S’inspirer du drame d’halloween 2022 pour que les JMJ de Séoul « puissent accueillir la jeunesse du monde »
Mgr Pierre Chung Soon-taick, archevêque de Séoul, avec des proches de victimes de la bousculade d’Itaewon, le 24 janvier 2024 à Séoul. © Archdiocese of Seoul / UcanewsLe 29/01/2024
Le mercredi 24 janvier, Mgr Pierre Chung Soon-taick, archevêque de Séoul, a rencontré dix membres de l’Association des familles des victimes d’Itaewon – en référence à la bousculade meurtrière qui a fait 159 morts, le 29 octobre 2022 durant une fête d’halloween dans le quartier d’Itaewon, à Séoul. Selon des proches de victimes d’Itaewon, les JMJ de 2027 ne peuvent avoir lieu sans l’aide du gouvernement, et sans apprendre de l’échec du mouvement de foule de 2022.
Le 24 janvier, Mgr Pierre Chung Soon-taick, archevêque de Séoul, a rencontré des membres des familles des victimes de la bousculade d’Halloween, qui a causé 159 morts et 196 blessés, le 29 octobre 2022 à Itaewon (un quartier populaire de Séoul).
Durant cette rencontre, l’évêque coréen a demandé une nouvelle fois des mesures concrètes afin d’éviter que de telles tragédies se répètent à l’avenir. Mgr Chung a échangé avec 10 membres de l’Association des familles des victimes (Itaewon Disaster Bereaved Families Association), le mercredi 24 janvier dans la capitale, selon le site Internet de l’archidiocèse, Good News.
« Nous devons prendre les mesures nécessaires pour que cette douleur et cette tragédie ne se répètent pas », a-t-il souligné, en ajoutant qu’il trouverait « un moyen de transmettre la volonté » des parents endeuillés, qui continuent d’interpeller l’opinion publique et de rechercher les causes de la catastrophe. Selon l’évêque, il faut que les responsables de cette situation assument leur responsabilité. « Aucun mot n’est suffisant pour consoler ces familles endeuillées, mais nous sommes avec elles dans la prière », a-t-il assuré.
Les 159 victimes, en majorité des jeunes entre vingt et quarante ans, ont trouvé la mort dans un mouvement de foule durant une fête d’Halloween, dans le district d’Itaewon. Plusieurs dizaines de milliers de jeunes se sont retrouvés dans le même quartier, notamment dans une rue étroite et en pente entre bars et boîtes de nuit. Le manque de gestion des foules a été dénoncé comme la cause principale de la tragédie.
La catastrophe a causé une indignation nationale face à cet échec et à l’absence totale de contrôle des foules, et soulevé des questions sur les responsables. Ce mois-ci, début janvier, Kim Kwang-ho, responsable de la Seoul Metropolitan Police Agency (chef de la police de Séoul), a été inculpé plus d’un an après pour négligence professionnelle ayant causé des blessures et la mort, par un tribunal de la capitale.
« Tout ce que nous demandons, c’est de savoir pourquoi c’est arrivé à nos enfants »
Lee Jeong-min, responsable du comité de direction de l’Association des familles des victimes, explique qu’il a accepté de participer à la rencontre avec l’archevêque de Séoul afin de trouver un peu de consolation, selon le site Good News. Lee confie qu’il est à bout physiquement et psychologiquement, et qu’il voulait trouver du soutien auprès de l’archidiocèse, afin d’appuyer la cause de son groupe. « Tout ce que nous demandons, c’est la cause de cette catastrophe, pourquoi c’est arrivé à nos enfants, mais les choses sont constamment déformées et c’est très frustrant et difficile. »
Récemment, des législateurs sud-coréens ont ainsi partagé des théories du complot étranges : un d’entre eux a par exemple affirmé que la bousculade meurtrière aurait été causée par de l’huile végétale répandue sur le sol par les membres d’un syndicat lié à l’opposition ; un autre a insinué que les décès seraient en fait dus à des drogues illégales. Les familles des victimes ont aussi subi du harcèlement en ligne par des internautes qui ont lancé une attaque coordonnée, les accusant d’être des profiteurs qui agissent pour obtenir des compensations, ou d’être des forces anti-gouvernement.
« Les JMJ de Séoul ne peuvent avoir lieu sans l’aide du gouvernement »
Le père Chung Young-jin, secrétaire général de l’archidiocèse, le père Yoon Byung-gil, directeur du Bureau de la pastorale sociale, et le père Choi Kwang-hee, directeur du Bureau de la promotion culturelle, faisaient partie des participants de la rencontre du 24 janvier.
À cette occasion, Michael Yoo Hyung-woo, vice president du comité de direction de l’Association des familles des victimes, a également remarqué que les recherches sur les causes de la catastrophe d’halloween pouvaient servir pour les préparatifs des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) qui auront lieu en 2027 à Séoul.
« Les JMJ sont un évènement qui ne peut avoir lieu sans l’aide du gouvernement. J’espère que nous pourrons faire toute la lumière sur cette tragédie et la dépasser pour que les Journées mondiales de la jeunesse de Séoul puissent accueillir la jeunesse du monde », a-t-il souligné, cité par Good News.
Son groupe a aussi suggéré de diffuser le film I Know the Star (« Je connais l’étoile »), produit par ses membres, dans la cathédrale de Myeongdong (Séoul), et proposé « une messe pour les plus défavorisés ». Mgr Chung a assuré au groupe qu’il étudierait et réfléchirait à leurs demandes, en consultant les prêtres concernés. Durant la rencontre, l’évêque et les autres prêtres présents ont aussi prié pour les familles, qui ont pu recevoir leur bénédiction.
(Avec Ucanews)