Des catholiques coréens organisent un marathon pour protéger leur église
L’église Notre-Dame de Sokcho, dans l’est de la Corée du Sud, a été construite durant la Guerre de Corée, il y a près de 70 ans. © CBPC / UcanewsLe 08/11/2023
Le 29 octobre, le père Lee Ki-beom et un groupe de paroissiens de l’église Notre-Dame de Fatima de Dongmyeong-dong, dans la ville portuaire de Sokcho (dans la province sud-coréenne de Gangwon, dans le nord-est du pays), ont organisé le marathon Chosun Ilbo Chuncheon afin d’attirer l’attention des autorités locales et des habitants sur l’importance historique de leur église, située sur un site touristique qui surplombe la mer du Japon. Récemment, l’église a été déclarée officiellement comme propriété culturelle nationale.
Un groupe de catholiques sud-coréens de la ville portuaire de Sokcho (dans la province de Gangwon, située à l’extrémité nord-est du pays entre deux lagunes), accompagnés de leur curé de paroisse, ont organisé un marathon le dimanche 29 octobre dernier afin de défendre une église historique du diocèse de Chuncheon (qui comprend la ville de Sokcho), contre un projet de construction d’immeubles qui risque de menacer le site.
L’église Notre-Dame de Fatima de Dongmyeong-dong, à Sokcho, se trouve sur la côte et surplombe la mer du Japon. Elle a été construite durant la Guerre de Corée, il y a environ sept décennies. En plus de son importance en tant que lieu de culte historique dans la région, l’église est aussi une destination touristique populaire où beaucoup de Sud-Coréens se rendent pour contempler le lever de soleil sur la mer du Japon. Ainsi, l’église est connue parmi les habitants comme la « Sunrise Cathedral ».
« J’ai voulu faire part de la volonté et de la détermination du peuple de Dieu dans la paroisse de Dongmyeong-dong à Sokcho », explique le père Lee Ki-beom, curé de la paroisse. Ainsi, le marathon Chosun Ilbo Chuncheon du 29 octobre a été organisé pour attirer l’attention des autorités, afin de protéger l’église contre la multiplication des projets de construction sur ce site touristique – qui mettraient en danger la beauté du site selon le média catholique coréen CPBC (Catholic Peace Broadcasting Corporation).
La paroisse coréenne a multiplié les initiatives ces derniers mois
« J’ai couru en priant avec insistance pour que la cathédrale, qui est fière de jouir de la plus belle vue parmi toutes les cathédrales du pays, soit préservée dans sa situation d’origine », ajoute le prêtre. « J’ai voulu transmettre un message à tous les spectateurs qui assistent au marathon. » Le père Lee souligne que si les constructions des tours d’habitation sur le site ne sont pas interrompues, cela aura un impact négatif pour l’avenir de la paroisse.
Une fois les immeubles achevés, ils couperont toute la lumière du soleil et la vue sur la mer depuis la cathédrale, qui attire de nombreux visiteurs, insiste-t-il. Pour lui, ce serait une « trahison » de la part de ceux qui sont responsables de la protection d’un patrimoine significatif. Afin de s’opposer aux projets, la paroisse a multiplié les initiatives pour protéger la cathédrale, notamment en organisant des pétitions et des prières quotidiennes.
Récemment, les autorités ont déclaré que l’église serait enregistrée comme propriété culturelle nationale, ce qui devrait en principe permettre de la préserver comme site historique national. Pourtant, le père Lee doute que cette reconnaissance comme propriété culturelle suffise à interrompre les projets en cours. « C’est vrai qu’on pourrait s’attendre à ce que l’enregistrement de la cathédrale comme site national attire davantage l’attention du gouvernement local, mais en réalité, dans le cadre de la loi actuelle, cela n’a aucun effet sur les projets de redéveloppement autour du site. »
« Actuellement, la progression des travaux de redéveloppement s’est ralentie, mais nous ignorons quand les choses changeront donc toute la paroisse continue de s’exprimer contre ces projets », indique Lee Ki-beom. Par ailleurs, il précise que la paroisse est en train de rassembler près de 144 000 bienfaiteurs à travers la Corée du Sud afin de collecter des fonds destinés à éviter d’autres constructions autour de l’église. Dans un reportage publié en janvier dernier, la CPBC explique que dans le passé, les gens pouvaient voir la mer du Japon et le mont Seorak (la plus haute montagne des monts Taebaek, qui s’étend dans la province de Gangwon et qui domine la ville de Sokcho), mais qu’ils risquent de ne plus pouvoir apercevoir le panorama à l’avenir.
(Avec Ucanews)