Des inondations affectent plusieurs millions milliers d’habitants dans le nord-est du Bangladesh
Des enfants utilisent un radeau en bois de bananier dans un village du district de Moulvibazar, le 20 juin dans le nord-est du Bangladesh. © UcanewsLe 27/06/2024
Les inondations sont fréquentes chaque année dans le nord-est du Bangladesh, dans la région rurale du bassin des Haors, une zone humide facilement inondable. Cependant, le phénomène s’est accentué selon les autorités. Un vendeur de légume assure que ces inondations soudaines ne duraient autrefois « que quelques heures, un jour ou deux tout au plus ». La dernière, qui s’est déclenchée le 14 juin, a duré deux semaines, affectant près de 5 millions d’habitants. Une situation attribuée aux changements climatiques, à la pollution, et à l’ensablement des cours d’eau, entre autres.
Dans le nord-est du Bangladesh, plusieurs dizaines de milliers d’habitants ont beaucoup perdu ces dernières semaines à cause des inondations dues aux fortes pluies de mousson. Parmi eux, Sagar Bidya a vu des fissures apparaître dans les murs de sa maison rurale en boue et au toit de chaume. Âgé de 50 ans, de religion hindoue, Sagar travaille dans une plantation de thé et vit avec sa famille sur une petite colline de la plantation de Rashidpur dans le district de Habiganj (à environ 80 km au sud de la ville de Sylhet). Sa maison ne s’est pas effondrée, mais ses deux acres de cultures (du riz et des légumes), soit moins d’un hectare, ont été détruits. Sagar gagne environ 1 000 takas (8 euros) par jour, mais il craint de ne pas pouvoir faire vivre sa famille après la fin des inondations.
Le district de Habiganj fait partie du bassin des Haors (dans le nord-est du Bangladesh, les Haors forment un écosystème de zone humide et une dépression tectonique peu profonde en forme de bol). Le bassin, qui couvre six districts, est sujet à de graves inondations chaque année. Selon les autorités locales, la dernière inondation a affecté près de 5 millions d’habitants dans la région. Les Haors sont liés à différents cours d’eau qui se transforment en marais durant la mousson à cause des fortes pluies et des eaux affluant depuis l’Inde en amont. Durant l’hiver et l’été, les fermiers font pousser différentes cultures dont du riz, l’aliment de base au Bangladesh.
« De tels déluges n’étaient pas courants avant »
Bien que les inondations du bassin des Haors se répètent chaque année depuis longtemps, le phénomène est devenu plus extrême et plus long ces derniers temps, à cause des changements climatiques, de l’empiétement territorial sur les rives des cours d’eau, de la pollution et de l’ensablement de rivières vitales dans la région. La dernière inondation a débuté le 14 juin et a duré deux semaines. Le village le plus inondé a reçu 640 mm de pluies en une journée, le 15 juin, et 780 mm au cours des trois jours suivants, selon le Département indien de météorologie.
Les autorités de Sylhet estiment que près de 26 000 hectares de cultures ont été inondés, affectant l’activité de plusieurs milliers d’agriculteurs dans la région. « De tels déluges n’étaient pas très courants dans notre enfance », assure Shah Alam, 40 ans, musulman et vendeur de légumes, qui explique qu’il a perdu 500 takas de revenus par jour à cause des intempéries. Il ajoute que les inondations sont non seulement plus importantes mais qu’elles durent aussi plus longtemps. « Avant, elles ne duraient que quelques heures, voire un jour ou deux tout au plus. » En 2022, au moins six millions d’habitants s’étaient retrouvés bloqués par des inondations dévastatrices. En 2017, des inondations précoces dans le bassin des Haors avaient causé une perte estimée à près de 130 milliards de takas à cause des rizicultures détruites.
(Avec Ucanews)