Revue de presse du 11 mars 2024

Une cérémonie taoïste dans le quartier de Geylang, à Singapour. Une cérémonie taoïste dans le quartier de Geylang, à Singapour. © Jnzl's Photos / CC BY 2.0 DEED
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Dans l’actualité de la semaine en Asie : le troisième dialogue chrétien-taoïste a eu lieu du 11 au 13 mars à Hong-Kong ; le Vatican a accordé le « nihil obstat » au diocèse philippin de Laoag pour l’ouverture de la cause de béatification de la jeune Servante de Dieu Nia Ruiz-Abad ; l’Inde a débuté la procédure d’expulsion de plusieurs milliers de Birmans dans le nord-est du pays ; les autorités chinoises ont arrêté 726 000 personnes en 2023 dans le cadre d’une répression renforcée contre les « forces étrangères hostiles », soit une hausse de 47,1 % par rapport à 2022 ; la commission électorale thaïlandaise a annoncé vouloir demander la dissolution du parti d’opposition Move Forward, prétextant sa dangerosité pour la monarchie.

HONG-KONG

Le Dicastère pour le dialogue interreligieux a organisé le troisième dialogue chrétien-taoïste, à Hong-Kong du 11 au 13 mars, sur le thème « Cultiver une société harmonieuse par le dialogue interreligieux ». L’évènement a eu lieu en présence de croyants et universitaires chrétiens et taoïstes de différents pays, dont la République populaire de Chine, la France, l’Italie et Taïwan. Selon les organisateurs, alors que les sociétés du monde entier sont « souvent marquées par les conflits et les divisions », ce colloque est destiné à « adresser un message à notre monde polarisé ». Une conférence d’autant plus importante que pour eux, le monde semble « au bord d’une 3e guerre mondiale ». Le dicastère assure que « par un dialogue respectueux et constructif, nous pouvons éteindre les feux de la violence et des conflits et allumer une lueur de paix et d’harmonie ».

PHILIPPINES

Le 5 février, le Dicastère pour les causes des saints a accordé le nihil obstat, ce qui signifie qu’il n’y a aucune objection à ouvrir la cause de béatification de Nia Ruiz-Abad (1979-1993), une jeune Servante de Dieu philippine réputée pour sa foi fervente, morte à 13 ans d’une crise cardiaque. Le diocèse de Laoag, dans la province d’Ilocos Norte, peut ainsi débuter une enquête locale sur la réputation et la sainteté Nia Ruiz-Abad.

BIRMANIE-INDE

Le 8 mars, le ministre en chef de l’État du Manipur, dans le nord-est de l’Inde, a annoncé le début de l’expulsion de plusieurs milliers de citoyens birmans qui ont franchi la frontière illégalement. Ils avaient fui la Birmanie à cause de la guerre civile entre la junte militaire et les rebelles, après le coup d’État de 2021. Le rapatriement des réfugiés birmans survient un mois après la suspension par l’Inde d’un accord de libre circulation. Le pays a également commencé la construction d’une barrière de 1 643 km le long de la frontière entre la Birmanie et l’Inde. Des deux côtés de la frontière, beaucoup d’habitants de cette région frontalière partagent des liens culturels et religieux très proches.

CHINE

Dans le cadre d’une répression renforcée du gouvernement chinois contre les « forces étrangères hostiles », les autorités ont arrêté 726 000 personnes en 2023, soit une augmentation de 47,1 % par rapport à l’année précédente. Ces informations ont été données le 11 mars par le procureur général du Parquet populaire suprême de la Chine, Ying Yong, lors d’une allocution devant l’Assemblée nationale populaire à Pékin. M. Yong a ajouté que près d’1,7 million de personnes ont également été poursuivies pour des crimes liés à la sécurité nationale l’an dernier. La campagne « Frapper fort » a été relancée par le pays en ciblant particulièrement les crimes d’infiltration, de sabotage, d’incitation et de séparatisme.

INDE

Le 11 mars, le gouvernement indien a précisé les contours de la loi CAA (Citizenship Amendment Act), destinée à faciliter l’obtention de la nationalité indienne pour les réfugiés non-musulmans des pays voisins. Selon l’annonce de New Delhi, seuls le Pakistan, le Bangladesh et l’Afghanistan seront concernés. Par ailleurs, seules les minorités hindoues, bouddhistes, sikhs, jaïns ou parsis pourront prétendre à la nationalité indienne. En pleine campagne électorale, cette loi très controversée polarise la société indienne. Les nationalistes hindous affirment vouloir venir en aide aux minorités persécutées dans les pays musulmans autour de l’Inde, mais beaucoup d’opposants la voient comme une rupture de l’égalité face à la loi et une façon de cibler les musulmans.

PHILIPPINES

Le président philippin Ferdinand Marcos Jr a interpellé le chancelier allemand Olaf Scholz en déclarant que la Cour pénale internationale (CPI), basée à La Haye, n’a pas le pouvoir d’enquêter sur la « guerre contre les drogues » lancée par son prédécesseur Rodrigo Duterte. Marcos a ajouté que c’est aux tribunaux philippins de régler cette question : « Pour les Philippines, il est très difficile d’accepter qu’un tribunal externe, pour ainsi dire, dicte à nos policiers sur qui ils doivent enquêter et qui ils devront arrêter. » Il a tenu ces propos lors d’une rencontre bilatérale, organisée le 12 mars en Allemagne à l’occasion d’une visite de travail. Au moins 6 200 personnes auraient été tuées durant cette opération anti-drogue.

INDE

Le 12 mars dans l’État indien de l’Uttar Pradesh, dans le nord du pays, un juge de district a ordonné la libération sous caution du père Dominique Pinto et de dix fidèles protestants, qui étaient détenus depuis le 6 février après avoir été accusés de conversions forcées. Ils avaient été arrêtés après une réunion de prière organisée par un groupe de chrétiens évangéliques dans un centre pastoral du diocèse de Lucknow. L’Uttar Pradesh est l’un des États indiens comptant le plus grand nombre d’arrestations liées aux lois controversées anti-conversion. « Beaucoup de gens, évêques, prêtres, religieuses, laïcs et jeunes, ont prié pour eux. Dieu vous a entendu », a réagi Mgr Gerald John Mathias, évêque de Lucknow

INDONÉSIE

Le 7 mars, des pluies torrentielles ont causé des inondations et des glissements de terrain dans la province de Sumatra occidental. Le 11 mars, on comptait au moins 26 victimes et 11 portés disparus. Le bilan pourrait encore s’alourdir selon les autorités locales, alors que les opérations de secours continuent ainsi que les distributions d’aides auprès des populations déplacées. Les aides ont été ralenties par des conditions météorologiques extrêmes et une électricité défaillante. La catastrophe a endommagé plusieurs centaines d’habitations, mosquées, ponts et bâtiments publics. En Indonésie, durant la mousson, les glissements de terrain et inondations ont tendance à s’aggraver à cause de la déforestation dans certaines régions, notamment dans l’île de Sumatra.

Thaïlande

Ce mardi 12 mars, la commission électorale thaïlandaise a annoncé qu’elle demanderait à la Cour constitutionnelle du royaume de dissoudre le parti progressiste d’opposition Move Forward Party (MFP), qui a remporté la plupart des sièges au Parlement lors des élections de mai dernier. La commission a indiqué dans un communiqué avoir décidé à « l’unanimité » de demander cette dissolution, en raison de la promesse de campagne faite par le parti d’assouplir la législation très sévère sur les crimes de lèse-majesté, prétextant la dangerosité de Move Forward pour la monarchie.

(EDA)