était rendu sur un chantier naval pour y travailler comme ouvrier, à seulement quelques kilomètres de l’épicentre de l’explosion, et il est resté muré dans le silence durant plusieurs années après la catastrophe. Une rencontre fortuite avec une victime du bombardement de Guernica en 1937 (une attaque aérienne nazie sur une ville basque espagnole) « l’a aidé à s’ouvrir ».
« Le jour où la bombe est tombée, j’ai entendu une voix appeler à l’aide. Quand je me suis approché et que j’ai tendu ma main, la peau de la personne a fondu. Je me souviens encore de ce que j’ai ressenti à ce moment-là », a-t-il raconté en 2019 à la chaîne japonaise NHK. Fukahori, dont les funérailles ont eu lieu lundi dans la cathédrale d’Urakami, a rencontré le pape François la même année, quand il a présenté au Saint-Père une couronne de fleurs blanches, durant le voyage du pape au Japon.
En 2020, lors d’une cérémonie au Japon, ce militant pour la paix a déclaré : « Je suis déterminé à faire connaître notre message, pour que Nagasaki soit le dernier lieu frappé une bombe atomique. » Il a également expliqué à la chaîne NHK que les effets de la bombe n’ont pas été ressentis « seulement durant cet instant », lors de l’explosion. « Nous souffrons encore », a-t-il assuré. « Les hommes sont faibles, donc nous avons tendance à être cupides. »
(Avec Catholic News Agency)