Revue de presse du 5 février 2024

Luang Prabang, Laos. Luang Prabang, Laos. © https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/
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Dans l’actualité de la semaine en Asie : Les élections pakistanaises endeuillées par un attentat au Baloutchistan ; recul des relations intercoréennes avec une nouvelle décision de Pyongyang ; un État indien approuve pour la première fois depuis 1947 un Code Civil universel quelle que soit la religion, malgré une opposition des minorités musulmanes ; des gardes-frontières birmans fuient au Bangladesh face à l’intensification des combats ; Singapour vote une loi afin de garder indéfiniment en prison certains « dangereux criminels » ; la ville laotienne de Luang Prabang risque de perdre son inscription au patrimoine mondial.

LAOS

La ville de Luang Prabang risque de perdre son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco à cause d’un vaste barrage prévu en amont par la ville, ce qui inquiète les résidents. Le gouvernement laotien minimise la situation et conteste les causes d’inquiétude. En réalité, il y aurait une menace pour l’un des principaux sites touristiques du pays, connu pour ses nombreux temples bouddhistes dont le Wat Xieng Thong datant du XVIe siècle. Habitée depuis des milliers d’années, la ville a été la capitale royale du pays jusqu’en 1975.

PAKISTAN

Avant les élections fédérales et provinciales du 8 février au Pakistan, la campagne électorale a été endeuillée par une grave attaque dans la province du Baloutchistan, le 7 février dans le sud du pays. L’attentat a été revendiqué par l’ISIS (groupe État islamique) et a causé 28 décès et au moins 40 blessés. Islamabad a bloqué temporairement quelques frontières territoriales et suspendu les réseaux mobiles. Plusieurs dizaines de milliers de militaires ont été déployés dans les bureaux de vote, les régions stratégiques et les points sensibles avant le scrutin.

CORÉE DU NORD

L’Assemblée populaire suprême nord-coréenne a voté la suppression de tous les accords passés avec la Corée du Sud concernant la coopération économique et commerciale, selon l’agence de presse officielle du régime de Pyongyang, KNCA, alors que les relations entre les deux Corées continuent de se détériorer. Le régime a également décidé d’abolir des lois concernant les liens économiques avec Séoul, notamment concernant le projet touristique de la région des monts Kumgang.

INDE

Les députés de l’État himalayen de l’Uttarakhyand, gouverné par le parti pro-hindou BJP (Bharatiya Janata Party) du Premier ministre Narendra Modi, ont approuvé une loi d’importance « historique » destinée à harmoniser le Code Civil sans faire de distinction « ad personam » entre les religions. C’est la première fois dans le pays, depuis l’indépendance en 1947, qu’un Code Civil unique est adopté, à quelques mois des élections nationales. Une décision désapprouvée par de nombreuses minorités musulmanes, parce qu’elle interdit de fait certaines pratiques comme la polygamie dans l’Uttarakhand.

PHILIPPINES

Le bilan provisoire d’un glissement de terrain provoqué par des pluies fortes qui a frappé Davao de Oro, ces derniers jours sur l’île de Mindanao dans le sud des Philippines, s’élève à au moins cinq décès et 31 blessés. De la boue et des décombres ont envahi deux bus et plusieurs habitations près d’un village habité par des mineurs. Les ouvriers qui se trouvaient à bord des véhicules travaillent pour une mine d’or gérée par la société Apex Mining.

HONG-KONG

La militante prodémocratie Agnès Chow, figure de proue des mouvements de protestation de 2014, arrêtée en 2020 et libérée sous caution l’année suivante, s’est installée en toute discrétion au Canada en décembre 2023, sans respecter les conditions prévues par sa libération sous caution. Elle est actuellement recherchée par la police hongkongaise pour avoir refusé de se présenter à la police le 29 décembre. Le commissaire adjoint du Département de la Sécurité intérieure a dénoncé son comportement comme « honteux » et affirmé qu’elle sera toujours considérée comme « fugitive » jusqu’à ce qu’elle cède.

BIRMANIE

L’Armée de l’alliance démocratique nationale du Myanmar, un groupe de résistance armé présent dans la région de Kokang, dans le nord du pays, a remis à Pékin près de soixante Chinois accusés de fraude en ligne et de possession d’armes illégales. Un groupe de 36 personnes a été arrêté le 4 février, et 23 autres le jour suivant ; des armes et des téléphones portables ont été saisis. Les personnes arrêtées ont été remises aux autorités chinoises dans un camp pour personnes déplacées, situé sur la frontière entre les deux pays.

INDE

Le 7 février, une explosion dans une usine de feux d’artifice a causé au moins onze décès et plusieurs dizaines de blessés au Madhya Pradesh, dans le centre de l’Inde. Des images télévisées ont montré un vaste incendie et de la fumée alors que des équipes de secours tentaient de venir en aide à des ouvriers coincés à l’intérieur. Au moins 174 personnes ont été secourues et transportées à l’hôpital.

BIRMANIE-BANGLADESH

Au moins 95 gardes-frontières birmans, dont quelques blessés, ont fui au Bangladesh alors que les combats entre l’armée et les milices rebelles se sont intensifiés. Face à la violence des combats, qui ont fait deux victimes civiles ces derniers jours, ils ont décidé sans distinction de traverser la frontière pour rejoindre la région de Cox’s Bazar, dans le sud-est du Bangladesh, où vivent au moins un million de réfugiés Rohingyas.

SINGAPOUR

Singapour a voté une loi afin de garder indéfiniment en prison les « dangereux criminels », même au bout de leur peine. La décision s’applique aux personnes âgées de plus de 21 ans, accusées de crimes tels que le meurtre, le viol et la pédophilie. Le ministre de l’Intérieur singapourien K. Shanmugam a déclaré qu’un criminel « qui continue de représenter un réel danger pour les autres ne doit pas être relâché ».

(EDA)