Décès de Joseph Duong Savong, ancien bras droit du père Ponchaud : « Un grand-père pour l’Église cambodgienne »

Le 28/02/2025
Joseph Duong Savong, une belle figure de l’Église catholique au Cambodge, est décédé le 20 février à Phnom Penh à l’âge de 69 ans. Marié et père de famille, il a longtemps été le bras droit du père François Ponchaud au Centre catholique culturel cambodgien. Durant des années, il a également été le porte-parole de l’Église locale auprès des autres religions et du gouvernement. Le père Jean Un Son, un proche du défunt, se confie sur la vie de celui qu’il décrit comme « un grand-père pour l’Église cambodgienne ».
Le professeur Joseph Duong Savong, ancien bras droit du père Ponchaud, est décédé le 20 février 2025 d’une crise cardiaque à l’âge de 69 ans. Les funérailles ont eu lieu le samedi 22 février en présence d’une foule importante, en signe du respect des catholiques cambodgiens mais aussi de tout le pays envers ce laïc très engagé dans l’Église locale durant de nombreuses années.
Du 20 au 22 février, de nombreuses communautés à travers le pays ont organisé des temps de prière après sa mort. Des membres et responsables du gouvernement et de toutes les communautés religieuses, dont le bouddhisme, l’islam et le protestantisme, ont pleuré son décès et présenté leurs condoléances à sa famille et son épouse.
Dans un message publié le 20 février, Mgr Olivier Schmitthaeusler, vicaire apostolique de Phnom Penh, a évoqué un « grand serviteur » de la communauté catholique au Cambodge. Joseph Savang est salué pour ses nombreuses contributions, notamment pour la formation catholique dans les trois juridictions ecclésiastiques du Cambodge (le vicariat apostolique de Phnom Penh et les préfectures apostoliques de Battambong et Kampong Cham), mais aussi pour son rôle en tant que porte-parole de la communauté catholique cambodgienne, durant de nombreuses années auprès du gouvernement et des autres religions.

Le père Jean Un Son, de la paroisse Saint-Pierre-et-Paul de Phnom Penh, qui a travaillé durant près de vingt ans avec Joseph Savong, se confie sur celui qu’il considère comme « son frère et son ami ». « C’était un homme savant, passionné et d’une grande foi. Il était très travailleur et ne comptait pas les heures. C’était quelqu’un de charmant. Partout où il passait, les gens voulaient l’écouter à cause de sa gentillesse, de son humour, de son amour de la rencontre. Il vivait simplement, avec une façon unique de sourire, d’accueillir et de partager sincèrement. Il a aidé beaucoup de gens. »
Éducateur de la foi
Le professeur Joseph Duong Savong est né le 24 février 1956. Sixième enfant d’une famille nombreuse, il est lui-même devenu père de famille. Il a épousé Nok Suwanna après l’ère Pol Pot, et le couple a eu cinq enfants, quatre filles et un fils. Il a été baptisé le 16 avril 1995 dans l’église Saint-Joseph de Phnom Penh.
Avant sa conversion, en 1979, il était agriculteur dans sa ville natale, le village de Khsach Prache Kandal, dans la province de Kampong Cham. De 1981 à 2002, il a travaillé comme fonctionnaire pour l’Autorité portuaire de Phnom Penh. Après son baptême, il a occupé de nombreuses positions dans le pays. Il a d’abord servi la communauté locale comme éducateur religieux à partir de 1997. De 2002 à 2009, il a travaillé au Centre culturel catholique cambodgien (CCCC), fondé par le père François Ponchaud, MEP, en 1993.
De 2006 à 2016, il a été membre du Comité interdiocésain de l’Église cambodgienne pour la traduction du Missel. De 2009 à 2020, il a été président du Centre culturel catholique cambodgien. À partir de 2020 et jusqu’à sa mort, il était directeur du Bureau diocésain de l’éducation de Phnom Penh. Il a aussi longtemps été chargé des communications de l’Église locale avec le gouvernement du Royaume du Cambodge et avec les autres religions. Il a également travaillé avec le ministère de l’Intérieur et la Commission nationale contre la traite des personnes afin de lutter contre les trafics d’enfants.
Porte-parole de l’Église cambodgienne
Pour le père Jean Un Son, Joseph Savong avait une parole encourageante « qui recentrait les gens dans la foi et les fortifiait, afin qu’ils vivent ensemble en communion ». « Il était très respecté. C’est pour cela que durant les funérailles, il y avait tant de jeunes, de moines bouddhistes, des personnes âgées, des musulmans, des membres du gouvernement… Tous sont venus présenter leurs condoléances pour montrer combien il était apprécié. » « Pour nous, il était comme un grand-père pour l’Église cambodgienne. »
« Vraiment, c’était un homme doué pour communiquer avec les autres religions et avec le gouvernement, en représentant l’Église catholique. Il avait une bonne culture cambodgienne et une solide foi catholique. C’est ainsi qu’il pouvait bien exprimer les deux, en ayant à la fois une profonde connaissance du bouddhisme et une profonde foi catholique. C’est pour cela qu’il pouvait jouer son rôle de manière aussi intéressante », explique le père Un Son.
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