Asie

Le Vatican s’adresse aux hindous avant la fête de Diwali, huit jours avant les 60 ans de Nostra Ætate

Le Vatican a envoyé ses vœux aux hindous pour Deepavali, en souhaitant que cette fête des lumières « illumine vos vies, et apporte bonheur, unité et paix à vos familles et communautés ». Le Vatican a envoyé ses vœux aux hindous pour Deepavali, en souhaitant que cette fête des lumières « illumine vos vies, et apporte bonheur, unité et paix à vos familles et communautés ». © Yann Vagneux
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Cette année, la fête hindoue de Diwali ou « Deepawali » (« rangée de lampes » en sanskrit), est célébrée le 20 octobre. À cette occasion, le dicastère pour le Dialogue interreligieux a adressé ses vœux aux hindous du monde entier, en appelant hindous et chrétiens à « construire la paix mondiale par le dialogue et la réconciliation dans l’esprit de Nostra Ætate ». Comme le rappelle le Vatican, cette fête a en effet lieu huit jours avant le 60e anniversaire de la déclaration Nostra Ætate du 28 octobre 1965 sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes.

Dans son message aux hindous publié le 11 octobre, le Vatican rappelle que la fête de Diwali, ou « Deepawali » ( « rangée de lampes » en sanskrit), fêtée ce lundi 20 octobre représente la victoire de la vérité sur la fausseté, de la lumière sur l’obscurité, de la vie sur la mort, et du bien sur le mal. Ces célébrations qui durent trois jours marquent aussi « le début d’une nouvelle année, la réconciliation familiale et le culte rendu à Dieu ».

À cette occasion le dicastère pour le Dialogue interreligieux envoie ses vœux aux hindous du monde entier et commence par souhaiter que cette fête des lumières « illumine vos vies, et apporte bonheur, unité et paix à vos familles et communautés ». Le message est en effet centré sur le thème de la « construction de la paix mondiale par le dialogue et la réconciliation dans l’esprit de Nostra Ætate ».

Le cardinal Koovakad à Phnom Penh en 2025.
Le cardinal Koovakad à Phnom Penh en 2025.
© Vicariat apostolique de Phnom Penh

Car cette année, comme le rappelle le Vatican, le 8e jour après Diwali marquera le 60e anniversaire de Nostra Ætate (28 octobre 1965), « document phare de l’Église catholique, qui a encouragé les catholiques à travers le monde à s’engager dans le dialogue et la collaboration avec les personnes des autres traditions religieuses ». Pour le cardinal George Jacob Koovakad, préfet du dicastère, et Mgr Indunil Janakaratne Kodithuwakku Kankanamalage, secrétaire, ce texte a exhorté à « reconnaître, préserver et faire progresser les valeurs spirituelles, morales et socioculturelles » (NA 2) au service de la promotion de la paix.

60 ans après, l’initiative de Nostra Ætate est devenue « un projet mondial »

À l’occasion de ce jubilé de diamant, le cardinal Koovakad souligne que la déclaration de 1965 « nous appelle à renouveler notre engagement à promouvoir le dialogue interreligieux comme chemin vers la paix ». Il profite de ce temps festif de Diwali pour inviter à « réfléchir avec nous à la manière dont chrétiens et hindous, de concert avec les personnes de toutes confessions et avec toutes les personnes de bonne volonté, peuvent renforcer nos efforts communs pour la paix par le dialogue et la collaboration, dans l’esprit de Nostra Ætate ».

Dans son message, le dicastère ajoute qu’au cours des six dernières décennies, cette initiative de dialogue interreligieux « s’est transformée en un projet mondial, soutenu et défendu généreusement par des personnes de diverses croyances religieuses et non-croyances, contribuant ainsi significativement à la paix mondiale ». « Ce message est lui-même le fruit de cette noble vision », remarque le Vatican.

Ces vœux appellent également à se focaliser sur « ce que les hommes ont en commun et qui les pousse à vivre ensemble leur destinée » (NA 1), et à ne rejeter « rien de ce qui est vrai et saint » dans les autres religions, en considérant « avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines » qui « reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes » (NA 2).

« La défense d’une culture de paix, un devoir confié à tous »

Les célébrations de la fête de Deepavali durent trois jours marquent « le début d’une nouvelle année, la réconciliation familiale et le culte rendu à Dieu ».
Les célébrations de la fête de Deepavali durent trois jours marquent « le début d’une nouvelle année, la réconciliation familiale et le culte rendu à Dieu ».
© Yann Vagneux

Malgré les progrès accomplis depuis Nostra Ætate, le dicastère reconnaît pourtant tout ce qui reste à entreprendre : « dans le monde d’aujourd’hui, où la méfiance, la polarisation, les tensions et les divisions sont en hausse, le dialogue interreligieux est plus nécessaire que jamais ». Le cardinal Koovakad et Mgr Kankanamalage invitent donc à continuer de « semer des graines d’unité et d’harmonie » et souhaitent que la déclaration de 1965 devienne « un symbole d’espoir pour tous ».

Ils rappellent plusieurs textes publiés au cours des dernières décennies, à commencer par le message Urbi et Orbi de Léon XIV, le 8 mai 2025, où le pape a appelé à « construire des ponts, par le dialogue, par la rencontre, en nous unissant tous pour être un seul peuple ». Ils évoquent aussi ses propos du 30 mai dernier (Discours aux membres des associations et mouvements populaires de « l’Arène de Paix » de Vérone), quand il a rappelé que la défense d’une culture du dialogue et de la collaboration pour la paix est « un devoir confié à tous, croyants et non-croyants ».

Le rôle des traditions religieuses pour la défense d’une culture de paix

Le dicastère a aussi évoqué l’appel de saint Jean-Paul II à « travailler ensemble pour assurer et soutenir une paix fondée sur la vérité, la justice, l’amour et la liberté » (message pour la célébration de la Journée mondiale de la paix, 1er janvier 2003). Il a enfin rappelé le Document sur la fraternité mondiale et la coexistence commune, publié le 4 février 2019 lors du voyage apostolique du pape François aux Émirats Arabes Unis, et qui appelle à favoriser « la culture du dialogue comme chemin ; la collaboration commune comme conduite ; la connaissance réciproque comme méthode et critère ».

Avant de souhaiter à tous un « joyeux Deepavali », le Vatican évoque aussi les rôles que jouent la famille, les traditions religieuses, les institutions éducatives et les médias pour l’éducation à la vie et à la foi, pour la transmission de ces valeurs, pour la défense de la paix et pour la construction de ponts d’amitié et de fraternité, afin « de façonner les cœurs et les esprits vers une coexistence pacifique » et cultiver une culture de la paix « dans nos foyers, nos communautés et nos sociétés ».

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