Corée du Sud

Corée du Sud : l’Église locale fête 50 ans de mission à l’étranger et soutient les missionnaires laïcs

La Société missionnaire de Corée (Korean Foreign Mission Society) fête cette année ses 50 ans, un jubilé qui marque le début des œuvres missionnaires coréennes. La Société missionnaire de Corée (Korean Foreign Mission Society) fête cette année ses 50 ans, un jubilé qui marque le début des œuvres missionnaires coréennes. © Korean Missionary Society
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Le 27 septembre à Séoul, la Société des missions étrangères de Corée (Korean Foreign Mission Society) a continué de fêter son jubilé d’or, lancé début 2025, en organisant une rencontre centrée cette fois-ci sur les « missionnaires laïcs de l’Église de Corée ». À quelques jours de la Semaine missionnaire mondiale (12 au 19 octobre), l’Église coréenne se réjouit d’être devenue une force missionnaire à l’étranger, après avoir beaucoup reçu durant plus de deux siècles, et soutient particulièrement l’apostolat des laïcs.

Il y a cinq décennies, l’Église catholique en Corée est passée d’une « Église qui reçoit » à une « Église qui donne » : après avoir accueilli missionnaires et aides de l’étranger durant des siècles, elle a commencé à envoyer ses propres prêtres, religieux et laïcs missionnaires afin de servir dans le monde entier.

En 1975, l’Église locale a fondé la Société des missions étrangères de Corée (Korean Foreign Mission Society), marquant officiellement le début des œuvres missionnaires coréennes l’étranger. Depuis, les missionnaires coréens sont partis dans de nombreux pays à travers l’Asie, l’Afrique et les Amériques.

Alors que la société missionnaire coréenne célèbre cette année son jubilé d’or, l’Église locale et les membres de l’institut appellent à renouveler l’œuvre en mettant l’accent sur la formation missionnaire des laïcs, en soulignant la nécessité d’un système éducatif qui associe professionnalisme et spiritualité, dans le but de renforcer l’apostolat missionnaire.

L’importance de la formation pour la vitalité missionnaire

L’importance du soutien des missionnaires laïcs était au cœur d’une rencontre qui a eu lieu le 27 septembre à Séoul, une semaine avant l’ouverture de la Semaine missionnaire mondiale 2025 (12 au 19 octobre). Cette rencontre consacrée aux « missionnaires laïcs de l’Église catholique en Corée » était présidée par Mgr Stephanus Han Jeong-hyun, évêque de Daejeon et président de la Commission des évêques coréens pour les missions étrangères et les œuvres pastorales. À cette occasion, l’évêque a souligné que l’Église coréenne doit « rechercher une nouvelle vision missionnaire » qui mette l’accent sur « la participation et le témoignage des missionnaires laïcs ».

La société missionnaire compte 87 membres, dont 85 prêtres et deux missionnaires laïcs, répartis dans neuf pays.
La société missionnaire compte 87 membres, dont 85 prêtres et deux missionnaires laïcs, répartis dans neuf pays.
© Korean Missionary Society

Le père Michael Kim Hak-hyun, directeur du département missionnaire de la Korean Foreign Mission Society, et le père Diego Kang, missionnaire de la Consolata, ont notamment échangé sur les possibilités d’améliorer la formation missionnaire. Lorsque la société missionnaire fête 50 ans d’apostolat, ses responsables estiment que la future vitalité missionnaire de l’Église dépendra de la façon dont elle aura préparé ses membres laïcs – et pas seulement les prêtres et les religieux – à porter l’Évangile à travers les cultures.

L’Église coréenne est devenue une force missionnaire

Actuellement, la société missionnaire coréenne compte 87 missionnaires – dont 85 prêtres et deux missionnaires laïcs – répartis dans neuf pays. « Une Église qui a autrefois reçu la foi la partage aujourd’hui », a rappelé le père Kim. « Afin de garder cet esprit-là vivant, nous devons assurer que nos missionnaires laïcs soient bien formés, spirituellement, intellectuellement et pastoralement. C’est la mission qui nous attend. »

Quand les missionnaires étrangers sont arrivés en Corée il y a plus de deux siècles, ils ont posé les fondations de la foi au milieu des persécutions et des difficultés. Aujourd’hui, l’Église en Corée – autrefois bénéficiaire de la générosité missionnaire étrangère – est devenue une véritable force missionnaire, entre la pastorale, l’enseignement, la santé, le développement, le dialogue interreligieux et l’accueil communautaire des populations marginalisées.

Beaucoup de diocèses coréens ont envoyé leurs propres prêtres comme missionnaires fidei donum (« don de la foi »), une pratique initiée à la suite de l’encyclique de Pie XII en 1957, qui encourageait les prêtres diocésains à servir les missions étrangères.

La mission longtemps associée au clergé

En plus du travail missionnaire, l’Église coréenne a aussi contribué au travail humanitaire. Entre 2011 et 2022, Caritas Corée a envoyé 45,21 milliards de wons (environ 24,45 millions d’euros) d’aides étrangères dans vingt pays, afin de soutenir 625 projets de développement et d’assistance, selon un rapport publié en 2023 par les évêques coréens.

« L’Église coréenne a débuté avec les laïcs », a confié le père Kim en évoquant le développement historique de l’Église locale. « Mais quand on voit sa croissance, en particulier durant les périodes de persécution, ce sont les prêtres étrangers qui sont venus en Corée comme missionnaires qui ont contribué à nourrir la foi. » Pour cette raison, a-t-il ajouté, beaucoup de fidèles coréens ont longtemps associé l’idée de la mission aux prêtres et aux consacrés. « Le concept de missionnaire laïc est sans doute longtemps resté marginal. »

Distinguer missionnaires laïcs et volontaires

Selon le père Kang, il faut aussi distinguer les missionnaires laïcs et les volontaires. « Devenir missionnaire, c’est faire pleinement partie de l’ordre ou de l’institution à laquelle les laïcs appartiennent. C’est pourquoi la formation spirituelle et continue ainsi qu’une expertise professionnelle sont essentiels. » Pour le prêtre, cela requiert des programmes dédiés qui nourrissent à la fois les compétences et la maturité spirituelle.

Élisabeth Kim Yong-suk, une missionnaire laïque qui a travaillé en Équateur et en Bolivie durant plus de 40 ans, estime que la vocation missionnaire laïque n’est pas encore suffisamment reconnue dans de nombreuses régions du monde, y compris dans l’Église elle-même. « Souvent, les laïcs eux-mêmes font la distinction et ne font pas pleinement confiance aux missionnaires laïcs. Si toute l’Église crée une atmosphère qui accueille et soutient l’activité missionnaire laïque, la formation deviendra alors plus efficace et la participation sera plus active. »

Renouveler l’apostolat des laïcs

Mgr Han reconnaît que l’Église doit faire davantage afin de clarifier et soutenir le rôle des missionnaires laïcs parmi les fidèles. « Notre compréhension des missions étrangères est toujours centrée sur les prêtres et les religieuses, et sur les ordres religieux, les sociétés missionnaires et les diocèses. Nous devons élargir notre vision. »

L’évêque espère donc que ces échanges en Corée, qui visent à développer la formation, inspireront davantage de laïcs catholiques – qui représentent la vaste majorité de la communauté – à rejoindre les œuvres missionnaires. « Ce sera une reconnaissance pour l’Église coréenne, et une fondation importante afin de renouveler l’apostolat missionnaire laïc. »

Sources : Ucanews, Catholic Times of Korea

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