Cambodge : les communautés bouddhistes et chrétiennes rassemblées à Phnom Penh pour la paix mondiale

Le 30/05/2025
Cette semaine, du 26 au 30 mai, a eu lieu le 8e Colloque bouddhistes-chrétiens à Phnom Penh, au Cambodge, sur le thème « bouddhistes et chrétiens travaillent ensemble pour la paix par la réconciliation et la résilience », en présence de 150 participants dont 100 locaux (50 catholiques et 50 bouddhistes) et 50 internationaux. La rencontre était coorganisée par le dicastère pour le Dialogue interreligieux et l’Église catholique du Cambodge, aux côtés de plusieurs institutions catholiques et bouddhistes cambodgiennes.
Du 26 au 30 mai, des responsables religieux, universitaires et bâtisseurs de paix de toute l’Asie et du monde entier se sont rassemblés à Phnom Penh pour le 8e colloque bouddhiste-chrétien, sur le thème « bouddhistes et chrétiens travaillent ensemble pour la paix par la réconciliation et la résilience ».
Plusieurs intervenants majeurs ont pris la parole au cours de ces quelques jours, dont le cardinal indien George Jacob Koovakad, préfet du dicastère pour le Dialogue interreligieux, le cardinal Stephen Chow, évêque de Hong-Kong et le cardinal Giorgio Marengo, préfet apostolique d’Oulan-Bator en Mongolie, ainsi que Mgr Tin Win (Birmanie) et Mgr Joseph Chau Ngoc Tri (Vietnam), sans compter des évêques du Vietnam, du Sri Lanka et de Malaisie, ainsi qu’un représentant de l’orthodoxie, de nombreux moines, moniales et responsables bouddhistes, et plusieurs universitaires.

16 pays représentés, notamment par trois cardinaux asiatiques
En Asie, les pays représentés étaient la Mongolie, la Corée du Sud, Singapour, Taïwan, la Chine, la Malaisie, le Sri Lanka, le Vietnam, le Laos, la Birmanie, l’Inde et la Thaïlande. En dehors d’Asie, on retrouvait les États-Unis, l’Italie et la France (avec la participation de plusieurs prêtres des Missions Étrangères de Paris en mission au Cambodge).
Au sein de l’Église cambodgienne, on compte des délégations des trois juridictions ecclésiastiques (vicariat apostolique de Phnom Penh, et préfectures apostoliques de Battambang et de Kampong Cham), avec à leur tête Mgr Olivier Schmitthaeusler (Phnom Penh), Mgr Enrique Figaredo (Battambang) et Mgr Suon Hangly (Kampong Cham).
Le colloque a débuté lundi soir et a duré trois jours, du mardi au jeudi, pour clore ce vendredi avec une journée de visite au Vipassana Center (un site bouddhiste situé à Oudong, près de Phnom Penh). Le colloque prévoyait des interventions et échanges en plusieurs sessions, notamment sur « les conceptions chrétiennes et bouddhistes de la paix, de la réconciliation et de la résilience » et « les histoires de paix, de réconciliation et de résilience dans les écritures bouddhistes et chrétiennes ». Cette rencontre était ainsi l’occasion de faire interagir les perspectives chrétiennes et bouddhistes sur cette question, en prenant en compte la richesse historique, spirituelle et culturelle de l’Asie.
30 ans de rencontres bouddhistes-chrétiens dans la lignée de « Nostra Aetate »
Coorganisé par l’Église catholique au Cambodge et par le dicastère pour le Dialogue interreligieux (Vatican), l’événement s’inscrit dans une tradition de solidarité spirituelle enracinée dans la déclaration Nostra Aetate (1965), qui a reconnu que « dans le bouddhisme, selon ses formes variées, l’insuffisance radicale de ce monde changeant est reconnue et on enseigne une voie par laquelle les hommes, avec un cœur dévot et confiant, pourront acquérir l’état de libération parfaite ».
Depuis son lancement en 1995 à Taïwan, le colloque a eu lieu dans plusieurs pays dont l’Inde, le Japon, l’Italie et la Thaïlande. Le plus récent, en 2023 à Bangkok, était centré sur la guérison de l’humanité et de la terre par la compassion et l’amour.
Le thème de cette année, « bouddhistes et chrétiens travaillent ensemble pour la paix par la réconciliation et la résilience », répond à des problématiques globales comme la violence, la fragmentation sociale et les crises écologiques, en cherchant à souligner la façon dont les valeurs communes au bouddhisme et au christianisme peuvent contribuer à construire des communautés résilientes et à restaurer la dignité humaine.
L’Église catholique au Cambodge, depuis le rétablissement des liens du pays avec le Saint-Siège en 1994, a grandement contribué à la promotion de la coopération interreligieuse avec la majorité bouddhiste par des efforts conjoints en matière d’éducation, d’action humanitaire et de construction de la paix.

La rencontre s’est également inspirée de différents acteurs de paix issus des deux communautés au Cambdoge, notamment le vénérable Maha Ghosananda, connu comme le « Gandhi du Cambodge » pour ses « marches de la paix » (les « Dhammayietra »), et M. Tun Channareth, survivant d’une mine antipersonnel et lauréat du prix Nobel de la Paix pour son appel au désarmement.
« Réfléchir, dialoguer et collaborer pour la promotion de la paix en notre temps »
Ce colloque célèbre aussi les efforts du Conseil interreligieux cambodgien (CIC) qui unit les communautés bouddhistes, chrétiennes et musulmanes, entre autres, pour la promotion de l’harmonie et de la collaboration interreligieuse.
Alors que le Cambodge devient une icône de guérison par son passé troublé, ce 8e colloque envoie un message clair : le dialogue interreligieux est essentiel pour la construction d’un monde plus juste, pacifique et compatissant.
Le 8e colloque bouddhiste-chrétien a accueilli près de 50 participants internationaux et 100 participants locaux, en rassemblant des responsables chrétiens et bouddhistes de toute l’Asie et d’ailleurs. Des représentants de 16 pays, ainsi que des délégués de la Fédération des conférences épiscopales d’Asie (FABC), se sont rendus à Phnom Penh pour « réfléchir, dialoguer et collaborer pour la promotion de la paix en notre temps ».
L’événement de cette année s’inscrit dans la lignée du 7e colloque de Bangkok, qui a eu lieu en novembre 2023 en Thaïlande, et qui avait mis l’accent sur une action conjointe pour « guérir les blessures de l’humanité et de la terre ».
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