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Le procès de Jimmy Lai débute à Hong-Kong, le cardinal Zen présent parmi ses soutiens

Jimmy Lai avait été libéré sous caution en décembre 2020, avant d’être arrêté sur ordre de la Haute Cour de Hong-Kong. Il était détenu depuis en attendant son procès. © Studio Incendo / CC BY 2.0 DEED
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Une centaine de journalistes et trois cents sympathisants étaient présents ce lundi 18 décembre pour l’ouverture du procès de Jimmy Lai, qui devrait durer 80 jours. Parmi ses soutiens se trouvait le cardinal Joseph Zen, âgé de 92 ans, qui a lui-même été ciblé par la loi sur la sécurité nationale. Jimmy Lai, homme d’affaires chrétien, militant prodémocratie et fondateur du quotidien Apple Daily (fermé de force en 2021), est accusé de sédition et de collusion avec des forces étrangères. Déjà détenu depuis trois ans, il encourt la prison à vie.

Après plusieurs reports, le procès de Jimmy Lai s’est ouvert lundi dernier à Hong-Kong, avec un déploiement massif des forces de l’ordre. L’homme d’affaires chrétien, militant pro-démocratie et ancien magnat de la presse, est accusé de sédition et de collusion avec des forces étrangères – des accusations dépendant de la loi sur la sécurité nationale et passibles de l’emprisonnement à perpétuité.

Âgé de 76 ans, il a fondé le journal indépendant Apple Daily, fermé de force par les autorités en 2021. Jimmy Lai est déjà détenu depuis plus d’un millier de jours, depuis que Pékin a réprimé le mouvement prodémocratie hongkongais en 2020 et arrêté ses principaux meneurs. Dans ce contexte, l’homme d’affaires purge déjà une peine de cinq ans et neuf mois de prison pour « fraude » dans le cadre d’accusations liées aux financements de son ancien journal.

Le procès en cours – vu comme un test décisif de ce qui reste de l’État de droit à Hong-Kong – s’est ouvert au Palais de Justice de Kowloon Ouest. Près de 400 sièges ont été mis à la disposition du public, sans compter quatre salles annexes qui diffusent le procès en direct depuis la salle principale. Les abords de la salle de tribunal sont étroitement gardés, avec un millier de policiers, des chiens renifleurs, une patrouille de déminage ainsi que des fouilles et des contrôles approfondis (afin de soutenir le scénario présentant Jimmy Lai comme un danger).

Ce dernier est apparu amaigri mais souriant. Il a salué affectueusement sa femme Teresa et deux de ses enfants qui étaient présents dans la salle, ainsi que de nombreux amis dont le cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong-Kong. L’évêque hongkongais, âgé de 92 ans, qui a lui-même été ciblé par la loi sur la sécurité nationale, est venu pour exprimer son soutien au fondateur de l’Apple Daily.

Malgré la présence d’une centaine de journalistes et de trois cents sympathisants, les rues avoisinantes sont restées relativement calmes, bien qu’à l’extérieur, Alexandra Wong, une militante prodémocratie connue comme Grandma Wong, a organisé une manifestation solitaire avant d’être écartée. Mme Wong a confié qu’elle soutient Jimmy Lai « parce que je veux la vérité ». « Les gens ne feront plus confiance. J’aimerais qu’il sorte bientôt. Je voudrais lire l’Apple Daily à nouveau », a-t-elle ajouté.

David Cameron dénonce une entrave à « la liberté d’expression et d’association »

Jimmy Lai est apparu devant un groupe de trois juges spécialement nommés, sans jury. Malgré la détention d’une double nationalité, hongkongaise et britannique, on lui a refusé l’opportunité d’être défendu par l’avocat anglais Timothy Owen, mondialement reconnu. Il est donc défendu par le Hongkongais Robert Pang.

Le procès, hautement symbolique et considéré par certains comme le « procès de la liberté de la presse » à Hong-Kong, devrait durer environ 80 jours. Il est accusé d’avoir imprimé, publié, vendu et distribué des « publications séditieuses » entre avril 2019 et le 24 juin 2021, jour de la dernière édition de l’Apple Daily, avant un raid de police dans la rédaction et l’arrestation de quatre autres dirigeants du journal.

De son côté, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, est intervenu en sa faveur en appelant à libérer le citoyen britannique. « En tant que journaliste renommé et au franc-parler, Jimmy Lai a été ciblé dans une tentative claire d’empêcher l’exercice pacifique de son droit à la liberté d’expression et d’association », a publié le ministère britannique en citant M. Cameron. « J’appelle les autorités hongkongaises à cesser leurs poursuites et à libérer Jimmy Lai. »

Après une rencontre entre David Cameron et le fils de Jimmy Lai, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a décrit le fondateur de l’Apple Daily comme « un des principaux cerveaux et acteurs des émeutes anti-Chine à Hong-Kong ». Il a poursuivi en décrivant Jimmy Lai comme « un agent et un pion des forces anti-Chine, et la personne derrière les émeutes à Hong-Kong ». « Ce qu’il a fait a été au détriment de la prospérité et de la stabilité à Hong-Kong », a-t-il ajouté en soulignant que son procès et ceux d’autres accusés sont « légitimes et réglementaires ».

(Avec Asianews)

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