Revue de presse du vendredi 8 novembre 2024

Donald Trump avec l’ex-président sud-coréen Moon Jae-in, en novembre 2017 lors d’une visite en Corée du Sud. Donald Trump avec l’ex-président sud-coréen Moon Jae-in, en novembre 2017 lors d’une visite en Corée du Sud. © Andrea Hanks (White House) / PDM 1.0
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Dans l’actualité de la semaine en Asie : de nombreux dirigeants asiatiques ont réagi aux élections présidentielles américaines, dont Xi Jinping qui a envoyé ses félicitations à Donald Trump ; le chef de la junte birmane, le général Min Aung Hlaing, s’est rendu pour la première fois en Chine cette semaine ; selon un chercheur d’origine chinoise, Pékin serait « très inquiet » des conséquences de l’engagement de la Corée du Nord avec la Russie ; le Dicastère pour les causes des saints a approuvé l’enquête diocésaine pour la cause de béatification du jeune pakistanais Akash Bashir, tué lors d’une attaque terroriste en 2015.

ASIE-ÉTATS-UNIS – Ce jeudi 7 octobre, le président chinois Xi Jinping a envoyé ses félicitations à Donald Trump pour son élection comme nouveau président des États-Unis. Xi Jinping a appelé les deux pays à trouver comment coopérer dans cette nouvelle ère, au bénéfice des deux pays et du monde entier. Il a exprimé l’espoir que les deux parties soutiennent les principes de respect mutuel, de coexistence pacifique et de coopération gagnant-gagnant. De son côté, le premier ministre indien Narendra Modi s’est empressé de féliciter Donald Trump, son « ami », pour sa « victoire historique ». Le premier ministre et le républicain se connaissent bien et avaient, durant le premier mandat de Trump (2017-2021), affiché leur complicité. Par ailleurs, parmi les autres réactions asiatiques, la Corée du Sud et le Japon, deux grands alliés des États-Unis en Asie, s’inquiètent de l’imprévisibilité de Donald Trump, notamment à propos du sort qu’il réservera à l’accord de coopération trilatérale, sécuritaire et économique de 2023, entre la Corée du Sud, les États-Unis et le Japon, destiné à faire face aux menaces chinoises et nord-coréennes.

BIRMANIE – Le chef de la junte birmane, le général Min Aung Hlaing, auteur du coup d’État de février 2021, a été invité pour la première fois cette semaine en Chine. Pékin voudrait ainsi afficher son soutien au simulacre d’élections programmées pour 2025 par le régime militaire. Il est invité dans le cadre du 8e Sommet de la sous-région du Grand Mékong (5 au 8 novembre). C’est une première : alors que le numéro un birman est proche de la Russie où il s’est rendu à deux reprises, il était snobé jusqu’à présent par Pékin. Il a notamment rencontré le premier ministre chinois Li Qiang, selon les médias d’État chinois et birman.

CHINE-CORÉE DU NORD – Selon Zhao Tong, chercheur d’origine chinoise établi à Washington, la Chine est « très inquiète des conséquences de l’engagement de la Corée du Nord auprès de la Russie ». Ce spécialiste des questions de sécurité stratégique dans la région Asie-Pacifique estime que le niveau de coopération entre Moscou et Pyongyang a pris Pékin par surprise, avec notamment l’envoi de 10 000 Nord-Coréens en soutien de l’armée russe. Cette semaine, le ministre nord-coréen des Affaires étrangères Choe Son-hui a déclaré que son pays restera aux côtés de la Russie jusqu’à la « victoire » de Moscou en Ukraine. De son côté, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Li Jian, est resté prudent dans ses propos en évoquant « deux États souverains indépendants » qui cherchent à « développer des relations bilatérales ».

PAKISTAN – Le 24 octobre, le Dicastère pour les causes des saints a approuvé l’enquête diocésaine pour la cause de béatification et de canonisation du serviteur de Dieu Akash Bashir. La communauté catholique se réjouit de cette décision qui rend hommage au courage et à la foi du jeune homme pakistanais. Né en 1994 dans une famille pauvre de Risalpur au Pakistan, il s’est sacrifié pour sauver d’autres vies lors d’une attaque terroriste en 2015 dans l’église catholique Saint-Jean de Youhanabad, à Lahore. La cause est portée par la famille de saint Jean Bosco, Akash ayant étudié dans une école salésienne.

INDONÉSIE – Le dimanche 3 novembre au soir, peu avant minuit, le mont Lewotobi Laki-Laki est entré en éruption dans l’île de Flores, crachant des cendres jusqu’à 2 000 m d’altitude. Les autorités locales ont donné l’alerte et évacué plus de 2 000 habitants, mais l’éruption volcanique a fait au moins dix morts dans la nuit de dimanche à lundi. Un monastère catholique a notamment été détruit, tuant la supérieure du couvent, sœur Nikolin Padjo. Une autre religieuse serait également portée disparue. Une seconde éruption a eu lieu quatre jours après la première, causant huit nouvelles victimes et de nouvelles évacuations. Le volcan Lewotobi Laki-Laki culmine à 1 703 mètres d’altitude. Près de 70 % des habitants de cette région indonésienne sont catholiques. Le pays est situé sur la ceinture de feu du Pacifique, ce qui explique l’activité sismique et volcanique fréquente de l’archipel.

THAÏLANDE – Le pays d’Asie du Sud-Est a mis fin au statut apatride de presque un demi-million de personnes. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a salué la décision des autorités thaïlandaises qui se sont efforcées de faire sortir « 335 000 résidents à long terme et autres membres de groupes ethniques minoritaires officiellement reconnus, ainsi que presque 142 000 de leurs enfants nés en Thaïlande », de leur apatridie. Depuis 2017, le gouvernement thaïlandais s’est engagé à collaborer avec l’agence de l’Onu dans ce sens. « Bien que l’apatridie reste un problème global, avec beaucoup de causes différentes, c’est un problème qui peut être remédié, souvent avec des solutions locales très simples », a commenté le Haut-Commissaire Filippo Grandi.

HONG-KONG – Hong-Kong a connu son mois d’octobre le plus chaud depuis le début des mesures en 1884, selon l’Observatoire de la ville qui a enregistré une température moyenne de 27,3°C, soit 1,6° de plus que la normale. C’était également un mois beaucoup plus sec que la normale, avec seulement 11,3 millimètres de précipitations, ce qui représente environ 9 % des 120,3 millimètres enregistrés en moyenne entre 1991 et 2020. Ces données font suite à un été qui avait déjà été bien plus chaud que d’habitude.

INDE – La capitale indienne New Delhi s’est réveillée vendredi 1er novembre dans un nuage de pollution au lendemain de Diwali, la fête des lumières hindoue, célébrée à grand renfort de pétards et de feux d’artifice – qui ont pourtant été interdits. Peu avant l’aube, les niveaux de polluants mesurés dans l’air ont atteint plus de 20 fois le seuil maximal de pollution quotidienne recommandé par l’OMS. La région est entrée dans une période annuelle de forte pollution atmosphérique – due notamment aux brûlages de chaumes des fermiers qui préparent les terres à la prochaine saison, mais aussi aux usines et à la circulation routière. Le phénomène a été accentué par le festival de Diwali, causant un nuage épais de « smog » affectant les quelque 31 millions d’habitants de la mégalopole.

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