Le père Richard D’Souza, originaire de Goa en Inde, nommé directeur de l’Observatoire du Vatican

Le 01/08/2025
Ce jeudi 31 juillet, le pape Léon XIV a nommé le père Richard D’Souza, originaire de Goa en Inde, comme nouveau directeur de l’Observatoire du Vatican, situé au palais apostolique de Castel Gandolfo. Ce jésuite indien, âgé de 47 ans, est aussi docteur astrophysique et étudie les origines des galaxies depuis quelques années. « Nous n’observons pas le ciel pour rechercher Dieu », explique-t-il, « mais la complexité et la beauté de l’univers, qui nous offre de nouvelles raisons d’adorer Dieu à travers une meilleure compréhension de son œuvre ».
Le prêtre jésuite indien Richard Anthony D’Souza sera le nouveau directeur de l’Observatoire du Vatican, situé au palais apostolique de Castel Gandolofo. Le pape Léon XIV l’a nommé ce jeudi 31 juillet, le jour de la fête de saint Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus, en confirmant le choix fait par le pape François qui avait nommé le jésuite américain Guy Consolmagno il y a dix ans, et dont le mandat expire le 19 septembre.
C’est la première fois qu’un religieux asiatique occupe cette responsabilité au Vatican, et sa nomination est vue avec beaucoup d’intérêt par toute la communauté scientifique. Élevé dans une famille catholique de Goa, sur la côte ouest indienne, le père D’Souza, âgé de 47 ans, a obtenu un doctorat en astrophysique à l’institut Max-Planck de Munich avant de poursuivre des études post-doctorat à l’université du Michigan. Le père D’Souza est né en 1978 et a rejoint les jésuites en 1996. Il a été ordonné prêtre en 2011.
Il était déjà supérieur de la communauté jésuite liée à l’Observatoire du Vatican, qui compte actuellement quinze membres. Ceux-ci travaillent non seulement à l’observatoire historique de Castel Gandolfo, mais mènent aussi des recherches à l’Observatoire international du Mont Graham, situé aux États-Unis dans l’Arizona.
En tant que membre de l’équipe de l’Observatoire du Vatican depuis 2016, le père D’Souza consacre ses recherches depuis quelques années à l’origine des galaxies. « Concrètement, je suis un archéologue des étoiles », confiait-il il y a quelques mois. « Je cherche comme elles sont nées et comment elles changent au cours du temps, à travers des indices qui révèlent des phénomènes qui se sont produits il y a des milliards d’années. Comment les étoiles se sont formées, et comment les différentes galaxies s’attirent entre elles jusqu’à ce qu’elles fusionnent. »

« Plus on songe à la complexité de la Création, plus on réalise sa beauté »
Son travail sur ces sujets a déjà été publié dans plusieurs publications scientifiques internationales, et en signe de reconnaissance pour ses recherches, son nom a été attribué récemment à un astéroïde. Dans une interview récente, le prêtre a aussi évoqué l’histoire qui a mené un jésuite indien vers les télescopes. « J’étais fasciné par les récits des recherches menées par Matteo Ricci et d’autres frères. C’est pourquoi après avoir terminé mon noviciat, ma province m’a envoyé étudier la physique à Mumbai », a-t-il expliqué.
« Nous n’observons pas le ciel pour rechercher Dieu », confie-t-il, « mais la réalité de l’univers ». « Plus on songe à la complexité de la Création, plus on réalise sa beauté, même si d’une certaine façon, nous travaillons pour offrir de nouvelles raisons de louer Dieu à travers une meilleure compréhension de son œuvre. »
Pour lui, une question deviendra de plus en plus centrale concernant les liens entre science et foi à l’avenir : la présence d’autres formes de vie dans l’univers. Aujourd’hui, estime-t-il, « nous avons de nouveaux moyens de chercher une réponse, parce que nous faisons des progrès dans l’étude de ce qui existe en dehors du système solaire ». « Je suis convaincu que d’ici 20 ans, nous aurons la preuve de la présence de formes de vie parmi les milliards d’étoiles dont nous connaissons l’existence. »
« On parle évidemment de formes de vie élémentaires, de molécules ; mais si elles existent, la possibilité qu’elles se développent pour devenir des formes de vie intelligentes ne peut pas être exclue », ajoute-t-il. « Que signifierait une telle découverte ? Et comment cela pourrait être placé en lien avec la Révélation ? J’ai l’impression que la théologie sera bientôt confrontée avec des questions qui ont pu être soulevées dans le passé face à la découverte de ‘nouveaux mondes’ au-delà des mers. »
Un observatoire fondé en 1891 par Léon XIII
Le Vatican a décrit sa nomination comme « un moment important de continuité et de renouveau », en citant une déclaration du pape Léon XIII en 1891 : « L’Église et ses pasteurs ne sont pas opposés à la science vraie et solide, mais ils l’accueillent, l’encouragent et la soutiennent avec le plus grand dévouement possible. » Ces mots ont été écrits l’année de la fondation de l’observatoire, dans le Motu Proprio « Ut Mysticam ».
Le frère Consolmagno a commenté la nouvelle nomination : « Je suis heureux que Sa Sainteté ait choisi le père D’Souza. Je sais qu’il a la vision et la sagesse pour guider l’Observatoire en cette époque de changements rapides pour la recherche astronomique, en particulier avec son expérience des télescopes spatiaux et des techniques informatiques avancées. »
De son côté, le père D’Souza a noté les dix années de mandat du père Consolmagno, durant lesquelles ce dernier s’est distingué par « son engagement envers le dialogue entre foi et science, la dissémination scientifique et la promotion de la recherche astronomique au niveau international ».
L’Observatoire du Vatican est un des plus anciens observatoires astronomiques au monde. Aujourd’hui, selon le nouveau directeur, il poursuit sa mission en étudiant « une large variété de domaines, afin de comprendre la complexité de l’univers et de la vie et de permettre une rencontre entre la science, la théologie et la riche tradition de l’Église ».
Sources : Asianews, Vatican News