Revue de presse du vendredi 21 février 2025

Le 21/02/2025
Dans l’actualité de la semaine en Asie : en Birmanie, les obsèques du père Donald Win, assassiné le 14 février, ont eu lieu le 17 février dans son village natal ; à Singapour, une table ronde est organisée le 28 février sur l’impact du 2e mandat de Trump sur les chrétiens en Asie ; en Inde, le parti pro-hindou du BJP a choisi Rekha Gupta, 50 ans, comme nouvelle Premier ministre du Territoire spécial de Delhi ; en Corée du Sud, Gil Won-ok, ancienne esclave sexuelle des troupes japonaises durant la 2e Guerre mondiale, est décédée le 16 février à 97 ans ; au Japon, seul un Japonais sur six possède un passeport valide, bien qu’il s’agisse d’un des meilleurs passeports au monde.
BIRMANIE – « Je ne m’agenouille que devant Dieu » : ce sont les derniers mots du père Donald Martin Ye Naing Win, assassiné dans le 14 février par un groupe de dix personnes armées au village de Kangyi Taw (archidiocèse de Mandalay). Quand les dix hommes, venus du village voisin et visiblement sous l’emprise de la drogue et de l’alcool, sont arrivés au presbytère de l’église Notre-Dame de Lourdes, le prêtre les a affrontés sans crainte. Selon les témoins, quand le chef de la bande lui a demandé de s’agenouiller, il a refusé avec douceur avant d’ajouter « Que puis-je faire pour vous ? Y a-t-il une question dont nous pouvons parler ? » Dans la région de Sagaing où se trouve le village, le système étatique s’est effondré dans le contexte des affrontements entre l’armée birmane et les groupes de résistance.
SINGAPOUR – Le 28 février à Singapour, une table ronde est prévue sur l’impact du second mandat du président américain Donald Trump sur les chrétiens en Asie. L’événement est organisé par la plateforme Isac (Initiative for the Study of Asian Catholics, lancée en 2021 par l’université nationale de Singapour) et par l’Asia Research Institute (ARI, un institut de recherche singapourien). Depuis son retour, Trump a lancé de nombreuses réformes et fait plusieurs déclarations géopolitiques significatives. Cette table ronde a pour but d’évaluer les conséquences de ces politiques, non seulement sur l’économie mondiale et les relations internationales, mais plus spécifiquement sur les communautés chrétiennes à travers l’Asie.
INDE – Rekha Gupta, 50 ans, est la nouvelle Premier ministre du Territoire spécial de Delhi. Le Parti pro-hindou au pouvoir du BJP l’a choisie à la tête du gouvernement du Territoire de la capitale nationale (NCT), après sa récente victoire électorale (le 8 février en remportant 47 sièges sur 70 à l’Assemblée de Delhi). Selon un prêtre catholique de la capitale indienne, les habitants ont exprimé « une volonté de changement » face aux problèmes comme la pollution, les embouteillages ou le chômage. Un choix intéressant selon lui, malgré le fait qu’elle appartienne au parti nationaliste hindou.
CORÉE DU SUD-JAPON – Gil Won-ok, une Sud-Coréenne, ancienne esclave sexuelle des troupes japonaises, est décédée ce dimanche 16 février à l’âge de 97 ans. Elle était une figure clé de la campagne de sensibilisation sur les « femmes de réconfort » coréennes et les atrocités japonaises durant la Seconde Guerre mondiale. Elle n’avait que 13 ans lorsqu’elle a été enlevée de sa maison à Pyongyang, aujourd’hui capitale de la Corée du Nord. Avec sa mort, sept femmes sont encore en vie en Corée du Sud. Jusqu’à 200 000 femmes, principalement coréennes, ont été mobilisées pour travailler dans des bordels pour les soldats japonais.
JAPON – Seul un Japonais sur six possède un passeport valide, alors que le nombre de résidents voyageant à l’étranger se rétablit lentement mais reste inférieur aux niveaux d’avant la pandémie de Covid-19. En décembre 2024, 21,6 millions de passeports valides étaient en circulation, soit environ 17,5 % de la population totale, selon le ministère des Affaires étrangères. Ce taux est largement inférieur à celui des Américains détenant un passeport (près de 50 %). Cependant, le passeport japonais est considéré comme un des plus « puissants » (c’est-à-dire permettant de voyager dans un pays étranger sans obtention préalable de visa) avec Singapour et la Corée du Sud.
PAKISTAN – L’Église locale reconnaît qu’Akash Bashir, dont le procès de canonisation a été ouvert au Pakistan, reste une figure peu connue dans le pays, y compris parmi les chrétiens. Sa tombe, au cimetière catholique de Youhanabad, est rarement visitée, et surtout par des étrangers, des prêtres ou ses proches. Selon Masih, un catholique habitant près du cimetière, les habitants du quartier ne le connaissent pas. Le jeune Akash Bashir a été tué à l’âge de 20 ans en 2015 en empêchant un terroriste d’entrer dans une église bondée. Il a été déclaré « serviteur de Dieu » par le Vatican en janvier 2022. C’est le début d’un processus qui peut durer plusieurs décennies.
HONG-KONG – Le Parti démocrate de Hong-Kong, autrefois principal parti d’opposition de la Région administrative spéciale chinoise, fondé il y a 30 ans, s’est réuni ce jeudi 20 février pour discuter de sa dissolution en tant que parti, en raison de la répression croissante de la dissidence liée à la loi sur la sécurité nationale (imposée par Pékin en 2020). Le parti a joué un rôle de premier plan lors des manifestations prodémocratie. Son président Lo Kin-hei a déclaré que cette décision est « inévitable ». Le poids politique du parti a décliné après le renforcement de la mainmise de Pékin à Hong-Kong. Récemment, un tribunal a condamné 45 anciens élus et militants démocrates à des peines de prison allant jusqu’à 10 ans pour « subversion ».
CORÉ DU SUD – La police sud-coréenne a ouvert un nouveau dossier contre le président Yoon Suk-yeol, déjà en procédure de destitution. Il est accusé d’avoir entravé l’exécution d’un mandat d’arrêt émis par la Cour le 31 décembre dernier en lien avec l’instauration de la loi martiale, qui n’a été exécuté que le 15 janvier, après plusieurs jours d’obstruction. Ce délit est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison. Alors que son procès pénal pour « insurrection » a débuté cette semaine, il s’est défendu en affirmant que la déclaration de la loi martiale en décembre 2024 avait pour empêcher « la dictature législative du parti dominant de l’opposition, qui avait paralysé l’administration ».
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