Revue de presse du 6 juin 2025

Les commémorations du massacre du 4 juin 1989 sur la place Tiananmen (« place de la porte de la paix céleste » à Pékin) n’ont pas pu avoir lieu à Hong-Kong. Les commémorations du massacre du 4 juin 1989 sur la place Tiananmen (« place de la porte de la paix céleste » à Pékin) n’ont pas pu avoir lieu à Hong-Kong. © Andy Enero / CC BY-NC-ND 2.0
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Dans l’actualité de la semaine en Asie : ce mercredi 4 juin, le 36e anniversaire du massacre de la place Tiananmen a été commémoré à travers le monde ; le 3 juin, les électeurs sud-coréens ont élu leur nouveau président, le candidat de centre gauche Lee Jae-myung ; samedi 31 mai, la junte militaire birmane a décidé de prolonger la trêve post-séisme jusqu’au 30 juin ; le 5 juin, le Vietnam a mis officiellement fin à sa politique de limitation des naissances, fixée depuis 30 ans à deux enfants par famille ; les naissances au Japon sont en baisse pour la 9e année consécutive.

HONG-KONG – Tous les ans durant 30 ans (de 1990 à 2020), des milliers de Hongkongais se sont rassemblés au Victoria Park le 4 juin pour une veillée aux chandelles pour commémorer le massacre du 4 juin 1989 sur la place Tiananmen à Pékin, quand l’armée chinoise a tiré sur les manifestants pacifiques prodémocratie. Ces veillées hongkongaises ont été interdites à partir de 2020. Du côté du diocèse de Hong-Kong, des messes ont été célébrées traditionnellement à cette occasion jusqu’en 2022, quand les restrictions ont été renforcées. Depuis l’an dernier, l’Église locale insiste sur un message d’unité à l’occasion de la Journée mondiale de prière pour l’Église en Chine, fêtée le 24 mai. En 2024, le cardinal Chow a écrit une lettre ouverte en soulignant que ce n’est que par le pardon que les gens pourront guérir les blessures liées aux événements survenus « il y a 35 ans dans la capitale », en évoquant indirectement la répression de 1989.

CORÉE DU SUD – Ce mardi 3 juin après sept mois de crise politique, les Sud-Coréens viennent d’élire leur nouveau président, le candidat de centre gauche Lee Jae-myung, après une campagne éclair de trois semaines. Selon un premier sondage réalisé le soir de l’élection, Lee Jae-myung est sorti largement vainqueur avec 49,42 % des voix, contre 41,15 % pour son principal adversaire, le conservateur Kim Moon-soo. Ce scrutin crucial a été précipité par la destitution en avril dernier de l’ex-président Yoon Suk-yeol. Le taux de participation était de 79,4 %, soit une très faible abstention. Les Sud-Coréens espèrent que ce scrutin leur permettra de tourner la page après six mois de chaos politique marqué par des manifestations massives, des rebondissements judiciaires et une succession inédite de présidents intérimaires.

BIRMANIE – Le 31 mai, la junte a prolongé la trêve post-séisme jusqu’au 30 juin, alors qu’elle avait expiré le 30 mai, deux mois après le tremblement de terre du 28 mars. Depuis le début de cette trêve, cependant, l’armée a été accusée de violer le cessez-le-feu en menant des frappes aériennes régulières contre les rebelles. Selon le régime, cette prolongation est censée « faciliter les activités de réhabilitation et de reconstruction dans les zones touchées par le séisme ». Le régime s’est dit aussi déterminé à organiser des élections d’ici décembre 2025 ou janvier 2026, même si beaucoup estiment que ces élections ne peuvent pas être une priorité dans ce contexte, entre la guerre civile, les conséquences du séisme et la situation économique, sans parler des fortes inondations qui ont affecté le nord ces derniers jours, pendant environ une semaine après des pluies torrentielles.

VIETNAM – Le Vietnam a mis fin à la limite de deux enfants par famille ce jeudi 5 juin au matin. Cette politique de limitation des naissances était en place depuis plus de trois décennies dans le pays d’Asie du Sud-Est. L’objectif est clairement de relancer une natalité en déclin qui « affecte le dynamisme économique » selon le ministère de la Santé, qui reconnaît toutefois qu’il sera difficile de convaincre les familles vietnamiennes d’avoir plus de deux enfants. En seulement trois ans, le taux de fécondité est passé de 2,11 enfants par femme en 2021 à 1,91 l’an dernier. Par ailleurs, la préférence pour les garçons reste très ancrée au Vietnam, avec un sex-ratio de 112 garçons pour 100 filles à la naissance.

JAPON – La crise démographique s’accentue avec moins de 700 000 naissances enregistrées en 2024, a annoncé le gouvernement japonais le 4 juin. Il s’agit du taux le plus bas depuis le début des statistiques à la fin du XIXsiècle. Face à cette situation, Tokyo promet des mesures pour tenter d’enrayer le déclin. Il s’agit de la neuvième année de baisse des naissances consécutive dans le pays, dans un contexte de vieillissement accéléré de la population et de déclin des mariages. Le Japon compte aujourd’hui environ 124 millions d’habitants.

ASIE-ÉTATS-UNIS – Le président américain Donald Trump a décrété une interdiction d’entrée aux États-Unis pour 12 pays, dont certains sont asiatiques : l’Afghanistan, la Birmanie, l’Iran et le Yémen. La Maison Blanche a annoncé dans un communiqué que cette interdiction entrerait en vigueur le 9 juin. Des restrictions « partielles » – pour les migrants et les non-migrants – seront également appliquées à l’entrée des citoyens de sept pays, dont le Laos, le Turkménistan et le Venezuela.

CORÉE DU NORD – Pyongyang a lancé un navire de guerre deux semaines après l’échec d’une première tentative qui avait été rendue publique par le régime nord-coréen – une décision inhabituelle pour un pays obsédé par le secret. Le destroyer de 5 000 tonnes, remis en état en début de semaine, est en mer depuis ce jeudi 5 juin et amarré à un quai. Concernant l’incident d’il y a deux semaines, le dirigeant avait parlé d’un « acte criminel » qui a « gravement porté atteinte à la dignité et à la fierté ». Au moins quatre hauts responsables ont été arrêtés.

BANGLADESH – Le procès de l’ex-Première ministre Sheikh Hasina a ouvert ce dimanche 1er juin devant un tribunal spécial de Dacca, la capitale. Elle est accusée de crimes contre l’humanité lors de la répression du mouvement de protestation de l’été 2024. Surnommée la « bégum de fer », elle a quitté précipitamment le Bangladesh en août 2024 au terme de plusieurs semaines de violentes émeutes pour trouver l’asile en Inde voisine. La répression de ces manifestations a fait, selon l’ONU, au moins 1 400 morts. La justice bangladaise a sollicité son extradition auprès des autorités indiennes, jusque-là sans réponse.

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