Mgr Marek Zalewski, premier représentant pontifical résident au Vietnam, installé cette semaine à Hanoï
Mgr Marek Zalewski (au centre) en 2018 à My Tho, dans le sud du Vietnam. Le nouveau représentant pontifical résident doit arriver à Hanoï ce mercredi 31 janvier. © My Tho Diocese / UcanewsLe 31/01/2024
Le premier représentant pontifical résidant au Vietnam doit arriver à Hanoï ce mercredi 31 janvier. Selon une annonce du président de la Conférence épiscopale vietnamienne, Mgr Marek Zalewski résidera temporairement dans un hôtel de la capitale en attendant l’ouverture d’un bureau officiel. Neuf délégués apostoliques ont été nommés au Vietnam durant une période de 50 ans, jusqu’en 1975. Le Saint-Siège et le Vietnam ont signé un accord en juillet 2023 au Vatican, presque 50 ans après la rupture des relations mutuelles.
Ce mercredi 31 janvier, Mgr Marek Zalewski, premier représentant pontifical résidant au Vietnam, doit arriver à Hanoï, la capitale vietnamienne, presque 50 ans après la rupture des liens mutuels entre le Saint-Siège et le gouvernement communiste.
Selon une annonce de Mgr Joseph Nguyen Nang, archevêque de Hô-Chi-Minh-Ville et président de la Conférence épiscopale vietnamienne, Mgr Zalewski restera temporairement dans l’hôtel Pan Pacific, qui est situé dans le district de Ba Dinh à Hanoï, à environ deux kilomètres de l’archevêché. Le nouveau représentant pontifical travaillera depuis une chambre de l’hôtel, dans la capitale, en attendant de pouvoir s’installer dans son lieu de résidence officiel.
Un prêtre de l’archidiocèse indique que le gouvernement vietnamien et le Vatican doivent finaliser un lieu officiel pour le bureau du nouveau représentant pontifical, d’où celui-ci assurera sa nouvelle mission. « Le gouvernement doit garantir un terrain dans le district de Tay Ho, pour que le Saint-Siège construise le bureau officiel », explique le prêtre, qui souhaite rester anonyme.
Le Vatican a nommé neuf délégués apostoliques au Vietnam entre 1925 et 1975
De son côté, le père James Dinh Xuan Toan, un rédemptoriste basé à Hué, dans le centre du Vietnam, précise que beaucoup de fidèles ont suggéré à l’État, via les réseaux sociaux, de rendre un ancien bâtiment de l’Église locale, qui a été utilisé par les délégués apostoliques au Vietnam entre 1951 et 1959. Pour eux, ce serait un signe de bonne volonté afin d’assurer de bonnes relations avec l’Église catholique vietnamienne.
Le bâtiment, situé près de l’archevêché de Hanoï, avait été confisqué par le gouvernement à l’époque ; il est utilisé comme bibliothèque publique depuis 2008. Durant quelques années, il a aussi été utilisé comme restaurant, comme discothèque et comme bar par les autorités locales. Mais pour le père Toan, si le gouvernement devait rendre ce bâtiment, il serait dans une situation difficile car il risquerait de faire face à davantage de demandes liées à d’anciennes expropriations par l’État.
Après 1954 dans le Nord, et après 1975 dans le Sud, le gouvernement communiste a en effet « emprunté » de nombreux bâtiments occupés par des groupes religieux. Beaucoup de ces biens sont toujours utilisés à des fins publiques, tandis que d’autres ont été vendus à des organisations privées ou à des particuliers. « Pour le moment, le gouvernement peut donc sauver la face en accordant un terrain digne de ce nom au Saint-Siège, pour que ce dernier puisse construire un nouveau bâtiment pour le représentant pontifical résident », confie le père Toan.
Un pas en avant après des années d’échanges du Groupe de travail conjoint Vietnam-Vatican
En 1925, Mgr Constantino Ayuti a été nommé comme premier délégué apostolique en Indochine. Il était basé dans la ville de Hué. En 1950, Mgr John Dooley, alors délégué apostolique dans le pays, s’est ensuite installé à Hanoï où il est resté jusqu’à son expulsion du Vietnam en 1959. Un autre bâtiment des délégués apostoliques a également été basé à Saïgon (aujourd’hui Hô-Chi-Minh-Ville, dans le Sud), de 1959 jusqu’à 1975, quand le pays a été réunifié sous le gouvernement communiste. Le Vatican a nommé neuf délégués apostoliques au Vietnam durant une période de 50 ans, entre 1925 et 1975. Mgr Henri Lemaitre, le dernier d’entre eux, a été expulsé du Sud-Vietnam en 1975.
Le Saint-Siège et le pays d’Asie du Sud-Est, qui n’ont pas eu de relations officielles depuis, ont signé un accord en juillet 2023 au Vatican, afin de permettre à un représentant pontifical de résider dans le pays et d’y ouvrir un bureau officiel, pour la première fois depuis la fin de la Guerre du Vietnam en 1975. L’accord, signé en présence du président Vo Van Thuong qui a rencontré le pape François, ne signifie pas l’ouverture de relations diplomatiques officielles, mais représente un pas en avant après des années d’échanges du Groupe de travail conjoint Vietnam-Vatican.
(Avec Ucanews)