Revue de presse du 29 janvier 2024
Le 31 janvier, Mgr Pierre Wu Yishun a été consacré évêque de Shaowu (Fujian). Il s’agit du troisième évêque chinois ordonné avec l’accord du Vatican en sept jours. © Bishops’ Conference of the Catholic Church in ChinaLe 02/02/2024
Dans l’actualité de la semaine en Asie : trois évêques chinois ont été ordonnés entre le 25 et le 31 janvier, avec l’accord du Saint-Siège ; le Pakistan fait face à une hausse des violences avant les élections législatives et provinciales du 8 février ; la Malaisie a investi un nouveau roi, un sultan milliardaire influent originaire de l’État de Johor ; le gouvernement hongkongais a présenté de nouveaux détails sur la Loi sur la sécurité nationale ; les ministres des Affaires étrangères de l’Asean ont une nouvelle fois appelé à mettre fin au conflit en Birmanie ; un mois après le séisme du 1er janvier au Japon, plus de 14 000 personnes sont toujours déplacées.
CHINE
Selon une annonce publiée le 31 janvier par la Conférence des évêques de l’Église catholique de Chine (BCCCC), un nouvel évêque catholique a été ordonné en Chine avec l’accord du Vatican – soit le troisième en une semaine, et le neuvième depuis la signature de l’accord provisoire Chine-Vatican sur la nomination des évêques chinois en 2018. Mgr Pierre Wu Yishun a été consacré évêque de Shaowu (province du Fujian), dans le sud de la Chine. La célébration était présidée par Mgr Joseph Li Shan, archevêque de Pékin et président de l’Association patriotique des catholiques chinois. Ces derniers jours, deux autres évêques ont été ordonnés en accord avec le Saint-Siège : Mgr Antoine Sun Venjun à Weifang (le 25 janvier dans la province de Shandong) et Mgr Thaddeus Wang Yuesheng à Zhengzhou (le 29 janvier dans la province du Henan). Il n’y a eu aucune ordination d’évêques « illégitimes » (non approuvés par Rome) depuis la signature de l’accord. Toutefois, l’an dernier, le Vatican a accusé la Chine de violer l’accord avec le transfert et l’installation à Shanghai de manière « unilatérale » d’un évêque connu comme étant proche du Parti communiste chinois. L’accord provisoire, renouvelé en 2020 et en 2022 (chaque fois pour une période de deux ans), devrait être encore une fois renouvelé en octobre prochain.
PAKISTAN
Ce jeudi 1er février, la commission électorale pakistanaise a convoqué les responsables de la sécurité nationale afin de discuter de la hausse des violences dans le pays avant les élections du 8 février, en particulier dans les provinces du Baloutchistan et de Khyber Pakhtunkhwa, où des groupes islamistes et indépendantistes sont actifs. Une série d’attaques a eu lieu ces derniers jours : ce mercredi, un candidat parlementaire a été abattu par balles dans un district indigène le long de la frontière afghane, tandis qu’un autre responsable politique a été tué dans le bureau électoral de son parti au Baloutchistan.
MALAISIE
Le 31 janvier, la Malaisie a investi son nouveau roi, Ibrahim Ismaïli Iskandar, un sultan milliardaire influent âgé de 65 ans. Il a prêté serment au palais national de l’Istana Negara, à Kuala Lumpur. C’est le premier sultan de l’État de Johor à accéder au trône depuis son père, qui a régné de 1984 à 1989. Personnage haut en couleur, populaire en Malaisie et connu pour son franc-parler, il a été élu selon une règle cyclique – les familles royales des neuf anciens royaumes du pays se succèdent. Le nouveau roi a souligné sa détermination à jouer un rôle clé pour garantir la stabilité politique du pays, notamment contre la corruption.
