Au moins 1 700 chrétiens tués durant la guerre de Corée selon un nouveau rapport sud-coréen

Des visiteurs au cimetière national de Séoul à l’occasion du Memorial Day (6 juin), la journée de commémoration des héros morts pour la patrie durant la guerre de Corée (1950-1953). Des visiteurs au cimetière national de Séoul à l’occasion du Memorial Day (6 juin), la journée de commémoration des héros morts pour la patrie durant la guerre de Corée (1950-1953). © Jeon Han / Republic of Korea (CC BY-SA 2.0 )
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Un rapport de la Commission sud-coréenne Vérité et Réconciliation, publié le 12 juin, évoque un massacre de 54 chrétiens survenu en 1950 durant la guerre de Corée (1950-1953), dans l’église de Byeongchon (province de Chungcheong du Sud, Corée du Sud). Le rapport parle d’au moins 1 700 chrétiens tués à cause des persécutions religieuses durant la guerre. L’Index mondial de persécution des chrétiens 2024 de l’organisation internationale Portes Ouvertes classe la Corée du Nord comme « le lieu le plus dangereux au monde pour les chrétiens ».

Le nouveau rapport d’une commission indépendante sud-coréenne évoque en particulier un massacre perpétré par l’armée communiste nord-coréenne durant la guerre de Corée (1950-1953) et exhorte Séoul à prendre des mesures pour soutenir les victimes. Dans un communiqué de presse publié le 12 juin, la Commission pour la Vérité et la Réconciliation parle de 54 chrétiens assassinés dans l’église de Byeongchon en 1950, dans la province de Chungcheong du Sud (aujourd’hui en Corée du Sud).

Les personnes tuées « ont été victimes parce qu’elles ou des membres de leur famille étaient chrétiennes, ou parce qu’elles fréquentaient la même église que des personnalités de droite », a ajouté la commission dans son communiqué, publié sur son site web. La commission a appelé Séoul à demander des excuses à Pyongyang au nom des victimes et des membres de leurs familles, à soutenir « des projets de réhabilitation et de commémoration des victimes et à renforcer la sensibilisation en faveur de la paix et des droits de l’homme ».

Les faits ont eu lieu entre juillet et septembre 1950, le plus grand nombre de victimes – 51 sur 54 – ayant été tuées le 28 septembre 1950, alors que l’armée nord-coréenne se retirait du Sud. Parmi les 54 victimes, 30 (55,6 %) étaient des femmes et 24 (44,4 %) des hommes. La plupart des victimes étaient âgées de moins de 19 ans (29 victimes, soit 53,7 %). Parmi elles se trouvaient aussi 16 séminaristes, soit 29,6 %.

La Corée du Nord, « le pays le plus dangereux pour les chrétiens » selon Portes Ouvertes

Le massacre de l’église de Byeongchon est le troisième cas de ciblage de prisonniers de guerre en raison de leurs opinions religieuses durant la guerre de Corée. Les cas précédents sur lesquels la commission a enquêté comptaient le meurtre de chrétiens à Jeonbuk et de catholiques à Chungcheong.

Selon la commission, les auteurs du massacre de Byeongchon ont désigné trois membres de l’église locale comme des « extrémistes de droite » avant de les emmener pour les torturer et les tuer, au cours de l’occupation initiale du Sud par l’armée nord-coréenne en juillet 1950. Selon la commission, les autres victimes ont été tuées plus tard au cours de la retraite de l’armée, après le succès d’une intervention des Nations unies lors de la bataille d’Incheon.

L’église de Byeongchon (Holiness Church) a été fondée en 1933 et a dû cesser ses activités dix ans plus tard à cause de la persécution des chrétiens sous la domination coloniale japonaise (1910-1945). Elle a rouvert ses portes en 1948, trois ans après la capitulation du Japon face aux États-Unis et aux autres forces alliées pendant la Seconde Guerre mondiale. Début avril 2024, la commission a également signalé 104 chrétiens tués par des soldats nord-coréens dans 24 églises de la province de Jeolla du Nord entre juillet et novembre 1950, selon le Korea Times.

Au moins 1 700 chrétiens ont perdu la vie en Corée du Sud à cause des persécutions religieuses perpétrées par des soldats nord-coréens et des collaborateurs sud-coréens durant la guerre, a ajouté la commission citée par le Korea Times.

Par ailleurs, l’Index mondial de persécution des chrétiens 2024, publié par l’organisation internationale Portes Ouvertes, classe la Corée du Nord comme « le lieu le plus dangereux au monde pour les chrétiens » en janvier de cette année. Le rapport de Portes Ouvertes indique que le Yémen (4e rang), le Pakistan (7e), l’Iran (9e), l’Afghanistan (10e), l’Inde (11e), la Syrie (12e), l’Arabie Saoudite (13e) et la Chine (19e) figurent parmi les pays asiatiques où les chrétiens sont les plus persécutés.

(Avec Ucanews)