mercredi 17 décembre 2025
Samedi 22 juin au Vatican, le président singapourien Tharman Shanmugaratnam a rencontré le pape François en audience privée, près de deux mois avant la visite pontificale prévue en septembre dans la cité-État d’Asie du Sud-Est. Le président de Singapour (qui a un poste au pouvoir très limité, c'est le premier ministre qui dicte véritablement la politique locale) était à Rome du 20 au 23 juin pour une visite de travail. Il en a profité pour rencontrer le Saint-Père avec qui il a échangé notamment sur la paix et l’harmonie interreligieuse.
En Asie de l’Est, même ceux qui prétendent n’avoir aucune croyance se livrent à une certaine forme de culte des ancêtres, brûlant de l’encens et déposant des offrandes dans les temples, selon un nouveau rapport publié par le Pew Research Center sur le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, Hong-Kong et le Vietnam. Le rapport souligne les défis de l’enquête au regard de la notion locale de religion, qui dans les langues locales est souvent associée uniquement à des organisations hiérarchiques. Le taux de changement de religion est plus élevé dans la région que partout ailleurs.
La nouvelle installation, qui devrait être achevée en 2026, abritera environ 120 000 documents littéraires, en mettant l’accent sur le passé et le futur. Un lieu qui symbolise le « hallyu », la vague culturelle sud-coréenne qui a fait connaître la littérature coréenne, la musique k-pop et les k-dramas dans le monde entier. Le lancement des travaux a eu lieu le 20 mai en présence du ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme, qui souhaite que « la littérature coréenne déploie ses ailes en Corée et dans la culture mondiale ».
Ces dernières semaines, les tensions dans la péninsule coréenne se sont encore aggravées, entre des coups de semonce au passage de soldats nord-coréens à la frontière intercoréenne, des ballons de déchets envoyés au Sud par le Nord, et un accord stratégique signé cette semaine par Vladimir Poutine et Kim Jong-un à Pyongyang. Rencontre avec le géopolitologue Olivier Guillard, spécialiste de l’Asie, qui décrypte la situation et son évolution possible, ainsi que les enjeux stratégiques de cette partie du monde.
Le 19 juin au Vatican, le pape François a évoqué son attachement à la Chine durant l’audience générale place Saint-Pierre, en appelant à continuer de prier « pour le noble peuple chinois, si courageux et qui a une si belle culture ». Il a prononcé ces paroles en présence d’une délégation honorant la mémoire du cardinal Costantini, qui a « tracé la voie que l’Église continue de suivre aujourd’hui » lors du 1er Concile de Shanghai (1924). Durant l’audience, le pape a aussi évoqué la Birmanie en appelant à prier « chaque jour pour la paix ».
Le 15 juin, Aung San Suu Kyi, actuellement détenue par la junte birmane, a reçu la citoyenneté honoraire d’Abbiategrasso (près de Milan, Italie) – une décision prise par la ville afin d’attirer l’attention sur la situation que vit le peuple birman, aux prises avec « une guerre oubliée ». La cérémonie a eu lieu en présence de son fils Kim Aris, 47 ans, qui se dit confiant que les violences prendront fin et que l’armée sera vaincue. Pour lui, la seule issue est la voie de la paix, à condition que les facteurs qui la menacent soient supprimés, à savoir les discriminations, les inégalités et la pauvreté.
Dans une interview publiée initialement le 15 juin, le cardinal Sebastian Francis, archevêque de Penang, explique que la Malaisie est caractéristique de ce qu’est l’Asie. Il parle d’un « pluralisme intéressant qui rend le pays vraiment asiatique » et d’un « microcosme au sein duquel chacun fait l’expérience de ce qui constitue l’Asie. » Face à des courants politiques privilégiant les musulmans malais, il ajoute qu’aujourd’hui, « une nation démocratique comme la nôtre ne peut pas choisir d’être entièrement monoculturelle et monoreligieuse ».
Le 14 juin, le parlement japonais a approuvé une nouvelle loi qui permet plus de flexibilité et de plus longs séjours pour les travailleurs étrangers dans le pays. Une mesure prise parmi d’autres par Tokyo face à la crise démographique, responsable d’une pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs professionnels comme l’industrie, l’agriculture ou le bâtiment. Le 29 mars dernier, le gouvernement a aussi ouvert le statut de « travailleur qualifié et spécialisé » (créé en 2019) à quatre régions supplémentaires dans le monde.
« Une fois de plus, le monde semble laisser tomber un peuple désespéré », a déclaré récemment Tom Andrews, rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme en Birmanie. Le père Aung Kyaw Thun (nom d’emprunt) décrit la situation en Birmanie depuis le coup d’État de février 2021. Alors que la guerre civile semble s’enliser, le prêtre décrit les peines du peuple birman qui reste « courageux et résilient », mais aussi les humbles joies quotidiennes des communautés chrétiennes locales qui résistent à la crise.
La junte birmane a interdit aux hommes éligibles à l’enrôlement dans l’armée de quitter le pays pour travailler à l’étranger, selon une annonce du ministère du Travail. Cette mesure est entrée en vigueur début mai et suit la conscription imposée en février aux hommes de 18 à 35 ans et aux femmes de 18 à 27 ans – des décisions qui ont été prises après d’importantes pertes et défaites subies par l’armée dans le cadre de la guerre civile. Après l’annonce de la conscription forcée, au moins 100 000 hommes avaient demandé à quitter le pays.
La Birmanie, le Cambodge et le Laos sont cités dans le dernier rapport de l’Institut des États-Unis pour la paix comme étant l’épicentre de la traite des êtres humains et du crime organisé, « qui évolue rapidement pour devenir le plus puissant réseau criminel de l’ère moderne ». Le rapport, intitulé « criminalité transnationale en Asie du Sud-Est : une menace croissante pour la paix et la sécurité mondiale », accuse les pays d’être impliqués dans la traite des personnes, le travail forcé, les centres d’arnaque en ligne et les jeux clandestins.
Le 11 juin à Bangkok, près d’une centaine de représentants de 25 organisations membres de Caritas Asie ont participé à la Conférence régionale Caritas Asie 2024, qui a eu lieu dans la capitale thaïlandaise sur le thème « Répondre au cri des pauvres et au cri de la terre ». La messe d’ouverture était présidée par Mgr Wells, nonce apostolique, qui a appelé les organisations Caritas à travers l’Asie à « continuer d’être une force pour le bien » face aux souffrances et aux crises profondes qui frappent la région.