Népal

Himalaya : les changements climatiques de plus en plus meurtriers pour les alpinistes

Les changements climatiques affectent les expéditions et le tourisme himalayens, qui font vivre près de 300 000 Népalais. Les changements climatiques affectent les expéditions et le tourisme himalayens, qui font vivre près de 300 000 Népalais. © Peter West Carey / CC BY-NC-SA 3.0
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Début novembre, neuf personnes ont trouvé la mort dans deux incidents en l’espace de quelques jours dans l’Himalaya, au Népal où les phénomènes météorologiques tels que les cyclones augmentent les risques d’avalanches. Les principaux dangers sont liés à la modification de la stabilité du manteau neigeux, à l’augmentation des précipitations et à l’accélération de la fonte des glaciers. Cette situation affecte les communautés locales, alors que « l’industrie sans fumée » himalayenne fait vivre près de 300 000 Népalais.

Au début du mois, deux tragédies survenues en quelques jours seulement sur les sommets de l’Himalaya ont recentré l’attention sur le nombre croissant de décès parmi les alpinistes qui tentent de conquérir les plus hauts sommets de la planète. Alors que, par le passé, la responsabilité de tels accidents était généralement attribuée aux risques associés à l’alpinisme, à la surfréquentation causée par le tourisme de masse et au manque de préparation des grimpeurs, les experts ajoutent désormais un autre facteur : les changements climatiques.

En Asie, de nombreuses régions sont affectées de diverses manières. Durant la 30e conférence internationale sur le climat, les Églises des continents les plus exposés ont particulièrement appelé à soutenir les communautés locales, dans l’idée que « les gens les moins responsables du réchauffement climatique sont ceux qui en souffrent le plus ». Au Népal, cette situation affecte l’économie autour de l’ascension de l’Everest, qui représente une source essentielle de revenus et d’emplois pour le pays d’Asie du Sud.

Les catastrophes qui ont eu lieu fin octobre et début novembre dans la région ont été provoquées par plusieurs jours de fortes tempêtes de neige, alimentées par le passage du cyclone Montha qui a apporté de la pluie et de la neige sur tout le Népal, rendant la région encore plus instable et provoquant des avalanches et des glissements de terrain. Le bilan total s’est élevé à neuf morts, dont cinq Italiens.

Un premier accident s’est produit le 31 octobre, causant la mort de deux alpinistes italiens expérimentés, Alessandro Caputo et Stefano Farronato, qui ont été ensevelis par une avalanche alors qu’ils tentaient d’escalader le Panbari Himal, un sommet isolé et rarement visité de 6 887 mètres. L’entreprise, déjà difficile, a été rendue encore plus ardue par le mauvais temps persistant et par le risque de nouvelles avalanches, qui entravent également les efforts de sauvetage et rendent difficile la récupération des corps.

Le deuxième accident a eu lieu le 3 novembre, lorsqu’une avalanche a frappé un groupe d’au moins 12 personnes dans un camp de base situé à 5 630 mètres d’altitude sur le pic Yalung Ri, dans le centre du Népal, près de la frontière chinoise. Au moins sept personnes sont décédées, dont trois Italiens, deux Népalais, un Allemand et un Français. Après l’avalanche, Mingma Sherpa, de Seven Summit Treks, avait expliqué que les corps de cinq victimes pouvaient « se trouver à 3 ou 4,5 mètres sous la neige » et qu’il faudrait du temps pour les retrouver.

Des mesures et des infrastructures pour atténuer les risques et protéger les communautés

Abritant huit des dix plus hauts sommets du monde, dont l’Everest, le Népal accueille chaque année des centaines d’alpinistes et de randonneurs. L’automne est la deuxième saison la plus populaire pour les expéditions dans la région himalayenne, avec une visibilité et des conditions météorologiques acceptables, mais des journées plus courtes et plus froides, un terrain enneigé et une fenêtre d’ascension plus courte qu’au printemps.

Cependant, le risque de conditions météorologiques extrêmes et d’avalanches demeure, accentué par des phénomènes tels que les cyclones qui augmentent le danger. Ainsi, le passage du cyclone Montha fin octobre a provoqué de fortes pluies et chutes de neige dans tout le Népal, laissant les randonneurs et les touristes bloqués sur les itinéraires de trekking populaires. Un groupe, dont deux Britanniques et une Irlandaise, a été secouru après avoir été bloqué pendant plusieurs jours dans la région occidentale du Mustang.

En octobre, des conditions météorologiques extrêmes ont également bloqué des centaines de randonneurs près du mont Everest. Selon la base de données Himalayan Database, qui recense les expéditions, au moins 1 093 personnes sont mortes lors de tentatives d’ascension depuis 1950, les avalanches étant responsables d’au moins un tiers de ces décès.

Dans le passé, la responsabilité était souvent attribuée à la surpopulation sur les sommets et, dans certains cas, au manque de formation des aspirants alpinistes. Cependant, des facteurs environnementaux sont récemment apparus comme une autre cause. Les experts soulignent que le réchauffement climatique et le changement climatique provoquent des événements plus extrêmes dans l’Himalaya, augmentant le risque d’avalanches, de glissements de terrain et de coulées de boue.

Les conséquences pourraient inclure une modification de la stabilité du manteau neigeux, une augmentation des précipitations et une accélération de la fonte des glaciers. Les experts affirment que, compte tenu du relief escarpé et de l’activité sismique de la région, des mesures proactives telles que des systèmes d’alerte précoce, des infrastructures de protection et le déclenchement contrôlé d’avalanches sont essentielles pour atténuer les risques et protéger les communautés.

Source : Asianews

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