Corée du Sud

Corée du Sud : no kids zone ?

La ville de Séoul affiche le plus faible taux de natalité dans le monde La ville de Séoul affiche le plus faible taux de natalité dans le monde © D.R.
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L’Eglise catholique a toujours voulu favoriser la vie, en témoignent les générations des 60 ans qui peuvent avoir eu beaucoup de frères et sœurs. Mais il y a eu tant de changements économiques, familiaux, démographiques en Corée depuis 70 ans !

L’alerte

Des cafés, des restaurants de plus en plus nombreux affichent à l’entrée : enfants (et animaux) interdits. Non aux perturbateurs de la « tranquillité. » Non à l’enfant gêneur.

Dans le métro, les places réservées aux femmes enceintes sont désespérément vides. Des entreprises, ne voulant refréner leur rythme de croissance, les font travailler au même rythme pendant la grossesse, ce qui mène parfois à de fausses couches.

0.72 enfant par femme, (0.6 à Séoul), la Corée du Sud affiche le taux de natalité le plus bas du monde et un taux très élevé de personnes âgées sous le seuil de pauvreté (40 %)

Le sujet est encore peu présent dans les débats politiques, alors que la Corée risque une diminution de moitié de sa population d’ici 2100.

D’énormes voitures circulent, draineuses d’énergie, où le chauffeur affiche sa position sociale, mais sans passager à l’arrière.

La majorité des adultes entre 20 et 30 ans n’ont pas l’intention d’avoir des enfants : ils font partie des couples « TINK » (Two Incomes, No Kid), effarés par l’envol des prix des appartements, et par les coûts exorbitants de l’éducation, s’ils veulent faire suivre à leur enfant des cours supplémentaires, les mettre dans la compétition pour entrer dans les « meilleures universités ».

Dans les rues, on voit par contre un foisonnement de poussettes pour chiens, parfois des landux, plus allongés, pour y mettre un chien supplémentaire. Les animaux de compagnie se multiplient, de plus en plus grands, ainsi que les magasins pour les soigner…et les traiter comme des humains.

Des courants contraires

Et pourtant le gouvernement multiplie les efforts, se renseigne sur les politiques de natalité menées dans d’autres pays, favorise les aides aux femmes enceintes et aux jeunes parents…ais des chaebols (grandes entreprises coréennes) ripostent même en donnant des primes et des vacances supplémentaires aux célibataires.

Par contre une entreprise de construction, inquiète des difficultés à venir de recrutement, donne des primes d’un « iok » de wons (70 000 euros) aux femmes qui viennent d’accoucher !

Des centres municipaux accueillent les personnes âgées isolées pendant la journée.

L’Eglise catholique bénit les femmes enceintes, propose une école des pères, fête la Saint-Valentin, les anniversaires de mariage.

A l’école

Pour l’enfant unique, son développement social ne commence souvent vraiment qu’à l’entrée à l’école, où il va rencontrer d’autres enfants. Le passage de l’enfant roi à l’enfant, égal aux autres, peut être difficilement vécu par les enfants, leurs parents et les enseignants, mais il invite au vivre ensemble, à la fraternité.

Je travaille comme professeur et éducatrice dans une école internationale : quelle joie d’entendre rire et s’amuser les enfants le matin, qui se saluent en plusieurs langues.

Comment peut-on ne pas inclure dans notre quotidien leur joie de vivre, leur curiosité A tout vouloir contrôler, nous risquerions de ne pas entrer les surprises de Dieu, chères au pape François. L’Esprit Saint nous appelle à nous dessaisir de nos plans ficelés pour vivre et donner la vie.

Nos élèves sont particulièrement sensibles et touchés, quand ils viennent dans une famille française, par les repas pris en famille, se partageant le vécu de la journée.

Mon désir pour les Coréens ? Ne pas chercher à tout contrôler dans nos existences, mais y accueillir le don de la vie et des relations.

