Revue de presse du vendredi 13 décembre

La communauté catholique sud-coréenne soutient publiquement la destitution du président Yoon (ici Mgr Chung, archevêque de Séoul, lors de la messe de Noël 2022). La communauté catholique sud-coréenne soutient publiquement la destitution du président Yoon (ici Mgr Chung, archevêque de Séoul, lors de la messe de Noël 2022). © YNA
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Dans l’actualité de la semaine en Asie : l’opposition sud-coréenne devrait retenter une nouvelle motion de destitution du président Yoon ce samedi 14 décembre ; Taïwan a détecté plus de 90 navires chinois ce lundi 9 décembre aux abords de l’île, quelques jours après la tournée diplomatique du président Lai Ching‑te dans le Pacifique Sud ; la Birmanie reste le premier producteur mondial d’opium selon un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime ; cinq mois après la chute de l’ex-présidente bangladaise Sheikh Hasina, les relations entre l’Inde et le Bangladesh se dégradent de jour en jour.

CORÉE DU SUD – Après l’échec du vote de destitution du président sud-coréen Yoon Suk-yeol, le 7 décembre à l’Assemblée nationale, l’opposition devrait retenter une nouvelle motion ce samedi 14 décembre. Le sort de Yoon semble donc déjà scellé : même des membres de son parti pensent que son départ est nécessaire, bien qu’ils prennent le temps de trouver une voie de sortie moins « choquante ». De son côté, la communauté catholique soutient publiquement la destitution. Si elle a lieu, des élections devront avoir lieu avant 60 jours, et cela entraînerait probablement un échec cuisant pour le parti PPP au pouvoir. Les diocèses de Gwangju et de Jeju ont même célébré une « messe nationale » le 12 décembre à Gwangju « pour la justice et la paix en Corée » en présence de 850 fidèles, avant de marcher jusqu’à la Place de la démocratie du 18 mai. Les événements se sont enchaînés depuis le 3 décembre, après la proclamation ratée de la loi martiale par le chef de l’État. Ce dernier fait face à une enquête pour « rébellion » et des appels massifs à sa démission ou sa destitution. Son bureau a été perquisitionné (en son absence) mais il n’a pas été détenu ni interrogé, malgré une interdiction de voyager imposée le 9 décembre par le ministère de la Justice. En prenant la parole à la télévision nationale, il a défendu sa décision en promettant de « se battre jusqu’à la dernière minute ». De son côté, l’ex-ministre de la Défense Kim Yong-hyun, détenu, a fait une tentative de suicide. Par ailleurs, pour la première fois, la Corée du Nord a commenté les événements en dénonçant une tentative de recréer une « dictature fasciste ».

TAÏWAN – Taïwan a détecté plus de 90 navires chinois ce lundi 9 décembre aux abords de l’île, pour des exercices militaires d’ampleur, quelques jours après une tournée diplomatique du président Lai Ching‑te dans le Pacifique. Pékin aurait aussi délimité sept zones d’entraînement au nord et au sud de la mer de Chine, au large de la côte Est chinoise, en imposant de vastes restrictions aériennes. Une tentative d’isolement diplomatique de la part de Pékin qui nie toute souveraineté taïwanaise et dénonce tout échange diplomatique entre Taipei et d’autres États. Il s’agit du plus important déploiement naval de la Chine depuis 2022 selon le ministère de la Défense de Taïwan.

BIRMANIE – La Birmanie reste le premier producteur mondial d’opium, conséquence de la grave détérioration de l’économie nationale à la suite du coup d’Etat militaire du 1er février 2021. C’est ce qu’indique l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dans son rapport sur la production d’opium en Asie du Sud-Est, publié ce jeudi 12 décembre. La « forte corrélation » entre la production d’opium (destinée au marché de l’héroïne dans les pays occidentaux) et l’escalade du conflit est confirmée. Il n’est donc pas surprenant que la production et le trafic d’opium, et même la production locale d’héroïne, aient augmenté régulièrement au cours des trois années qui ont suivi le coup d’État.

BANGLADESH – Cinq mois après la chute de Sheikh Hasina, les relations entre l’Inde et le Bangladesh se dégradent de jour en jour. La situation indo-bangladaise est désormais tellement dégradée que New Delhi a dépêché à Dacca, lundi 9 décembre, son secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Vikram Misri, qui a rencontré le chef du gouvernement intérimaire Muhammad Yunus. D’un côté, l’asile offert par New Delhi à l’ancienne dirigeante bangladaise irrite le nouveau gouvernement. Le sort de la minorité hindoue au Bangladesh est aussi en cause, face à des accusations d’attaques d’hindous, qui représentent 8 % des 170 millions d’habitants du pays.

INDONÉSIE-PHILIPPINES – Des inondations dévastatrices ont détruit plus de 170 villages et causé la mort d’au moins dix personnes après des pluies torrentielles dans l’île de Java, dans le district de Sukabumi (province de Java Occidental). Plus de 3 000 personnes ont été forcées de se réfugier dans des abris temporaires prévus par le gouvernement, et les autorités ont ordonné l’évacuation de mille autres habitants. Par ailleurs, l’Église philippine a appelé à prier pour les victimes de l’éruption du mont Kanlaon survenue le 9 décembre dans le centre de l’archipel, dans l’île de Negros. Les autorités locales parlent de colonnes de cendres atteignant jusqu’à 5 000 m d’altitude. La zone à risque couvre un rayon de 6 km et compte plus de 80 000 habitants. Le diocèse de San Carlos évoque les « typhons, inondations, éruptions et autres catastrophes naturelles qui ont lieu avec une intensité et une fréquence croissante ».

INDE – La coupure d’Internet a été levée le 9 décembre dans l’État indien de Manipur, dans le nord-est du pays. Elle avait été imposée face à de nouvelles violences, dans le cadre du conflit interethnique et religieux qui oppose les indigènes Meiteis (principalement hindous et majoritaires au Manipur) et la minorité Kuki (majoritairement chrétienne). Les violences internes, qui ont débuté en mai 2023, ont causé la mort d’au moins 250 personnes à ce jour, et le déplacement forcé de près de 60 000 habitants. L’État est dirigé par le parti BJP du premier ministre indien Narendra Modi, et le gouvernement est accusé d’avoir attisé le conflit à cause de sa politique pro-hindoue. L’Église catholique compte un diocèse au Manipur, basé dans la capitale de l’État, Imphal, et dont l’archevêque est Mgr Linus Neli.

BIRMANIE – Selon les prévisions de la Banque centrale birmane, l’économie du pays, où la guerre civile se poursuit depuis presque quatre ans, devrait continuer de se dégrader en 2025, principalement en raison de l’émigration de nombreux jeunes, qui ont quitté le territoire après l’imposition de conscriptions militaires obligatoires. Le PIB devrait donc être 11 % plus faible qu’en 2019, tandis que l’inflation devrait rester autour de 26 %.

NÉPAL – La fête de Gadhimai, qui avait lieu cette semaine au temple Gadhimai de Bariyarpur, dans le district de Bara, à environ 160 km au sud de la capitale Katmandou, dans le sud du Népal, est l’occasion du plus grand sacrifice d’animaux au monde. Les rituels sont dédiés à Gadhimai, déesse hindoue du pouvoir. Le festival durait du 8 au 10 décembre. Des militants tentent d’empêcher ce « bain de sang » qui a lieu tous les cinq ans, au cours duquel près de 200 000 bêtes sont sacrifiées, dont 6 000 buffles.

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