Le cardinal Bo au sanctuaire Notre-Dame de Lourdes de Nyaunglebin pour la réconciliation nationale

Le 14/02/2025
Le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun, a pris la parole cette semaine au sanctuaire Notre-Dame de Lourdes de Nyaunglebin, situé dans la région de Bago (au nord-ouest de la capitale birmane), afin d’appeler une nouvelle fois à la paix et la réconciliation. Le cardinal birman s’est rendu sur place dimanche 9 février pour un pèlerinage jubilaire, à quelques jours de la fête du 11 février dédiée à Notre-Dame de Lourdes, en présence de plus de 3 000 fidèles et trois évêques, ainsi que des croyants bouddhistes, musulmans et hindous.
Le cardinal Charles Maung Bo a rappelé une nouvelle fois l’importance de la paix, de la réconciliation et du pardon en Birmanie. Le pays d’Asie du Sud-Est est toujours frappé par la guerre civile depuis plus de quatre ans et de nouvelles informations parviennent chaque semaine sur des attaques de la junte.
Le dimanche 9 février, l’archevêque de Rangoun a profité d’un pèlerinage organisé dans le cadre du Jubilé 2025 au sanctuaire Notre-Dame de Lourdes de Nyaunglebin, (dans la région de Bago, au nord-ouest de la capitale) afin de demander l’intercession de la Vierge Marie pour la paix en Birmanie et dans le monde. À cette occasion, il s’est adressé à plus de 3 000 catholiques, aux côtés de trois évêques, de nombreux prêtres, religieux et religieuses, mais aussi des croyants bouddhistes, musulmans et hindous qui participaient à l’événement.
« Inspirés par Marie, nous prions pour que les parties engagées dans le conflit en Birmanie se rassemblent sur cette terre sainte a vu d’innombrables pèlerins chercher le réconfort, la guérison et la tendre intercession de Notre-Dame de Lourdes », a-t-il confié en désignant la basilique mariale, deux jours avant la fête de Notre-Dame de Lourdes, selon une information publiée le 11 février par l’agence Fides.
Pour le cardinal Bo, le visage de la Vierge Marie enceinte se reflète dans chaque femme portant un enfant dans les camps de réfugiés à travers le pays, qui hébergent près de 3,8 millions de personnes : « Nous voyons le visage d’une Marie en route vers Bethléem, à la recherche d’un endroit sûr pour donner naissance à son enfant. »
Le courage des femmes birmanes, a-t-il ajouté, « fait penser à la sérénité de Marie au milieu du chaos, et nous rappelle que cette paix ne signifie pas l’absence d’adversité mais révèle la présence de Dieu au-dedans ». L’archevêque a aussi rappelé que Marie est appelée la « Mère de la Paix ». « Son accueil inébranlable de la volonté de Dieu nous invite à cultiver la paix intérieure et à devenir des messagers de paix dans notre monde troublé. »
Le cardinal Bo espère malgré tout atteindre la paix et l’unité en Birmanie
Parmi les dernières attaques signalées dans le pays, les forces de la junte birmane ont incendié presque 200 habitations, le 7 février dans la région de Sagaing (dans le nord-ouest), selon Radio Free Asia (RFA). Des résidents ainsi que l’organisation de veille indépendante Data for Myanmar affirment que cette attaque s’inscrit dans une campagne punitive ciblant les communautés soutenant les rebelles.
Les 9 et 10 février au cours de l’assaut militaire dans la région de Sagaing, les soldats de la junte ont également pillé les cantons de Wetlet et Kanbalu, en causant la destruction de plus de 180 habitations et la fuite de plus de 10 000 résidents. « Ils ont commencé à incendier le village de Koe Myo. Après cela, ils ont continué avec le village de Tho Boe », a indiqué un membre anonyme des Forces de Défense Populaires de Koe Myo.
Selon le groupe de recherche, plus de 103 000 habitations ont été incendiées par les militaires et les milices pro-junte à travers la Birmanie depuis le coup d’État de 2021. Plus de 69 % (71 070 sur 103 000) de ces destructions ont eu lieu dans la région de Sagaing. D’autres régions ont également souffert des violences, notamment à Magway, Tanintharyi et Mandalay ainsi que dans les État de Rakhine et de Chin, selon le groupe de recherche.
Dans un pays en proie et violences et aux conflits, le cardinal Bo espère malgré tout atteindre la paix et l’unité en Birmanie, en expliquant que les catholiques du pays peuvent contribuer à guérir toutes les divisions en devenant des « médiateurs pour la réconciliation ». Au sanctuaire de Nyaunglebin, il a appelé à pratiquer le pardon, en invitant les pèlerins à se libérer eux-mêmes du poids des injustices passées. Il leur a aussi demandé de « soutenir les familles déplacées », de « participer aux efforts interreligieux » et de « défendre les droits de l’homme et la justice ». « Alors que nous célébrons cette Année jubilaire de l’espérance, renouvelons notre engagement à construire un monde où tous puissent vivre dans la paix et la dignité. Que Marie, Mère de Dieu, nous aide à donner naissance à la paix et l’harmonie mondiale, en particulier en Birmanie. »
(Avec Ucanews)