À Séoul, les catholiques exigent la vérité et la justice, trois ans après la bousculade d’Halloween
Le 27 octobre 2025 à Itaewon, Séoul, trois ans après la bousculade d’Hallowwen 2022.
© Lee Ho-jae / Catholic Times
Le 30/10/2025
Ce lundi 27 octobre, près de 400 catholiques sud-coréens ont participé à une manifestation et une messe en mémoire des victimes de la bousculade d’Halloween survenue le 29 octobre 2022 dans le quartier d’Itaewon, qui a fait 159 morts il y a trois ans. L’événement commémoratif était organisé à Séoul par la Catholic Priests’ Association for Justice. Les participants souhaitent « demander la vérité et la justice » sur cette « catastrophe sociale », et provoquer une « prise de conscience » dans le pays.
Ce lundi 27 octobre dans la grande rue d’Itaewon, un quartier populaire de Séoul, près de 400 personnes, majoritairement catholiques, se sont rassemblées en mémoire des victimes de la bousculade meurtrière survenue il y a trois ans, le 29 octobre 2022 lors d’un festival d’Halloween, et qui avait fait au moins 159 morts et 134 blessés.
L’événement était organisé par la Catholic Priests’ Association for Justice, et la messe était présidée par le père André Choi Jae-cheol, curé de la paroisse Saint-Marc dans la capitale. À cette occasion, les participants ont déposé des fleurs et allumé 159 bougies en mémoire des 159 victimes, qui ont succombé à la catastrophe provoquée par un mouvement de foule et une trop grande affluence dans ce quartier touristique.
Les noms de toutes les victimes ont été appelés un par un afin de leur rendre hommage. Le père Choi a désigné la tragédie comme une « catastrophe sociale », en priant pour les âmes défuntes et pour leurs familles. Il a appelé les autorités à « révéler la vérité, mener une enquête approfondie, poursuivre les responsables en justice, et nous aider à construire une nation sûre où une telle tragédie ne puisse plus jamais se répéter ». « Dieu de vie, veille sur ces âmes sacrifiées », a-t-il ajouté.
« L’État n’a pas rempli son rôle »
De son côté, le père Leo Ha Chun-soo, a prononcé l’homélie durant la messe en assurant que des vies précieuses ont été perdues parce que « l’État n’a pas su remplir son rôle » : « Le premier devoir d’une nation et de ses responsables devrait être la vie et la sécurité de ses citoyens. » « Les hommes sont créés à l’image de Dieu, et puisqu’il demeure en nous tous, chaque personne est précieuse. »
Teresa Kim Nam-hee,mère de Gabriella Shin Ae-jin, une victime, s’est également dite désolée de l’apathie de certains et de la négligence du gouvernement devant cette catastrophe. Elle s’est notamment souvenue d’une messe commémorative en décembre 2022, durant laquelle de la musique à plein volume avait troublé la célébration, ce qui montre selon elle « combien les gens peuvent être cruels ». « Ce jour-là, malgré la colère et la rancœur incontrôlables qui menaçaient de me consumer, j’ai pu tenir bon parce que les prêtres et les religieuses ont montré l’exemple en célébrant la messe sans se troubler. »
Teresa a également confié son espérance que la souffrance et la douleur de la tragédie d’Itaewon prennent fin « quand notre société pourra montrer de l’empathie avec les douleurs des autres, joindre les mains et choisir la vie en priorité » Selon Rose Lee Jeong-mi, qui participait aussi à l’événement, la catastrophe d’octobre 2022 est un signal d’alarme qui doit provoquer une prise de conscience dans le pays, afin de construire une société plus sûre et paisible pour les prochaines générations. « Je me souviendrai des souffrances des familles endeuillées qui portent le poids de leurs souvenirs douloureux, et je prierai afin de soulager leurs souffrances. »
(Avec Ucanews et Catholic Times of Korea)