Journée mondiale des vocations : l’Église bangladaise fête les 50 ans de l’unique séminaire national

Mgr Emmanuel Kanon Rozario, président de la Commission épiscopale bangladaise pour le séminaire, le 19 avril lors du 50e anniversaire de l’unique séminaire du pays. Mgr Emmanuel Kanon Rozario, président de la Commission épiscopale bangladaise pour le séminaire, le 19 avril lors du 50e anniversaire de l’unique séminaire du pays. © Asianews
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Le 19 avril avant la Journée mondiale des vocations, 800 catholiques bangladais, dont 250 prêtres et 9 évêques, ont fêté le 50e anniversaire de la création du grand séminaire du Saint-Esprit de Dacca. Selon Mgr Emmanuel Kanon Rozario, président de la Commission épiscopale pour le séminaire, l’unique séminaire national a apporté de nombreuses contributions à l’Église locale. L’institution a notamment formé 445 futurs prêtres dont 9 qui sont devenus évêques, sans compter de nombreux laïcs et consacrés qui y ont suivi leur formation.

Le grand séminaire du Saint-Esprit de Bonani, à Dacca, la capitale bangladaise, a fêté ses 50 ans le 19 avril, deux jours avant la Journée mondiale des vocations (cette année le 21 avril, le 4e dimanche de Pâques). C’était aussi une occasion de rendre grâce pour toutes les contributions faites par l’unique séminaire du Bangladesh à l’Église locale.

Plus de 800 catholiques étaient présents pour les festivités, dont 250 prêtres et neuf évêques. Parmi les évêques se trouvaient en particulier Mgr Emmanuel Kanon Rozario, évêque de Barisal et président de la Commission épiscopale pour le séminaire, ainsi que Mgr Kevin Stuart Randall, nonce apostolique au Bangladesh, et Mgr Bejoy Nicephorus D’Cruze, archevêque de Dacca.

Le séminaire national du Bangladesh a été fondé officiellement le 23 août 1973, jour de son inauguration par le futur cardinal Edward Cassidy, alors représentant du Vatican au Bangladesh. L’ouverture de l’institution a été officialisée lors d’une messe célébrée dans la cathédrale de Ramna, à Dacca. Basé à l’origine à Mathis House, maison de formation de la congrégation de la Sainte-Croix, le séminaire a commencé avec six professeurs et cinq séminaristes.

En l’espace de cinquante ans, on compte 445 prêtres bangladais qui ont été formés au séminaire, dont 9 qui sont devenus évêques. Par ailleurs, de nombreux laïcs, religieux et religieuses ont suivi une formation au séminaire. Un total de 103 professeurs ont contribué directement aux travaux du séminaire au fil des décennies.

« Le cœur de l’Église du Christ au Bangladesh »

Durant la messe solennelle à l’occasion du 50e anniversaire, le célébrant principal, le cardinal Patrick D’Rozario, archevêque émérite de Dacca, a confié que le grand séminaire du Saint-Esprit est « un grand don de la grâce de Dieu » et « le cœur de l’Église du Christ au Bangladesh ». Il a ajouté qu’à travers cette institution, le Bangladesh peut avancer de manière autonome, comme une Église enracinée. « Après avoir été formés ici, les prêtres, religieux et religieuses du Bangladesh se mettent au service de l’Église. Et vous aussi, qui étudiez aujourd’hui au séminaire, vous devrez suivre l’exemple du Bon Berger, en portant l’odeur des brebis et en préparant pour vous-même une Église synodale. »

De son côté, Mgr Emmanuel Kanon Rozario a également évoqué toutes les contributions apportées par l’institution depuis sa fondation, en soulignant comment aujourd’hui, les prêtres bangladais « guident le troupeau qui leur est confié, non seulement ici mais aussi à l’étranger ». « D’autres rendent des services dévoués de différentes manières, afin d’édifier l’Église, le Corps du Christ. Pour cette raison, nous glorifions et nous louons le Seigneur, et nous nous rassemblons pour avancer et travailler ensemble avec un engagement renouvelé, pour une meilleure formation de nos futurs prêtres. »

« Vivre la pastorale au nom du Seigneur, avec un cœur ouvert et malgré nos fragilités »

Mgr Bejoy Nicephorus D’Cruze, qui est également président de la Conférence épiscopale bangladaise, a rappelé qu’avant la fondation du séminaire national, les futurs prêtres devaient se rendre au Pakistan Occidental ou dans d’autres pays pour suivre leur formation (le Bangladesh, appelé autrefois le Pakistan Oriental, est devenu indépendant du Pakistan Occidental en 1971). Il y a cinquante ans, après la guerre de libération du Bangladesh, la fondation du séminaire a été une des priorités des évêques locaux. « Ils ont aidé à former les prêtres, mais aussi les consacrés et les laïcs impliqués dans la pastorale », a ajouté Mgr D’Cruze.

Le nonce apostolique, Mgr Randall, est aussi intervenu en soulignant qu’au séminaire, « la formation ne passe pas que par les livres ». « Il s’agit aussi d’apprendre comment mettre en pratique ce que vous avez appris, afin de mener le ministère de la pastorale au nom du Seigneur, et non en votre propre nom. Une tâche qui demande un cœur ouvert et un témoignage personnel, malgré vos fragilités. »

Even Shymol Gomes, un ancien séminariste, aujourd’hui laïc et banquier, était présent pour le cinquantième anniversaire du séminaire national du Bangladesh. À cette occasion, il a voulu exprimer publiquement sa fraternité et son attachement à l’institution. « J’ai eu l’opportunité d’étudier ici. Et même si je ne suis pas devenu prêtre, j’ai pu réussir dans ma vie familiale et professionnelle grâce aux enseignements de qualité que j’ai reçus ici. »

(Avec Asianews)