Le cardinal Tagle au jubilé du monde missionnaire : « La mission manifeste l’universalité de l’Église »

Le 08/10/2025
Le week-end dernier à l’occasion du jubilé du monde missionnaire, le cardinal Tagle, pro-préfet du dicastère pour l’Évangélisation, s’est adressé à plusieurs centaines de prêtres, religieuses et laïcs missionnaires. Le cardinal philippin a notamment souligné que l’activité missionnaire de l’Église manifeste à la fois l’universalité du Salut et la catholicité de l’Église. Le cardinal Marengo, préfet apostolique d’Oulan-Bator en Mongolie, a également pris la parole en expliquant que la mission consiste à « murmurer l’Évangile », un trésor « destiné au cœur, la partie la plus profonde et mystérieuse de la personne ».
Les 4 et 5 octobre a eu lieu à Rome le jubilé du monde missionnaire et des migrants. L’événement jubilaire a notamment rassemblé plusieurs centaines de missionnaires de plusieurs dizaines de pays, le samedi 4 dans l’après-midi dans l’Université pontificale urbanienne, à l’occasion d’un Congrès missionnaire international.
Celui-ci était centré par le dicastère pour l’Évangélisation et les Œuvres pontificales missionnaires sur le thème « La Mission ad Gentes aujourd’hui : vers de nouveaux horizons ». Durant cet événement jubilaire, le cardinal Luis Antonio Tagle, pro-préfet du dicastère pour l’Évangélisation, a pris la parole dans une salle de conférence en présence de religieuses, de prêtres et laïcs missionnaires.
Le jubilé du monde missionnaire et des migrants comprenait aussi une procession missionnaire internationale, le 4 octobre au soir en procession sur la place Saint-Pierre, une messe le 5 octobre en présence du pape Léon XIV, ainsi que la Festa dei Popoli (Fête des Peuples), qui s’est tenue dans les jardins du Castel Sant Angelo (une manifestation artistique ouverte à tous, intitulée « Migrants et missionnaires de l’espérance parmi les peuples »). Une centaine de pays étaient représentés, dont les Philippines, l’Inde, la Chine et la Corée.

Universalité de la mission
Durant son intervention, le cardinal Tagle a confié aux missionnaires présents que « quand on parle de la catholicité de l’Église comme étant reliée à l’universalité de la mission, on n’a pas affaire à un simple concept abstrait ou à une idée romantique ». Selon lui, la communion de l’Église catholique est censée être « une catholicité concrète, impliquant des gens réels – vivant des cultures véritables avec leurs propres histoires, gloires, forces, échecs et limites – et pourtant unis par une même foi ».
Il a ajouté que la façon dont les gens apprécient leurs propres nations et cultures semble croître, et c’est pour lui « une grâce ». « Mais nous ne sommes pas aveugles à la tendance idéologique qui voudrait souligner le caractère unique d’un peuple en opposition aux autres. La diversité devient alors une cause de division, et non d’enrichissement mutuel », a-t-il ajouté. « Être ‘local’ peut conduire à l’isolement », ce qui est anticatholique si cela affecte les églises locales.
Malheureusement, « parfois, l’ethnicité, la caste ou l’identité nationale a plus de pouvoir que l’Évangile de l’amour universel et de la fraternité », a-t-il poursuivi. « Aucune église locale ne peut se séparer des autres par fausse supériorité ou fausse infériorité. Toutes les cultures ont besoin d’être purifiées et alignées avec l’Évangile de Jésus grâce à la docilité à l’Esprit. »
Bien que l’Église soit par essence missionnaire et que toute personne baptisée soit appelée à partager l’Évangile, « nous nous plaignons facilement du manque de vocations, tout en étant lents à voir » les nouveaux missionnaires qui portent l’Évangile sur de nouvelles terres ou dont la foi redynamise l’Église dans les pays traditionnellement chrétiens.
« Il y a des millions de migrants, dont beaucoup de chrétiens, qui cherchent des vies plus sûres et plus paisibles », a-t-il souligné, en citant l’exemple de plusieurs millions de Philippins et autres travailleurs migrants catholiques qui vivent leur foi dans des pays comme les Émirats Arabes Unis.
Cardinal Marengo : La mission consiste à « murmurer l’Évangile »
Durant le Congrès missionnaire international, dans la même salle de conférence, le cardinal Giorgio Marengo, préfet apostolique d’Oulan-Bator en Mongolie, a également pris la parole. Il a décrit l’activité missionnaire en citant une phrase prononcée par Mgr Thomas Menamparampil, évêque de Guwahati en Inde, et pour qui la mission consiste à « murmurer l’Évangile ».
« Murmurer l’Évangile évoque la profondeur, la complexité et la beauté de la mission, en particulier celle de la première proclamation » de l’amour de Dieu et du Salut de Jésus-Christ, a ajouté le cardinal et missionnaire italien. « La mission de l’Église, toujours et partout, consiste à offrir à chaque personne la possibilité de connaître le Christ et son Évangile. Ce trésor est destiné au cœur, c’est-à-dire la partie la plus profonde, la plus mystérieuse de la personne. C’est pourquoi on murmure ; c’est une action délicate, qui requiert la confiance, et qui présuppose une relation d’amitié sincère. »
La mission ne consiste pas à « gagner des convertis », à changer les cultures locales ou à dominer les communautés, a-t-il expliqué. Elle est le résultat de l’amour pour Dieu qui déborde et conduit à aimer tous les êtres humains créés par Dieu. Cet amour, a ajouté le cardinal Marengo, est plein de respect pour la dignité de la personne et pour la richesse de sa culture, que le missionnaire doit connaître. « Murmurer l’Évangile au cœur d’une culture encourage une évangélisation discrète et attentive aux détails, dans la conscience que son dynamisme est celui de l’attraction plutôt que du prosélytisme. »
Source : CNS/Ucanews