Mongolie

Cardinal Marengo : « L’expérience de l’Église en Mongolie peut inspirer les sociétés postchrétiennes »

Le cardinal Giorgio Marengo, préfet apostolique d’Oulan Bator, capitale de Mongolie. Le cardinal Giorgio Marengo, préfet apostolique d’Oulan Bator, capitale de Mongolie. © Amunra Magnus / CC BY-SA 4.0
Lecture 3 min

La mission catholique n’est ni un travail marketing ni un service humanitaire, mais une responsabilité que l’on reçoit au baptême. C’est ce qu’a déclaré le cardinal Giorgio Marengo, préfet apostolique d’Oulan Bator en Mongolie, le 1er octobre lors d’une interview avec l’agence Fides. « L’Évangile n’est pas communiqué comme une idée ou une des options d’un menu. Cela, c’est du marketing », a-t-il expliqué à Rome, après son arrivée au Vatican afin de participer à la deuxième et dernière session du Synode sur la Synodalité.

Le cardinal Marengo a mis en garde sur le fait de théoriser sur la mission ou d’organiser des stratégies avec des actions sociales ou humanitaires, présentées comme utiles pour la « proclamation ». Mais selon lui, de telles activités ne doivent pas aller « jusqu’à donner l’illusion qu’une Église peut fonctionner comme un projet professionnel ». Le chef de l’Église en Mongolie a ajouté que le baptême constitue « la spécificité de l’appel à être missionnaire », en regrettant que cette spécificité « semble avoir été quelque peu perdue de vue ».

À l’époque de la mondialisation, qui a également réduit les distances géographiques, « il n’y a plus aucune place » à la perspective traditionnelle du travail missionnaire, qui signifiait se rendre dans des territoires inconnus avec le risque de ne plus revenir. Dans le contexte actuel, l’appel missionnaire « consiste à partir et s’intégrer soi-même dans des contextes humains qui sont différents du sien », a-t-il expliqué.

Le préfet apostolique d’Oulan Bator a aussi mis en avant la nécessité de reconnaître la spécificité de la première proclamation de l’Évangile « à ceux qui ne savent pas ce que c’est ». « Cette spécificité ne doit pas être diluée, elle ne doit pas être perdue au milieu d’un discours trop général sur la mission », a-t-il insisté.

« La perpétuelle nécessité de la proclamation de l’Évangile est toujours vivante »

Le missionnaire de la Consolata (une congrégation missionnaire italienne fondée en 1901) était déjà en Mongolie avant d’être créé cardinal en août 2022. Selon lui, le déclin des vocations dans les congrégations missionnaires, y compris la sienne, ne doit pas causer d’indignation. « Peut-être que nous n’aurons plus besoin d’autant de membres qu’avant… Mais la perpétuelle nécessité de la proclamation de l’Évangile, qui a donné naissance à ces instituts missionnaires, est toujours vivante. »

La mission catholique dans des lieux comme la Mongolie, qui compte seulement un prêtre autochtone, est bien différente par rapport à des lieux où l’Église est déjà établie. La Mongolie compte une très petite Église avec seulement 1 400 fidèles sur environ 40 000 chrétiens – pour 3,4 millions d’habitants. Pourtant, les membres de l’Église mongole expliquent que son expérience « en tant qu’humble et petite communauté peut inspirer les sociétés postchrétiennes, où même une vague référence au christianisme ne va plus de soi, comme c’était le cas auparavant ».

(Avec Ucanews)