La religion et l’identité nationale étroitement liées pour une majorité d’habitants d’Asie du Sud et du Sud-Est
Un temple bouddhiste en Thaïlande. © ธนาวุธ เกตุชีพ / PixabayLe 13/09/2023
Selon une nouvelle étude publiée le 12 septembre par le Pew Research Center, la religion et la nationalité sont inséparables pour une majorité d’habitants en Asie du Sud et du Sud-Est. L’étude a été menée en 2022 auprès de six pays de la région. Plus de 90 % des Cambodgiens, Sri-Lankais et Thaïlandais interrogés estiment que le fait d’être bouddhiste est important dans leur nation. Le rapport évoque des réponses semblables en Malaisie et en Indonésie, à l’exception de Singapour, cité-État multireligieuse et multiethnique.
La religion et la nationalité sont inséparables pour la majorité des habitants des pays d’Asie du Sud et du Sud-Est, selon une nouvelle étude publiée le 12 septembre par le Pew Research Center (un centre de recherche américain basé à Washington). L’enquête a été menée en 2022 auprès de six pays de la région par l’organisation.
Selon le rapport, dans trois pays majoritairement bouddhistes couverts par l’étude (le Cambodge, le Sri Lanka et la Thaïlande), plus de 90 % des citoyens interrogés estiment que la religion et leur identité nationale sont liées, et que le fait d’être bouddhiste tient une part importante dans leur nation. De la même manière, presque tous les répondants des pays majoritairement musulmans interrogés (l’Indonésie et la Malaisie) ont affirmé qu’être musulman est important pour être vraiment indonésien ou malaisien.
La seule exception dans la région se trouve à Singapour, cité-État multireligieuse et multiethnique, où 56 % des répondants ont souligné que le fait de vivre parmi des groupes de différentes religions, cultures et origines ethniques fait de leur pays un meilleur cadre de vie.
De nombreux bouddhistes soutiennent les lois fondées sur des principes religieux
Dans les trois nations majoritairement bouddhistes étudiées, plus de 80 % ont répondu que le bouddhisme est « une culture dont on fait partie » et « une tradition familiale qu’il faut suivre ». Plus de 75 % ont également ajouté que le bouddhisme a un caractère ethnique « dans lequel on naît ».
De nombreux bouddhistes soutiennent les lois nationales fondées sur des principes religieux. Une importante majorité (96 %) des Cambodgiens interrogés, dans un pays où le bouddhisme est la religion nationale, a ainsi soutenu des lois nationales votées selon les principes bouddhistes du Dharma (loi bouddhique ou naturelle). Ce chiffre est très légèrement inférieur au Sri Lanka (80 %) et très inférieur (56 %) en Thaïlande.
La plupart des bouddhistes cambodgiens, par ailleurs, soutiennent les responsables religieux engagés en politique. Une majorité d’entre eux (81 %) ont aussi répondu que leurs chefs religieux devraient voter lors des élections (contre 66 % au Sri Lanka et 54 % en Thaïlande, où la loi interdit aux personnalités religieuses de voter lors des élections). La moitié des Thaïlandais interrogés ont soutenu les responsables religieux parlant publiquement des personnalités et des partis politiques qu’ils soutiennent (contre seulement 28 % des Sri-Lankais et 33 % des Cambodgiens interrogés).
L’islam considéré comme partie intégrante des cultures indonésienne et malaisienne
Par ailleurs, la plupart des Indonésiens et des Malaisiens interrogés (plus de 70 %) considèrent l’islam comme faisant partie intégrante de leur culture, de leur tradition familiale et de leurs origines ethniques. Parmi les musulmans en Malaisie, où l’islam est la religion officielle, une large majorité (86 %) des personnes interrogées soutient les lois nationales basées sur la charia islamique. Ce chiffre est beaucoup plus faible du côté indonésien où le pays compte cinq religions officielles, contrairement à la Malaisie où l’islam est la religion d’État. Toutefois, une majorité de musulmans indonésiens interrogés (64 %) estiment que la charia devrait être appliquée sur le territoire.
À l’instar des bouddhistes, les musulmans indonésiens et malaisiens interrogés ont également soutenu la participation active de leurs responsables religieux en politique. Près de 60 % des répondants ont souligné que leurs chefs religieux devraient parler ouvertement des partis politiques qu’ils soutiennent et prendre part aux contestations politiques.
À Singapour, en revanche, les répondants ont largement accepté les différentes religions présentes sur le territoire. Presque 90 % d’entre eux estiment qu’à Singapour, le christianisme, l’islam et l’hindouisme, ainsi que les religions chinoises traditionnelles, sont tous compatibles avec la culture et les valeurs de la cité-État. Parmi la population adulte à Singapour, on compte 31 % de bouddhistes, 20 % qui se disent sans religion, 19 % de chrétiens et 15 % de musulmans. Les 15 % restants sont hindous, sikhs, taoïstes ou suivent les religions traditionnelles chinoises.
(Avec Ucanews)