Le passage du cyclone Remal cause au moins 65 victimes au Bangladesh et en Inde
En 2013 après le passage d’un cyclone dans le port de Gopalpur, dans l’État d’Odisha en Inde. © ADRA India / ECHO (CC BY-ND 2.0 DEED)Le 01/06/2024
Le cyclone Remal, accompagné de vents violents et de fortes vagues, a touché la côte sud bangladaise et le nord-ouest indien dimanche soir, causant au moins 48 décès en Inde et 17 autres au Bangladesh. La dépression s’est dirigée lentement vers l’intérieur des terres en provoquant des inondations et des glissements de terrain dans les deux pays. Les basses terres du Bangladesh sont particulièrement exposées aux catastrophes, où près de 2 millions d’habitants risquent d’être déplacés d’ici 2050.
Les 27 et 27 mai, la côte bangladaise a été touchée par le cyclone Remal, avec des vents violents, des fortes vagues et des précipitations importantes qui se sont abattus sur le sud du pays. Plusieurs milliers de personnes ont perdu leurs investissements à cause de la catastrophe à travers les douze districts du sud du pays, dont Raphael Manik Biswas qui a perdu un élevage de poissons. Âgé de 45 ans, cet enseignant catholique de Kolapara, dans le district de Patuakhali au sud du Bangladesh, avait emprunté 50 000 takas (un peu moins de 400 euros) pour investir dans un élevage piscicole.
Le cyclone considéré comme un des plus longs en termes de durée dans l’histoire du pays, est survenu alors même que plusieurs millions de Bangladais subissent une inflation élevée et une crise économique majeure, dans le pays majoritairement musulman d’Asie du Sud qui compte plus de 170 millions d’habitants.
Selon le département météorologique national, le cyclone Remal a déclenché une onde de tempête (une brusque montée des eaux de mer), des fortes pluies et des vents jusqu’à 100 km/h durant trois jours. Les autorités bangladaises ont évacué près d’un million d’habitants dans les régions côtières avant l’arrivée du cyclone.
« Le cyclone a été tellement massif qu’il a englobé tout le golfe du Bengale »
Selon le ministère bangladais chargé de la gestion des catastrophes, au moins 3,75 millions de personnes dans 19 districts ont été affectées. Un total de 35 483 habitations a été détruit, 114 992 autres ont été inondées, et de nombreuses cultures ont été affectées. La catastrophe a causé au moins 17 victimes dans le pays, sans compter de nombreux blessés à cause des vents violents, des centaines d’arbres déracinés et des habitations détruites.
Pour le météorologue Monowar Hossain, ce cyclone était particulièrement violent. « Il a été tellement massif qu’il a englobé tout le golfe du Bengale. Il s’est déplacé plus lentement que prévu et il est resté stationnaire au sud du Bangladesh durant plus d’une demi-journée », explique-t-il, en évoquant le caractère imprévisible et sans précédent de la catastrophe, qu’il attribue aux changements climatiques.
Les basses terres du Bangladesh, situées sur le plus grand système de delta au monde (dont les eaux se déversent dans le golfe du Bengale), sont sujettes à des catastrophes naturelles fréquentes qui se sont intensifiées ces dernières années à cause de l’impact des changements climatiques. Les experts prédisent une montée du niveau des eaux à cause du réchauffement climatique et de la fonte des calottes glaciaires, ce qui risque de déplacer près de 2 millions de personnes d’ici 2050.
« La communauté chrétienne est forte et s’entraide dans les difficultés »
Le nord-est de l’Inde a également été fortement touché par la catastrophe en début de semaine. Au moins 48 personnes sont décédées dans des glissements de terrain et des inondations soudaines au passage du cyclone Remal, qui a frappé la région ces derniers jours, poussant plusieurs organisations chrétiennes locales à s’associer aux agences gouvernementales afin de participer aux secours.
Des glissements de terrain signalés à Aizawal, la capitale de l’État du Mizoram, ont notamment causé au moins 17 morts au 28 mai, alors qu’une carrière de pierre s’est effondrée. Six autres personnes ont été tuées dans l’État du Bengale occidental, dont les régions côtières ont subi des dégâts considérables, en particulier du côté des infrastructures et des habitations selon les autorités locales. À cause du cyclone, un jeune de 17 ans a également été tué, et plusieurs autres ont été blessés dans des pluies fortes accompagnées de vents violents dans l’État d’Assam.
Plusieurs des 17 personnes tuées au Mizoram sont chrétiennes selon Mgr Stephen Rotluanga, évêque d’Aizawl, dont le diocèse couvre tout l’État indien. L’évêque, interrogé le 29 mai, craint que les conséquences soient plus graves dans plusieurs régions du Mizoram, des pluies fortes et des vents violents ayant été signalés et qui provoquent « des glissements de terrain, des chutes et des déracinements d’arbres, et des destructions de propriétés ».
Toutefois, aucune église n’a rapporté de dégâts particuliers selon l’évêque, qui ajoute que « la situation ici est assez effrayante, mais le gouvernement et la population travaillent main dans la main et participent aux secours et aux aides ». Selon Mgr Rotluanga, la région fait face à ce genre de catastrophe « presque tous les ans à cause des pluies torrentielles et des cyclones ». Il souligne toutefois que « la communauté chrétienne ici est très forte et s’entraide dans les difficultés ».
(Avec Ucanews)