La revue de presse du 28 juin 2024

La semaine de six jours fait son retour en Corée du Sud (ici deux Sud-Coréennes en pause déjeuner à Busan, grande ville portuaire dans le sud-est du pays). La semaine de six jours fait son retour en Corée du Sud (ici deux Sud-Coréennes en pause déjeuner à Busan, grande ville portuaire dans le sud-est du pays). © Mstyslav Chernov / CC BY-SA 3.0
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Dans l’actualité de la semaine en Asie : La semaine de six jours fait son retour en Corée du Sud, presque deux décennies après l’introduction du week-end libre dans le pays ; La Chine menace d’imposer la peine de mort aux partisans de l’indépendance taïwanaise ; le gouvernement singapourien cherche à réguler l’utilisation des réseaux sociaux et des appareils comme les smartphones et les tablettes, en particulier chez les jeunes ; de plus en plus de pays de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) songent à rejoindre le groupe des BRICS ; le politburo du Parti communiste chinois se réunira du 15 au 18 juillet pour sa troisième session plénière.

CORÉE DU SUD – La semaine de six jours fait son retour dans le pays d’Asie de l’Est, presque deux décennies après l’introduction du week-end libre. De plus en plus d’entreprises recommencent à demander à leurs cadres de venir au bureau les samedis, pour discuter des stratégies à envisager face à la crise. Cette mesure sera notamment adoptée à partir de juillet par HD Hyundai Oilbank, la société pétrolière du groupe HD Hyundai. Cette année, Samsung et SK ont aussi demandé à leurs décideurs de travailler six jours par semaine.

CHINE-TAÏWAN – La Chine menace d’imposer la peine de mort aux partisans de l’indépendance taïwanaise, qui pourraient être condamnés par coutumace et accusés de « diviser le pays ». La Cour suprême populaire et quatre autres organismes judiciaires ont annoncé la directive le vendredi 21 juin, en affirmant vouloir « défendre résolument la souveraineté nationale, l’unité et l’intégrité territoriale ». Selon des analystes, cette mesure pourrait rendre les voyages en Chine beaucoup plus risqués pour les Taïwanais. Le gouvernement de Taïwan a déclaré que les habitants de l’île sont libres d’agir comme ils l’entendent dans le cadre du système juridique du pays : « Les 23 millions de citoyens taïwanais jouissent de la liberté, de la démocratie et des droits inaliénables selon la Constitution de la république de Chine [nom officiel de Taïwan] ».

CORÉE DU SUD – Une vingtaine de corps ont été retrouvés en Corée du Sud après l’incendie d’une usine de batteries au lithium que les pompiers sont parvenus à éteindre, a rapporté l’agence de presse Yonhap ce lundi 24 juin. Au total, 102 personnes auraient été présentes dans l’usine, située à Hwaseong, au sud de Séoul. Hautement inflammables, environ 35 000 batteries au lithium étaient stockées dans le bâtiment. Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a demandé aux autorités de « mobiliser tout le personnel et les équipements disponibles pour se concentrer sur la recherche et le sauvetage des personnes », a indiqué son bureau. Les autorités locales ont aussi mis en garde les habitants contre les fumées toxiques.

THAÏLANDE – Dans une intervention télévisée, le premier ministre thaïlandais Srettha Thavisin a annoncé que son gouvernement souhaite lutter contre les jeux d’argents illégaux en légalisant les casinos, et construire une centrale nucléaire afin de réduire les coûts de l’électricité dans le pays. Les casinos permettraient de placer les jeux sous le contrôle du gouvernement, tandis qu’une centrale nucléaire apaiserait la colère de la population face à la montée des prix de l’énergie grâce à des coûts de production plus faibles.

CORÉE DU SUD – Deux grands hôpitaux sud-coréens, basés à Séoul, la capitale, ont estimé leurs pertes financières à près de 90 milliards de wons (plus de 60 milliards d’euros) en raison de la grève prolongée des médecins résidents, si le mouvement social devait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année. La grève a causé une baisse de plus de 20 % du taux d’occupation des lits dans les deux établissements, tandis que le nombre de patients en consultations externes a diminué de plus de 10 %. Malgré une forte opposition des médecins, le gouvernement a confirmé fin mai l’augmentation des quotas d’admission dans les écoles médicales du pays, avec près de 1 500 places supplémentaires – une mesure qui avait provoqué la grève des médecins résidents en février dernier.

SINGAPOUR – Le ministre de la Santé de Singapour, Ong Ye Kung, et le ministre du Développement social et familial, Masagos Zulkifli, ont mis en garde sur les conséquences négatives des réseaux sociaux et des appareils électroniques comme les smartphones et les tablettes sur la santé mentale, en particulier chez les jeunes. Afin de lutter contre ce phénomène, ils ont annoncé des directives qui doivent entrer en vigueur dans les prochains mois, dans le but de réguler l’utilisation de ces technologies qui ont désormais une place majeure dans la vie quotidienne des gens.

ASIE ET BRICS+ – De plus en plus de pays de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) songent à rejoindre le groupe des BRICS+. C’est initialement une entente économique créée entre quatre pays en 2009, d’abord appelée BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), étendue à l’Afrique du Sud en 2011 (BRICS), puis à l’Égypte, aux Émirats Arabes Unis, à l’Éthiopie et à l’Iran en 2024 (devenant les BRICS+). Alors que le Laos et la Birmanie ont déjà exprimé leur intérêt l’an dernier, en janvier 2024, le chef de la diplomatie indonésienne a indiqué que Jakarta évalue aussi les avantages possibles. Une demande officielle aurait été faite ce mois-ci par la Thaïlande. Le 16 juin dernier, la Malaisie a également exprimé ouvertement son intention de rejoindre le groupe. D’autres pays de l’ASEAN se sont montrés plus prudents comme les Philippines et le Vietnam. Il y a notamment la crainte d’une dépendance excessive aux intérêts de la Chine et autres principaux partenaires des BRICS+.

SRI LANKA – Le pays a signé des accords avec la Chine et d’autres pays créanciers afin de restructurer près de 10 milliards de dollars US de dette bilatérale (des prêts contractés par le Sri Lanka). La mesure permet au pays de poursuivre le processus de restructuration de la dette qui a débuté en septembre 2022, quand ses réserves avaient atteint un niveau historiquement bas en forçant la nation insulaire à se déclarer en défaut de paiement de sa dette extérieure. Les accords devraient permettre au Sri Lanka de décaler le remboursement des créanciers bilatéraux jusqu’à 2028, et de prolonger la période de remboursement jusqu’à 2043. Près de 12,5 milliards de dollars US d’obligations souveraines internationales (un titre de créance émis par un gouvernement national pour financer ses dépenses publiques) doivent encore être restructurés.

CHINE – Le politburo (un groupe de dix-neuf à vingt-cinq personnes élues par le Comité central du Parti communiste chinois pour diriger le PCC) se réunira du 15 au 18 juillet pour sa troisième session plénière longtemps attendue. Cette rencontre sera un moment décisif du troisième mandat de cinq ans du président Xi Jinping. Les échanges porteront sur une longue série d’objectifs, de l’économie au développement social.

INDE-RUSSIE – Le conseiller du président de la fédération de Russie dans les affaires diplomatiques, Iouri Ouchakov, a annoncé que des préparatifs étaient en cours en vue d’une visite à Moscou du Premier ministre de l’Inde, Narendra Modi, pour la première fois depuis le début des conflits en Ukraine. Le sommet bilatéral avec le président Vladimir Poutine aura lieu les 8 et 9 juillet.

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