Les Églises d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique, une présence prophétique à la COP 30
© Fédération biblique catholique
Le 21/11/2025
En Asie-Pacifique, les défis en matière de changements climatiques sont nombreux. Des populations côtières sont déplacées à cause de la montée des eaux et de la multiplication des événements climatiques extrêmes (intensification des typhons en Asie du Sud-Est), et de nombreuses villes sont confrontées à l’aggravation de la pollution de l’air (notamment en Asie du Sud). Dans ce contexte, à l’occasion de la COP 30 qui se termine ce vendredi 21 novembre, les Églises d’Asie se sont associées aux Églises d’Amérique latine et d’Afrique.
Pour la première fois dans l’histoire des conférences des Nations unies sur le climat (COP), l’Église catholique a joué un rôle de premier plan lors de la COP 30, alors que des cardinaux et des évêques d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine se sont réunis pour exiger une action climatique urgente et juste.
Ce lundi 17 novembre, les responsables catholiques présents à la COP 30, la 30e conférence internationale des Nations unies sur les changements climatiques qui s’est tenue du 10 au 21 novembre à Belém (Brésil), ont lancé un appel commun invitant toute l’humanité, en particulier les catholiques, à agir concrètement pour protéger la Création et la sauver des dangers imminents qui la menacent.
Les évêques ont publié un message commun intitulé « Appel à la justice climatique et à la sauvegarde de la maison commune : conversion écologique, transformation et résistance aux fausses solutions », en exhortant les gouvernements à prendre des mesures pour respecter leur obligation morale en matière de justice climatique. Ce lundi 17 novembre, les responsables catholiques présents à la COP 30, la 30e conférence internationale des Nations unies sur les changements climatiques qui s’est tenue du 10 au 21 novembre à Belém (Brésil), ont lancé un appel commun invitant toute l’humanité, en particulier les catholiques, à agir concrètement pour protéger la Création et la sauver des dangers imminents qui la menacent.
La voix des Églises du « Sud Global »
Au cours de la conférence internationale, les sessions de la coalition catholique étaient présidées par le cardinal Filipe Neri Ferrao, président de la Fédération des conférences épiscopales d’Asie (FABC), le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, président du SECAM (Forum des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar), et le cardinal Jaime Spengler, qui dirige le CELAM (Forum des conférences épiscopales d’Amérique latine et des Caraïbes), ont présidé les sessions.

Durant la session du 17 novembre, les intervenants ont décrit un monde déjà affecté par les effets du changement climatique, tels que les inondations en Amérique latine, la fonte des glaciers dans l’Himalaya, les graves sécheresses en Afrique et les migrations forcées causées par les industries extractives et la course aux minéraux de transition.
Ils ont mis en garde contre le fait que les efforts internationaux visant à passer aux énergies renouvelables ne devaient pas reproduire les modèles d’exploitation coloniale qui ont historiquement endommagé l’Amazonie, le bassin du Congo et d’autres écosystèmes vulnérables.
« Les religions ont un rôle à jouer »
Les documents publiés par la coalition catholique au cours de la COP 30 ont exhorté les pays riches à reconnaître leur dette écologique et à assumer la responsabilité des dommages climatiques causés par des décennies de pollution et de croissance industrielle. Les responsables religieux ont appelé à une action immédiate pour mettre en œuvre le Fonds pour les pertes et dommages convenus lors des précédents sommets sur le climat, et à tripler le financement des mesures d’adaptation aux changements climatiques dans les zones vulnérables.
« Une action climatique centrée sur la justice doit être ancrée dans la foi, la science et l’expérience des pauvres », a déclaré le cardinal Fridolin Ambongo, de la République démocratique du Congo. « Nous avons besoin de décisions fondées non seulement sur l’expertise technique, mais aussi sur les droits humains et la compassion. »
« La foi ne peut plus rester en marge »
Parmi les organisations catholiques présentes, les missionnaires clarétains ont publié un message en soulignant que la COP 30 n’est pas seulement un événement diplomatique, mais aussi spirituel, en insistant sur l’importance morale d’un tel rassemblement. « La présence de l’Église à la COP 30 montre que la foi ne peut plus rester en marge », indique le message. « Nous sommes appelés à accompagner les communautés confrontées aux inondations, à la sécheresse et aux déplacements, en veillant à ce que leurs histoires influencent les décisions mondiales. »
La déclaration des Clarétains, adressée aux missionnaires de la congrégation, exhorte également à résister aux « fausses solutions » qui reproduisent les anciens schémas d’exploitation et à renforcer leur voix prophétique. Le message appelle à une triple mission : écouter attentivement les souffrances de la Création, accompagner les communautés qui luttent pour la justice et élever une voix courageuse qui unisse la foi, la science et la compassion.
Pour la coalition catholique, la science seule ne peut faire progresser les gouvernements sans l’orientation de valeurs, de solidarités et de convictions spirituelles qui peuvent soutenir les pressions publiques. « Touchés par ce que nous avons vécu durant cette conférence internationale, nous appelons les catholiques et les personnes de bonne volonté à se joindre à nous pour un engagement et une action renouvelés pour la protection de notre maison commune. »
Sources : Ucanews, Vatican News