Bénédiction d’une femme enceinte à la paroisse Bulgawang, Séoul.


Texte du Père Leo Seokjun Oh, Secrétaire général du Comité pour la vie


La famille est un lieu où la vie est accueillie comme un don de Dieu. Il faut restaurer le sentiment de communauté dans notre société.

En Corée, Mai est le mois de la famille et c’est aussi le mois du Dimanche de la Vie. Ce fut un moment pour nous de réfléchir une fois de plus à la vie dans la société moderne. 

Le faible taux de natalité constitue un problème majeur depuis la fin de l’année dernière.  Le gouvernement propose diverses mesures pour remédier au faible taux de natalité, mais il se concentre tellement sur le superficiel qu’il ne peut même pas s’attaquer au problème fondamental.  La principale cause du faible taux de natalité de notre société est que la génération des parents qui vivent dans la réalité croit que la société dans laquelle ils vivent est sans espoir et ne peut pas transmettre cette société pleine d’espoir à leurs enfants.  Par conséquent, nous avons plus que tout besoin d’une société dans laquelle les parents peuvent se léguer un bel avenir et un renouveau de la valeur de la famille.

Une famille créée par un homme et une femme signifie non seulement la continuation de l’amour entre un couple, mais a aussi le sens d’une référence à une nouvelle vie.  La famille est un lieu où la vie se transmet.  C’est une façon pour les humains de participer profondément à l’acte de création de Dieu et cela nécessite une conscience de la responsabilité sociale.  La maison n’est pas seulement un lieu où naît une nouvelle vie, mais aussi un lieu où cette vie est traitée comme un don de Dieu.  Même si les temps et la société changent, cet enseignement de l’Église est toujours valable.  De nombreux médias se concentrent principalement sur les difficultés et les douleurs liées à l’éducation des enfants plutôt que sur la joie et le bonheur de les élever.


 La réalité est que, contrairement au passé, l’évolution de la société et des modèles familiaux a rendu plus difficile l’éducation des enfants, car elle est axée uniquement sur les parents.  Il y a aussi un proverbe qui dit : « Il faut tout un village pour élever un enfant », donc élever un enfant n’est pas seulement une tâche laissée aux parents. À cet égard, la société et l’Église doivent comprendre leurs difficultés et les aider, comprendre comment travailler ensemble. Vous devez réfléchir à l’opportunité de le faire.

La question de l’éducation d’un enfant peut en fait être une bonne occasion de restaurer le sentiment de communauté dans notre société, et il est nécessaire de reconnaitre la valeur du nombre d’enfants à travers le partage social générationnel.  Naître et élever un enfant n’est pas douloureux.  C’est la naissance de la vie et la joie de grandir.  Nous devons restaurer la joie que toutes les générations partagent en élevant des enfants.  Nous devons également restaurer la fonction de la famille.  De nos jours, de nombreux chefs de famille se concentrent davantage sur la compréhension et la gestion de chaque membre de la famille que sur l’éducation de leurs enfants.

Il semble regrettable que la priorité soit accordée à cela.  Nous devons restaurer la famille en tant que communauté le plus tôt possible afin que les humains au sein de la famille puissent acquérir la valeur de l’existence et acquérir la capacité de former une communauté grâce à l’éducation.  Nous devons répandre la foi parmi les membres de la famille, grandir les uns avec les autres, créer une communauté de vie de prière et nous respecter les uns les autres à travers les bouleversements entre générations.

L’être humain ne peut existentiellement pas vivre seul.  C’est pourquoi nous devons être ensemble.  De plus, grâce à la parentalité partagée, la mission fondamentale de la famille est de protéger les personnes et de les exposer au harcèlement.

Alors que nous célébrons le mois de la famille, j’espère que tous les membres de notre société se réjouiront de la naissance d’une nouvelle vie et partageront la joie d’élever des enfants ensemble à travers les générations.

Les activités d’accouchement, d’éducation et d’éducation des enfants reflètent vos activités de référence.  

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