PAKISTAN
L’ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan et son épouse ont été condamnés à 14 ans de prison pour corruption, alors qu’ils venaient d’être condamnés à 10 ans de prison pour divulgation de documents classifiés. Ces condamnations surviennent à quelques jours des élections législatives et provinciales du 8 février, pour lesquelles Imran Khan était déjà inéligible. Selon son parti Pakistan Tehreek-e-Insaf, ces décisions ont été prises afin d’affaiblir l’opposition avant le scrutin. De son côté, Imran Khan accuse l’armée de chercher à l’empêcher de reprendre la tête du pays. L’armée pakistanaise a été au pouvoir pendant près de la moitié des 75 ans d’existence du pays et continue d’exercer une influence politique considérable.
HONG-KONG
Ce mardi 30 janvier, le gouvernement hongkongais a présenté de nouveaux détails sur la Loi sur la sécurité nationale. Selon les autorités locales, ces ajouts couvrent des failles dans la loi controversée imposée par Pékin en 2020, mais les critiques affirment que ces amendements serviront à limiter encore davantage les libertés civiles à Hong-Kong. Ces changements ciblent particulièrement les crimes de trahison et le vol de secrets d’État, et interdisent aux organisations politiques étrangères de créer des liens avec des organisations locales.
PHILIPPINES
La chaîne de télévision CNN Philippines a annoncé sa fermeture à compter du 31 janvier à cause de « pertes financières significatives », selon son propriétaire, Nine Media Corporation. L’antenne locale a commencé ses opérations en 2015. Selon le syndicat national des journalistes philippins (National Union of Journalists of the Philippines), c’est « une source d’information fiable en moins pour le public, alors que les fake news et la désinformation sont généralisées ». Un nouveau coup dur pour le secteur des médias dans l’archipel, après la fermeture en 2020 de la chaîne philippine ABS-CBN, critique de l’ancien président Rodrigo Duterte.
ASEAN-BIRMANIE
Durant leur sommet au Laos, organisé le 29 janvier, les ministres des Affaires étrangères de l’Asean (Association des Nations d’Asie du Sud-Est) ont une nouvelle fois appelé à mettre fin au conflit en Birmanie. Durant leur rencontre, ils ont soutenu un plan de paix régional et « une solution à la crise menée par la Birmanie ». Dans leur communiqué, les ministres ont également affiché leur soutien au nouvel envoyé spécial de l’Asean, Alounkeo Kittikhoun, sans évoquer sa rencontre le mois dernier avec le chef de la junte en Birmanie.
CHINE
Le 29 janvier au matin, un tribunal hongkongais a ordonné la liquidation du groupe China Evergrande, embourbé dans des dettes et au cœur de la crise du secteur immobilier chinois, qui pèse fortement sur la deuxième économie mondiale. Cette liquidation serait susceptible de provoquer d’importantes secousses sur les marchés financiers et de l’immobilier, et pourrait enrayer les efforts de Pékin pour relancer la croissance économique, dans un contexte de crise de confiance parmi les investisseurs et les consommateurs.
JAPON
Un mois après le séisme qui a frappé la péninsule de Noto, le 1er janvier dans le centre du Japon, plus de 14 000 personnes sont toujours déplacées, selon les autorités locales. À cause de la rupture des chaînes d’approvisionnement, les habitants de la région affectée ont toujours du mal à obtenir des aliments frais. Le gouverneur de la préfecture d’Ishikawa, la plus touchée, a présenté ses excuses en reconnaissant que le déplacement des personnes évacuées, depuis les centres d’urgence vers des hôtels et autres logements provisoires, ne s’est pas déroulé comme prévu et qu’il y a eu des malentendus dans le partage des informations.
INDE
Le 31 janvier, un tribunal de Varanasi (ou Bénarès, dans l’Uttar Pradesh) a permis à des hindous de prier dans une mosquée du 17e siècle. C’est un des sites musulmans indiens contestés par les groupes nationalistes hindous dont le RSS (soutenus par le parti BJP du Premier ministre Narendra Modi). Quelques heures après la décision du tribunal, peu de temps après l’inauguration d’un temple dédié à Ram à Ayodhya sur le site d’une mosquée détruite en 1992, un groupe hindou a commencé à prier dans la mosquée. Les musulmans indiens représentent la plus grande minorité religieuse du pays avec 200 millions de fidèles.
(EDA)