Père Vimal Tirimanna, théologien : « Le Synode s’efforce de n’exclure personne »
Le père Vimal Tirimanna, spécialiste en théologie morale et rédemptoriste sri-lankais, fait partie des membres de l’assemblée synodale. © UcanewsLe 17/10/2023
Le père Vimal Tirimanna, un prêtre rédemptoriste sri-lankais, spécialiste en théologie morale, s’est confié à Rome sur les travaux du Synode en soulignant que l’objectif est de n’exclure personne dans le processus synodal : « Il y a tant de groupes marginalisés et blessés qui ont besoin d’attention pastorale, comme ceux qui souffrent de pauvreté extrême. » Professeur associé avec la FABC (Fédération des conférences épiscopales d’Asie), âgé de 67 ans, il est membre de la Commission théologique du secrétariat général du Synode.
Le père Vimal Tirimanna, un théologien et rédemptoriste sri-lankais participant au Synode sur la synodalité, explique que le parcours synodal n’est pas une invention du pape François, mais qu’il est basé sur la voie d’écoute et d’accueil de Jésus, et sur la révélation divine elle-même.
Alors que les participants de l’assemblée synodale ont entamé leur troisième semaine de travaux le 16 octobre, en continuant les petits groupes de discussion, « les tables rondes elles-mêmes sont un symbole de l’ecclésiologie Lumen Gentium », souligne le prêtre, en référence au document du concile Vatican II sur la nature de l’Église et le rôle de ses membres. « Le processus synodal est une continuation de Vatican II », ajoute le père Tirimanna, qui enseigne la théologie morale dans plusieurs universités pontificales à Rome et qui se confie sur l’expérience synodale.
Le père Tirimanna décrit le fait de s’asseoir aux différentes tables rondes, qui rassemblent une douzaine de cardinaux et de nombreux évêques, prêtres, religieux et laïcs. Ainsi, remarque-t-il, les laïcs présents « côtoient la hiérarchie dans une Église concentrique, et non pyramidale ». « Non pas qu’une Église pyramidale soit mauvaise en soi, mais ainsi, l’ecclésiologie de Lumen Gentium est vécue. Le chemin synodal et la culture de la synodalité sont vécus ici. La difficulté est d’exporter cela hors des murs du Synode. »
Durant les échanges avec les journalistes, une autre participante au Synode, sœur Patricia Murray, secrétaire générale de l’Union internationale des supérieures majeures, a également été interrogée sur la façon dont l’Église peut, « à sa façon, dans la pastorale et la liturgie, représenter symboliquement les souffrances causées » à différents groupes, communautés et individus dans l’Église. Selon elle, « il y a une vraie prise de conscience, et certains disent que cela ne suffit pas de dire ‘pardon’ ». « C’est quelque chose qui est en cours de réflexion », confie-t-elle.
« Nous essayons d’avoir le cœur ouvert à toutes les souffrances »
De son côté, le père Tirimanna assure que « tout le monde est intégré » dans le processus synodal. « Le but est d’inclure tout le monde. Il y a tant de groupes qui sont marginalisés et blessés et qui ont besoin d’attention pastorale, comme ceux qui souffrent de pauvreté extrême. Le Synode s’efforce de n’exclure personne, afin de correspondre au regard de Jésus. » Mgr Zdenek Wasserbauer, évêque auxiliaire de Prague, ajoute également que « nous essayons, en tant que membres du Synode, d’avoir un cœur ouvert à toutes les souffrances vécues par tous les groupes et individus dans le monde d’aujourd’hui ».
Le père Tirimanna précise aussi que s’il est vrai que « différentes personnes ont leurs revendications et leurs questions propres » qu’elles voudraient voir abordées et traitées au cours du Synode, « il ne faut pas oublier que nous sommes ici dans la communion des croyants ». « Une fois que les fondations profondes seront posées, le reste pourra se construire à partir de cela. Le plus important est de parvenir à poser les fondations d’une culture synodale, une culture de l’écoute qui puisse inclure tout le monde. »
Le cardinal Blase J. Cupich, évêque de Chicago, interrogé le 16 octobre par Catholic News Services, a également confié qu’il y a « vraiment de la sérénité dans le groupe, où tout le monde apprécie particulièrement le fait de pouvoir parler librement ». « On ne fait vraiment pas attention à la position ou au titre des uns et des autres dans l’Église, mais tout le monde peut partager ses questions et ses préoccupations. Cette liberté va permettre d’aborder les questions difficiles et essentielles du moment, celles dont les gens parlent », a-t-il souligné. Selon lui, au cœur du Synode se trouve la question « Comment la mission va-t-elle être la priorité dans la poursuite de notre travail aujourd’hui ? ».
(Avec Ucanews)