Cambodge

Cardinal Koovakad : chrétiens et bouddhistes appelés à collaborer pour répondre aux crises du monde moderne

Le cardinal George Jacob Koovakad, préfet du dicastère pour le Dialogue interreligieux, le 17 mai à Phnom Penh. Le cardinal George Jacob Koovakad, préfet du dicastère pour le Dialogue interreligieux, le 17 mai à Phnom Penh. © Vicariat apostolique de Phnom Penh
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En ouvrant le 8e colloque bouddhiste-chrétien à Phnom Penh, le 27 mai à Phnom Penh, le cardinal George Koovakad, préfet du dicastère pour le Dialogue interreligieux, a appelé les fidèles des deux communautés à puiser dans leurs traditions religieuses respectives afin de construire la paix par la réconciliation et la résilience. Mgr Olivier Schmitthaeusler, vicaire apostolique de Phnom Penh, a accueilli la délégation internationale par un message de gratitude et d’espoir, en louant l’atmosphère interreligieuse paisible du Cambodge.

Le 8e colloque bouddhiste-chrétien, du 26 au 30 mai à Phnom Penh, a rassemblé des responsables religieux, universitaires et artisans de paix de toute l’Asie et du monde entier sur le thème « bouddhistes et chrétiens travaillent ensemble pour la paix par la réconciliation et la résilience ». L’événement a été ouvert officiellement par le cardinal George Jacob Koovakad, préfet du dicastère pour le Dialogue interreligieux, qui a appelé les participants à puiser dans les profondes ressources spirituelles de leurs traditions respectives afin de répondre aux crises du monde moderne.

« Cette session offre un espace sacré où bouddhistes et chrétiens se rassemblent non seulement comme représentants de deux traditions vénérables, mais aussi comme compagnons de route, unis par un même engagement pour la paix », a-t-il souligné, avant d’évoquer différents problèmes majeurs à l’échelle mondiale tels que la violence, la pauvreté, l’injustice et la dégradation environnementale.

Face à de tels défis, il a désigné le colloque comme « un signe d’espérance » contre le découragement et la division, en insistant sur la nécessité de travailler ensemble pour répondre aux souffrances des personnes et aux divisions au sein de la société. Il a reconnu que de nombreuses personnes se sont senties fatiguées et découragées à cause des nouvelles constantes de guerres et d’injustices.

Le cardinal Koovakad et Mgr Schmitthaeusler avec deux représentants du bouddhisme cambodgien à l'ouverture du colloque.
Le cardinal Koovakad et Mgr Schmitthaeusler avec deux représentants du bouddhisme cambodgien à l’ouverture du colloque.
© Vicariat apostolique de Phnom Penh

Puiser dans les ressources communes pour « construire une paix durable »

Le cardinal Koovakad a confié que les chrétiens et les bouddhistes partagent des ressources spirituelles qui peuvent soutenir cet effort vers la guérison. Selon lui, la réconciliation et la résilience sont deux éléments qui sont au centre des enseignements chrétiens et bouddhistes, et qui sont essentiel pour guérir les sociétés fracturées et restaurer l’espoir. « Réconciliation et résilience sont profondément enracinées dans nos confessions respectives. Ces valeurs ne sont pas des idéaux abstraits, mais des expressions vécues capables de construire une paix durable. » Le préfet a ensuite cité le pape Léon XIV, qui a décrit la paix comme « un don actif et engageant » lors de son discours au corps diplomatique.

La paix, a souligné le cardinal indien, commence par une responsabilité personnelle : en renonçant à l’orgueil, en choisissant ses mots prudemment et en s’engageant au dialogue. Il a également cité le pape François, et en particulier son Testament publié peu après sa mort, dans lequel il a dédié ses dernières souffrances « pour la paix dans le monde et la fraternité entre les peuples ». Dans cette perspective, le cardinal préfet a remercié les nombreux responsables religieux qui ont exprimé leur solidarité après le décès du pape François, en appelant à poursuivre la coopération pour la poursuite de la paix.

« Ensemble, comme bouddhistes et comme chrétiens, explorons comment la réconciliation et la résilience peuvent contribuer à façonner des sociétés pacifiques et compatissantes », a-t-il conclu. Il a enfin réitéré l’appel retentissant du pape Léon XIV à une clarté morale collective, quand ce dernier a rencontré les représentants de différentes religions le 19 mai dernier au Vatican : « Je suis convaincu que, si nous sommes en accord et libres de tout conditionnement idéologique et politique, nous pourrons dire efficacement ‘non’ à la guerre et ‘oui’ à la paix, ‘non’ à la course aux armements et ‘oui’ au désarmement, ‘non’ à une économie qui appauvrit les peuples et la Terre et ‘oui’ au développement intégral. »

Mgr Schmitthaeusler : « Cet événement fera mémoire dans notre petite Église »

De son côté, Mgr Olivier Schmitthaeusler, vicaire apostolique de Phnom Penh, a accueilli la délégation internationale avec un message de gratitude et d’espoir. Il a loué l’atmosphère interreligieuse paisible du Cambodge et exprimé sa gratitude au Gouvernement Royal pour son soutien de l’harmonie interreligieuse.

« C’est un événement qui fera mémoire dans l’histoire de notre petite Église Catholique du Cambodge », a-t-il confié. En représentant l’Église catholique dans le pays, il a décrit le colloque comme « un événement qui marquera l’histoire de notre petite Église du Cambodge », et il a exprimé sa gratitude envers le Gouvernement royal du Cambodge pour son soutien de l’harmonie interreligieuse dans le pays.

L’évêque a aussi cité le défunt pape François, en rappelant que tous doivent se sentir appelés à soutenir « la culture du dialogue comme chemin, la collaboration commune comme parcours de vie, et la compréhension mutuelle comme méthode et critère » (Pape François, Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune, Abu Dhabi, 4 février 2019). Enfin, en évoquant l’année jubilaire sur les « pèlerins d’espérance », il a exprimé l’espérance que cette rencontre soit « un signe visible de cette harmonie qui, dans cette année jubilaire pour l’Église catholique, nous conduira chacun vers l’espérance ».

(Ad Extra)

Source : Vatican News/Francesca Merlo, examiner.org.hk, vicariat apostolique de Phnom Penh

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