Corée du Sud

À Séoul, les catholiques coréens appelés à bâtir des ponts et à construire la paix « avec patience »

Mgr Pierre Chung Soon-taick, archevêque de Séoul, le 14 novembre à l’occasion du 10e « Forum sur le partage de la paix dans la péninsule coréenne ». Mgr Pierre Chung Soon-taick, archevêque de Séoul, le 14 novembre à l’occasion du 10e « Forum sur le partage de la paix dans la péninsule coréenne ». © Archidiocèse de Séoul
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Le 14 novembre, la cathédrale de Séoul a accueilli le 10e « Forum sur le partage de la paix dans la péninsule coréenne », une rencontre internationale présidée par Mgr Pierre Chung Soon-taick, archevêque de Séoul. Les participants étaient invités à la réflexion sur le rôle de l’Église comme « bâtisseuse de ponts », en particulier pour la réconciliation dans la péninsule coréenne. « Notre vocation chrétienne pour la paix est plus nécessaire que jamais », a déclaré Mgr Chung en présence d’experts et de diplomates du monde entier.

Le 10e « Forum sur le partage de la paix dans la péninsule coréenne » s’est tenu le 14 novembre dans la cathédrale de Séoul sur le thème « les artisans de paix et la communauté catholique » (inspiré par l’encyclique Fratelli Tutti du pape François). Selon le communiqué publié le 18 novembre, Mgr Pierre Chung Soon-taick, archevêque de Séoul, s’est souvenu à cette occasion des « artisans de paix » qui œuvrent sans relâche au sein et au-delà de l’Église pour la paix dans le monde, en demandant « que la miséricorde et les bénédictions du Seigneur soient avec eux ». Il a ajouté que « notre vocation chrétienne pour la paix est plus nécessaire que jamais », exhortant à « s’engager activement pour apporter la paix dans la péninsule coréenne et dans le monde ».

« Lorsque la porte de la Corée du Nord se rouvrira, nous devrons être prêts à agir »

Le forum international a rassemblé des responsables et représentants de la communauté catholique et de la société civile en Corée du Sud, aux côtés d’experts issus des Églises du monde entier (Moyen-Orient, Balkans, Amérique latine, Asie et Europe). Parmi les participants, qui ont été invités à devenir des « artisans de paix » et de « patients bâtisseurs de ponts », se trouvaient notamment le cardinal André Yeom Soo-jung, archevêque émérite de Séoul, et Mgr Giovanni Gaspari, nonce apostolique en Corée.

Choi Kyo Jin, ministre sud-coréen de la Culture, des Sports et du Tourisme, était également présent, ainsi que Katharina Zellweger, du réseau Cisac (Centre pour la sécurité internationale et le contrôle des armements). Parmi les experts et diplomates présents se trouvaient également l’ambassadeur du Mexique Carlos Peñafiel Soto et l’ambassadeur du Costa Rica Jorge Enrique Valerio Hernández, entre autres.

Katharina Zellweger, qui a été en mission à Pyongyang durant cinq ans (entre 1995 et 2006), a partagé les expériences personnelles et professionnelles qu’elle a vécues durant cette période : « Des changements fondamentaux se sont produits en Corée du Nord au cours des dernières décennies, dans de nombreux domaines : commerce, argent, téléphones mobiles, voitures, formation d’une classe moyenne, changement de mentalité chez les plus jeunes… Même si le chemin vers le rétablissement des relations intercoréennes sera long et difficile, il faut une fois de plus faire preuve de patience et de détermination. Lorsque la porte de la Corée du Nord se rouvrira, nous devrons être prêts à agir. »

« Le rôle de l’Église au service de la réconciliation entre les deux Corées »

Selon l’archidiocèse de Séoul, les participants ont ainsi partagé diverses expériences de lutte pour la paix à travers le monde, en explorant notamment « le rôle de l’Église au service de la réconciliation entre les deux Corées ». Le nonce, Mgr Gaspari, a salué le forum, une initiative qui s’est développée au fil des années en « devenant un point de référence dans la communauté chrétienne locale et dans la société civile coréenne ». Il a ajouté que le thème de cette année « résonne avec le cœur des enseignements du pape Léon XIV ».

Parmi les dernières initiatives sud-coréennes, le gouvernement de Séoul a proposé, le 17 novembre, des pourparlers avec Pyongyang dans le but d’éviter des tensions frontalières – une première depuis sept ans, alors que le pays espère apaiser les relations avec le Nord. Les deux Corées demeurent techniquement en guerre depuis 1953, aucun traité de paix n’ayant jamais été signé mais seulement l’armistice.

Si Pyongyang devait répondre à la demande de Séoul, ce seraient les premiers pourparlers militaires entre les deux parties depuis 2018. En attendant, d’autres initiatives de paix existent au Sud, en particulier au sein de l’Église, notamment dans le cadre des préparatifs des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de l’été 2027 à Séoul, et à l’approche du 100e anniversaire du diocèse de Pyongyang (érigé en 1927).

(Avec Ucanews et archidiocèse de Séoul)

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