L’archevêque de Séoul inquiet de voir les Sud-Coréens « de moins en moins favorables à la réunification »

Ce lundi 14 octobre, les autorités sud-coréennes ont alerté sur les menaces militaires qui s’intensifient du côté du régime nord-coréen. Mgr Pierre Soon-taick Chung, archevêque de Séoul, a réagi il y a quelques jours en soulignant que si les catholiques de son pays continuent de prier pour la paix dans la péninsule, « l’espoir de réunification » recule de plus en plus entre les deux pays d’Asie de l’Est, et les Sud-Coréens sont de moins en moins convaincus par la possibilité d’une réunification.

Lundi dernier, le gouvernement sud-coréen a signalé que la Corée du Nord se préparait à détruire plusieurs routes intercoréennes, après avoir accusé Séoul de lancer des drones au-dessus des territoires nord-coréens. Des troupes des forces armées nord-coréennes ont également été envoyées près de la frontière entre les deux Corées, et le gouvernement communiste de Pyongyang a affirmé que ses soldats sont prêts à frapper des cibles sud-coréennes.

Face à l’escalade des tensions intercoréennes, Mgr Pierre Soon-taick Chung, interrogé il y a quelques jours par l’agence Fides, a expliqué que « le désir de réunification diminue » parmi les Sud-Coréens. L’archevêque est aussi administrateur apostolique de Pyongyang, la capitale nord-coréenne, même si aucun évêque n’a jamais été sur le territoire nord-coréen depuis des décennies.

Selon le dernier rapport annuel de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF), la liberté religieuse est « non-existante » en Corée du nord, alors que « les organisations et sites religieux sont y sont strictement contrôlés par l’État », notamment l’Association catholique coréenne, ce qui « donne l’illusion d’une liberté de religion ».

« Tous les fidèles de l’Église en Corée participent à cette prière »

La population catholique est estimée entre 800 et 3 000 personnes en Corée du Nord, même si de tels chiffres sont difficiles à vérifier. « Je pense que beaucoup de jeunes au Sud commencent à croire que la réconciliation ou la réunification ne sont pas des voies envisageables. L’espoir recule », a alerté Mgr Chung. « Je pense pourtant que c’est une bonne chose de continuer de rêver à une coexistence pacifique, et de garder vive la flamme de l’espérance dans la société coréenne, en particulier à l’heure actuelle », a-t-il ajouté.

Mais « dans le contexte actuel des choses, avec le blocage total des voies de communication, la situation est très décourageante ». L’archevêque de Séoul a donc invité les fidèles à « continuer de prier et de sensibiliser en faveur de la paix ». « Nous nous rapprochons de l’Année Sainte, le Jubilé ordinaire de 2025 qui aura pour thème l’espérance. Nous sommes des pèlerins d’espérance, y compris concernant nos relations avec le Nord », a-t-il poursuivi en évoquant le thème du jubilé, « pèlerins d’espérance ».

Mgr Simon Kim Ju-young, du diocese de Chuncheon, également interrogé par Fides, a confié que « les deux Corées se voient mutuellement avec une hostilité certaine, et tous les canaux de communication sont fermés, même pour l’aide humanitaire qui était restée ouverte dans le passé ». L’évêque de Chuncheon, qui est aussi président de la Commission des évêques de Corée du Sud pour la réunification, a ajouté que « même si l’opinion publique coréenne est toujours très divisée concernant la politique de Séoul envers le Nord, tous les Coréens sont unis quand il s’agit d’envoyer des aides humanitaires en Corée du Nord ». « Par-dessus-tout, nous prions pour que les portes s’ouvrent. Tous les fidèles de l’Église en Corée participent à cette prière. »

(Avec Catholic News Agency / Daniel Payne)