Les Société de vie apostolique rassemblées à Goa pour « témoigner des frontières universelles de l’amour chrétien »
Le cardinal Tagle est intervenu le 2 décembre à Goa devant 200 délégués lors de la rencontre internationale du Misal (Sociétés Missionnaires de Vie Apostolique). © MEPLe 04/12/2024
Du 2 au 6 décembre dans l’État de Goa, sur la côte ouest indienne, se tient la rencontre internationale du Misal (Sociétés Missionnaires de Vie Apostolique), qui a lieu tous les deux ans. L’événement rassemble les représentants de 22 sociétés missionnaires (dont les Missions Étrangères de Paris). La rencontre a lieu sur le thème « Marcher ensemble : à la rencontre de nouvelles frontières », en présence du cardinal Tagle, pro-préfet du Dicastère pour l’évangélisation, et du cardinal Ferrao, archevêque de Goa et Daman.
Le 2 décembre à Goa, dans son discours d’ouverture de la rencontre internationale du Misal (Sociétés Missionnaires de Vie Apostolique), le cardinal Filipe Neri Ferrao, archevêque de Goa et Daman, a décrit les sociétés de vie apostolique comme « une lumière dans le monde, qui franchit de nouvelles frontières » grâce au zèle apostolique et à la capacité de s’adapter au contexte de la mission, jouant ainsi un rôle essentiel dans la vie de l’Église et son œuvre d’évangélisation. Le prélat indien a souligné que de tel instituts missionnaires peuvent « inspirer l’Église » en l’incitant à vivre son « chemin synodal avec plus d’inclusivité, de créativité et un engagement renouvelé pour la mission ».
Parmi les participants se trouve aussi le cardinal Luis Antonio Tagle, pro-préfet du Dicastère pour l’évangélisation, ainsi que le nonce apostolique en Inde et au Népal, Mgr Leopoldo Girelli, et les pères Vincent Sénéchal et Étienne Frécon, respectivement supérieur général et vicaire général des Missions Étrangères de Paris (MEP). Cette année, l’événement rassemble près de 200 délégués, représentants 22 sociétés missionnaires (dont les MEP) sur le thème « Marcher ensemble : à la rencontre de nouvelles frontières ». Ces congrégations sont appelées « Misal » en lien avec le caractère spécifique de leur apostolat et de leur charisme, à l’instar des MEP en Asie.
Renforcer l’unité, faire face aux nouveaux défis et soutenir la coopération
Durant la rencontre du Misal, qui a lieu tous les deux ans et qui se poursuit jusqu’au vendredi 6 décembre, les participants sont invités à échanger sur leurs parcours missionnaires afin de se confronter aux différents défis contemporains et de partager différentes méthodes innovantes pour la mission. La rencontre est destinée à renforcer l’unité, faire face à de nouveaux défis, soutenir la coopération et explorer de nouvelles façons de parler à tous les peuples à travers le monde du message et de la mission du Christ.
L’édition 2024 est particulièrement significative puisqu’elle coïncide avec la 18e exposition des reliques de saint François Xavier, patron des missions et des missionnaires, dont la fête avait lieu ce mardi 3 décembre. À cette occasion, les participants à la rencontre du Misal ont ainsi pu célébrer la messe dans la basilique de Bom Jesus de Vieux-Goa. Ils ont également visité la Se Cathedral de Vieux-Goa où ils ont pu vénérer les reliques du missionnaire.
Ensuite, jusqu’à vendredi, les délégués poursuivent leurs échanges, dirigés par le théologien Felix Wilfred, avec trois objectifs : identifier les nouvelles frontières de la mission, proposer des processus missionnaires, et le soutien organisationnel de la mission. Enfin, les délégués adopteront une déclaration finale inspirée par le thème de la rencontre.
Les sociétés de vie apostolique « enracinées dans un charisme partagé »
En s’adressant aux représentants des Sociétés de vie apostolique, le cardinal Ferrao, qui préside la Conférence épiscopale indienne (CCBI), a salué leur dévouement et leur flexibilité face aux besoins du monde moderne. « Enracinés dans un charisme partagé, vous vous engagez dans des œuvres comme l’évangélisation, l’éducation, la santé et la justice sociale, afin de répondre aux besoins du monde moderne avec flexibilité et dynamisme », a expliqué le cardinal Ferrao, qui doit prendre la présidence de la FABC (Fédération des conférences épiscopales d’Asie) en janvier 2025.
Le cardinal a également souligné que les efforts des instituts de vie apostolique sont essentiels car ils « travaillent souvent dans des régions où la présence de l’Église est particulièrement nécessaire ». Il a aussi insisté sur le lieu significatif de la rencontre, en lien avec le riche héritage missionnaire de Goa, une région qui a émergé il y a cinq siècles comme un « centre fondamental pour l’évangélisation de l’Orient ».
Il a aussi salué la Société du Pilar (Missionnaires de Saint François Xavier), basée à Goa et qui accueille l’événement, pour avoir gardé vivant leur héritage à travers leur œuvre missionnaire, qui a eu un fort impact. « Aujourd’hui, la Société du Pilar porte cette flamme en avant, en s’engageant dans des activités missionnaires fructueuses et pertinentes, à la fois en Orient et en Occident », a-t-il souligné.
« Rendre témoignage aux frontières universelles de l’amour chrétien »
De son côté, durant son intervention d’ouverture, le cardinal Tagle a exploré le thème des « nouvelles frontières » de la mission, en rappelant que l’Église catholique fait face aux défis considérables posés par le durcissement des frontières à travers le monde, dans un contexte de suspicions, d’exclusions, de crainte et de crises politiques. Une situation qui ne peut être dépassée qu’avec amour, a souligné le prélat philippin. « Même au sein d’une même paroisse ou d’un même diocèse, l’amour universel chrétien a tendance à s’oublier », a-t-il signalé.
Le cardinal Tagle a développé le concept de « frontière » en relation avec l’évangélisation, en expliquant que la frontière n’est pas seulement « une limite physique », mais souvent aussi « un ensemble de dimensions civiles, historiques, culturelles et ethniques ». Il a aussi cité l’exemple de Jésus allant d’un territoire à l’autre afin d’insister sur le fait que le christianisme ne devait pas être identifié à une seule culture. C’est pourquoi, pour le pro-préfet du dicastère pour l’évangélisation, il est « nécessaire d’être conscient de ces frontières » afin de donner « un véritable témoignage des frontières universelles de l’amour chrétien ».
(Avec Ucanews)