L’Asie du Sud la plus touchée au monde par la pollution de l’air selon un nouveau rapport mondial

La capitale nationale de l’Inde, New Delhi, est classée comme la ville ayant la pire qualité de l’air au monde avec une concentration de PM2,5 de 92,7 µg/m3 en 2023. La capitale nationale de l’Inde, New Delhi, est classée comme la ville ayant la pire qualité de l’air au monde avec une concentration de PM2,5 de 92,7 µg/m3 en 2023. © Tarkeshwar Rawat / CC BY-SA 4.0 DEED
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Sur les 30 villes les plus affectées par la pollution de l’air, 29 se trouvent en Asie, dont 28 en Asie du Sud et une en Chine, selon le Rapport mondial sur la qualité de l’air 2023, publié le 19 mars par la société suisse de surveillance de la qualité de l’air IQAir. Sur 134 pays, régions et territoires, le Bangladesh, le Pakistan et l’Inde sont en tête. Le 20 mars, l’organisation Amnesty International a réagi en appelant les pays d’Asie du Sud à « créer et appliquer de toute urgence un plan d’action transfrontalier » contre la pollution de l’air dans la région.

« Nous appelons une nouvelle fois les pays affectés par la pollution en Asie du Sud à créer et appliquer de toute urgence un plan d’action transfrontalier », a déclaré récemment Ann Harrison, conseillère sur les questions climatiques de l’organisation Amnesty International, lors d’une conférence de presse organisée le 20 mars. Selon elle, il y a « peu d’actions concertées » contre l’impact de plus en plus conséquent de la pollution de l’air dans la région. La conseillère a appelé les pays d’Asie du Sud à une véritable coopération transfrontalière, en signalant que « les gros producteurs d’énergies fossiles prévoient plutôt d’augmenter la production et non de la réduire ». Elle a ajouté que le problème de la pollution de l’air en Asie du Sud « est largement causé par la combustion d’énergies fossiles ».

Récemment, le Rapport mondial sur la qualité de l’air 2023, publié le 19 mars par la société suisse de surveillance de la qualité de l’air IQAir, a classé le Bangladesh, le Pakistan et l’Inde en tête des pays les plus touchés par le problème. L’étude s’est basée sur l’analyse des niveaux de qualité de l’air dans 7 812 villes dans plus de 134 pays, régions et territoires.

Selon le rapport, moins de 1 % de la population mondiale vit dans un pays où la qualité de l’air respecte les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé – en 2021, l’OMS a fixé la limite d’exposition moyenne annuelle aux particules fines PM2,5 (des microparticules nocives pour la santé respiratoire et cardiovasculaire) à 5 µg/m3 (la masse de particules par unité de volume d’air). Par ailleurs, l’exposition moyenne sur 24 heures ne doit pas dépasser 15 µg/m3 sur plus de 3 ou 4 jours par an.

Onze pays sur quinze parmi les plus touchés en 2023 sont en Asie

Le Bangladesh est en tête avec une concentration annuelle moyenne de particules PM2,5 de 79,9 µg/m3, soit près de 15 fois la limite fixée par l’OMS. Le Pakistan est classé deuxième avec 73,7 µg/m3, suivi de l’Inde avec 54,4 µg/m3. Par comparaison, en 2023, la France a enregistré une concentration annuelle moyenne de particules PM2,5 de 9,5 µg/m3. Selon le rapport, seuls sept pays au monde sont en dessous de la limite de 5 µg/m3.

Les particules PM2,5 font partie des six polluants les plus répandus qui sont régulés par les agences environnementales à l’échelle planétaire, à cause de leur impact sur la santé humaine et sur l’environnement. Selon Ann Harrison, l’urgence climatique à l’échelle mondiale est d’autant plus forte en Asie du Sud en raison de « l’exposition prolongée à la toxicité de l’air dans de nombreuses régions » du sous-continent indien. Une situation qui menace fortement « la vie et la santé de plus d’un milliard d’habitants ».

Onze pays d’Asie sont classés parmi les quinze pays détenant la qualité de l’air la plus importante en 2023, dont le Tadjikistan (4e), le Népal (8e) et l’Indonésie (14e). Selon les chiffres de l’OMS, la majorité de la population mondiale (99 %) respire un air dépassant les limites fixées en particules fines et contenant des niveaux élevés de polluants, les pays à moyens et faibles revenus étant ceux qui sont les plus exposés.

La capitale nationale de l’Inde, New Delhi, est classée comme la ville ayant la pire qualité de l’air au monde avec une concentration de PM2,5 de 92,7 µg/m3 en 2023 (soit plus de 18 fois la limite de fixée par l’OMS). C’est la capitale du Bangladesh qui est classée deuxième avec une concentration annuelle moyenne de 80,2 µg/m3, soit 16 fois plus que la limite de 5 µg/m3. Selon Amnesty, sur les 30 villes les plus polluées au monde, 29 sont en Asie du sud (26 en Inde, deux au Pakistan et une au Bangladesh), la trentième étant en Chine.

(Avec Ucanews)