Japon

Des responsables de cinq religions présentes dans des pays en situation de conflit rassemblés à Tokyo pour la paix

L’organisation Religions for Peace a organisé une deuxième table ronde multireligieuse sur la paix (Tokyo Peace Roundtable) du 19 au 21 février à Tokyo. L’organisation Religions for Peace a organisé une deuxième table ronde multireligieuse sur la paix (Tokyo Peace Roundtable) du 19 au 21 février à Tokyo. © Religions for Peace Japan
Lecture 4 min

Alors que les conflits assaillent de multiples régions du monde, des responsables de cinq religions présentes dans quinze pays marqués par la guerre (bouddhisme, christianisme, hindouisme, islam et judaïsme) se sont rassemblés à Tokyo du 19 au 21 février dans le cadre d’un évènement organisé par l’organisation Religions for Peace. À l’issue de la rencontre, les participants ont rappelé quelques fondamentaux ébranlés par les conflits dont le caractère sacré de la vie et de la dignité humaine, qui « doit être protégé et soutenu en tout temps ».

Les organisations Religions For Peace International et Religions For Peace Japan ont organisé une seconde Table-ronde multireligieuse (Multi-Religious Peace Roundtable) du 19 au 21 février à Tokyo, avec le soutien de l’Unaoc (l’Alliance des civilisations des Nations unies, une organisation de l’ONU qui œuvre pour une action internationale contre le fondamentalisme à travers la coopération et le dialogue interculturel et interreligieux).

L’événement a eu lieu en présence de différents responsables religieux, représentants politiques et experts. Des responsables de cinq religions (bouddhisme, christianisme, hindouisme, islam et judaïsme) présentes dans quinze pays marqués par la guerre et les conflits étaient présents. Ils se sont rassemblés autour d’une même table pour réfléchir à leur rôle en faveur de la paix en tant qu’hommes de foi.

Ces quatre jours d’échanges ont été marqués par plusieurs intervenants éminents dont le métropolite orthodoxe Emmanuel Adamakis (du Patriarcat œcuménique de Constantinople), le musulman Abdallah Bin Bayyah (un cheikh mauritanien, professeur d’études islamiques), l’Israélien Avi Dabush, président de l’association Rabbis pour les droits de l’homme (une organisation israélienne de défense des droits de l’homme) et Munib Younan, religieux luthérien palestinien (évêque émérite de l’Église évangélique luthérienne de Jordanie et de Terre sainte).

Durant la rencontre, le Dr Francis Kuria Kagema, nouveau secrétaire général de l’organisation Religions for Peace, a souligné l’importance de rassembler les voix des responsables religieux afin de faire face aux problématiques insolubles des conflits et de la guerre. De son côté, le métropolite Emmanuel Adamakis a souligné qu’il est « impératif, pour tous les acteurs, de poursuivre la réconciliation sur le long terme et le maintien du dialogue multireligieux en faveur de la paix ».

Les participants insistent sur le caractère sacré de la vie et de la dignité humaine

À l’issue de l’évènement, les participants ont publié un communiqué final dans lequel ils se disent « profondément inquiets face aux souffrances inimaginables qu’endurent les populations des zones de conflits à travers le monde, dont Haïti, le Moyen Orient, la Birmanie et l’Ukraine ».

« Nous reconnaissons que les fondations de la paix et de la sécurité sont menacées dans toutes les régions du monde, tandis que les plus vulnérables – dont les femmes, les enfants et les populations marginalisées – sont pris au milieu des conflits et souffrent de manière disproportionnée à cause de graves violences, de déplacements forcés et d’autres violations des droits de l’homme », ajoutent-ils.

Inspirés par les enseignements spirituels de leurs propres religions, les responsables religieux ont réaffirmé ensemble plusieurs fondamentaux, aujourd’hui attaqués et fortement ébranlés dans le contexte de la guerre : le caractère sacré de la vie et de la dignité humaine qui doit être protégé et soutenu en tout temps ; la responsabilité partagée des responsables religieux en faveur de la paix ; et l’assistance humanitaire en zones de conflits qui doit être dépolitisée et fondée sur la restauration de la paix, la sécurité, la justice et la dignité humaine.

Appel à la collaboration interrelieuse pour une culture de paix

« Ensemble », poursuivent les auteurs du communiqué, « nous appelons à cesser tous les conflits en cours et l’usage de la violence et des armes [y compris les armes nucléaires, conventionnelles et cybernétiques] sur la base de notre responsabilité collective, afin de résoudre les confrontations par des moyens pacifiques ». Le texte demande aussi « la préservation et la protection du caractère sacré des lieux de culte et leur libre accès, aussi bien en temps de guerre qu’en temps de paix et d’harmonie ».

Enfin, les responsables religieux présents se sont engagés à mobiliser leurs communautés « afin de fournir une aide humanitaire aux communautés frappées par les conflits, de soutenir la coopération interreligieuse pour le bien commun et la protection de notre maison commune, et de construire la paix de manière positive via des processus de guérison et de réconciliation sur le long terme, afin de prévenir des futurs conflits ».

« Nous, responsables religieux, offrons nos prières sincères et notre solidarité indéfectible à ceux qui souffrent des conséquences des violences et des conflits actuels. Nous réaffirmons notre engagement à continuer de prier et de travailler d’une manière multireligieuse pour une culture de paix qui fasse progresser le bien commun », ont-ils conclu.

(Avec Asianews)