Sri Lanka

Caritas Sri Lanka signale le manque d’accès à l’éducation pour les plus marginalisés

Mgr Brian Udaigwe, nonce apostolique au Sri Lanka, le 3 octobre lors de la publication de deux nouveaux rapports de la Caritas locale. Mgr Brian Udaigwe, nonce apostolique au Sri Lanka, le 3 octobre lors de la publication de deux nouveaux rapports de la Caritas locale. © Asianews
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Caritas Sri Lanka (SEDEC) a publié deux nouveaux rapports qui soulignent le manque d’accès à l’éducation pour les communautés les plus marginalisées du pays d’Asie du Sud, notamment les habitants des plantations. L’organisation catholique constate parmi ces groupes des taux d’illettrisme et d’échec scolaire bien plus élevés que dans les autres régions rurales sri-lankaises. Pour Mgr Brian Udaigwe, nonce apostolique, « une approche inclusive et équitable » est nécessaire pour l’accès de tous à l’éducation.

Récemment, l’organisation Caritas Sri Lanka (SEDEC), branche caritative de l’Église catholique dans le pays d’Asie du Sud, a publié deux rapports intitulés « Le droit à l’éducation des enfants des plantations : problèmes, défis et orientations futures » et « Culture et identité des communautés des plantations au Sri Lanka ».

L’organisation a lancé ces études en cherchant à améliorer la vie des communautés marginalisées au Sri Lanka, en particulier parmi les habitants des plantations. Plus qu’un simple travail universitaire, ces rapports représentent pour l’Église locale de véritables outils de sensibilisation pour mieux défendre la justice sociale au Sri Lanka.

« Cette recherche met en lumière les tristes réalités endurées par ceux qui travaillent dans le secteur des plantations et par leurs enfants. L’avenir de cette communauté repose non seulement sur des changements politiques mais aussi sur des actions concrètes motivées par la compassion », a souligné Mgr Brian Udaigwe, nonce apostolique au Sri Lanka, en commentant les deux études.

« La promesse faite par le gouvernement de fournir une éducation de qualité à tous les enfants doit être appliquée et suivie, sachant que l’éducation est un droit fondamental et non pas un privilège profitant à quelques-uns », a-t-il ajouté. « Sans compter d’autres questions essentielles qui doivent être soulevées, comme les causes profondes de la pauvreté dans le secteur des plantations au Sri Lanka, et la nécessité d’assurer plus d’équité et de justice dans l’accès à l’éducation dans ce pays. »

Les deux études ont été présentées le 3 octobre en présence de Mgr Harold Anthony Perera, évêque de Kurunegala et président de la Conférence épiscopale sri-lankaise (CBCSL), et de Mgr Valence Mendis, évêque de Kandy, aux côtés de S. Thurairaja, juge de la Cour Suprême sri-lankaise, et de W.A.L. Wickramarachchi, un responsable du ministère de l’Environnement, des Plantations, de la Vie sauvage, des Ressources forestières et des Infrastructures communautaires.

« Ces études révèlent combien la pauvreté continue d’affecter l’accès à l’éducation »

Au cours de ses recherches, Caritas a constaté que le système éducatif sri-lankais a besoin de réformes urgentes afin de faire face aux problèmes affectant les communautés marginalisées, alors que l’illettrisme est toujours plus élevé parmi les habitants des plantations que dans le reste des régions rurales.

Une observation importante concerne le taux d’illettrisme chez les femmes travaillant dans les plantations, qui est 16 % plus élevé par rapport aux femmes habitant dans les autres régions rurales – tandis que la différence chez les hommes est de seulement 6 %. Ces études notent également un taux d’échec scolaire important dans cette communauté, avec une moyenne de 8,4 % pour la cinquième année (correspondant au CM2) contre 1,4 % pour la moyenne nationale, selon les chiffres du ministère de l’Éducation.

Dans le district de Nuwara Eliya, le taux de transition du niveau primaire vers le secondaire est plus faible que dans les autres districts, et beaucoup de garçons sont forcés de rejoindre la vie active très tôt. De plus, les enfants des plantations sont moins susceptibles de terminer le primaire et le secondaire (collège) par rapport aux enfants des régions urbaines.

« Les conclusions de ces recherches révèlent combien la pauvreté, les privations et le manque d’infrastructures continuent d’affecter l’accès à l’éducation des enfants », a commenté le nonce Udaigwe. Certaines barrières éducatives continuent de toucher non seulement des individus mais des communautés entières, ce qui dure déjà depuis plusieurs générations. « Ce problème nécessite une approche inclusive et équitable, afin d’assurer que chaque enfant, quelle que soit sa communauté d’origine, puisse bénéficier d’opportunités d’apprentissage de qualité », a poursuivi le nonce.

Il a également souligné le besoin de développer une « compassion » sincère et profonde face à de tels défis, « afin de partager et comprendre véritablement ce que vivent ces communautés ».

(Avec Asianews/Melani Manel Perera)