Timor oriental

Voyage papal en Asie : 700 000 fidèles attendus au Timor oriental pour la messe du pape à Dili

L’esplanade de Tasitolu est une zone protégée sur la côte du Timor oriental, à 8 km de Dili. La messe du pape y sera célébrée le 10 septembre. L’esplanade de Tasitolu est une zone protégée sur la côte du Timor oriental, à 8 km de Dili. La messe du pape y sera célébrée le 10 septembre. © Yeowatzup / CC BY 2.0
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Le pays très majoritairement catholique accueillera le pape du 9 au 11 septembre durant son voyage en Asie et en Océanie, dans moins de trois semaines. Selon le père Graciano Santos Barros, vicaire général de l’archidiocèse de Dili, la messe publique du pape François sur l’Esplanade de Tasitolu (le mardi 10 septembre à 16h30, à Dili) devrait accueillir près de 700 000 personnes, à l’occasion d’une visite centrée sur les liens forts entre culture et foi au Timor. La devise de l’étape du pape à Dili est « Que votre foi devienne votre culture ».

Près de 700 000 personnes devraient participer à la messe publique qui sera célébrée par le pape François au Timor oriental, à Dili, la capitale, selon l’Église locale. Le pays très majoritairement catholique accueillera le pape du 9 au 11 septembre durant son voyage en Asie et en Océanie, dans moins de trois semaines. La devise de l’étape du Saint-Père à Dili est « Que votre foi devienne votre culture ».

Selon le père Graciano Santos Barros, vicaire général de l’archidiocèse de Dili, cette devise est « un appel à vivre la foi en harmonie avec la culture ». Les propos du prêtre sont cités dans un article de l’agence Fides publié le mois dernier.

En plus de la messe publique qui aura lieu sur l’Esplanade de Tasitolu (le mardi 10 septembre à 16h30, à Dili), d’autres évènements sont prévus dont une rencontre avec les autorités, la société civile et le corps diplomatique, une autre avec les évêques, prêtres, diacres, consacrés, séminaristes et catéchistes, et enfin une rencontre avec les jeunes. Une visite de courtoisie au président est-timorais est aussi au programme.

Le père Graciano précise que près de 700 000 personnes de tout le Timor oriental, mais aussi de provinces voisines indonésiennes et d’autres pays voisins, sont attendues à Dili lors de la venue du pape François.

« Regarder notre histoire avec un cœur réconcilié »

« La préparation n’est pas seulement matérielle mais aussi spirituelle », explique de son côté le père Bento Pereira, responsable de la communication de la conférence épiscopale timoraise. Les responsables du diocèse ont préparé une prière spéciale pour la visite papale, qui est récitée quotidiennement dans les églises, les communautés religieuses et les écoles.

Pour le père Graciano Barros, cette visite permettra de mettre en avant « la relation entre foi et culture ». Il ajoute que les Timorais « sont étroitement liés à cette relation entre foi et culture ». « L’histoire de la nation, l’histoire de la souffrance et de la libération du Timor oriental, est intrinsèquement marquée et soutenue par la foi », explique-t-il. Il souligne aussi que la visite du pape marque le 25e anniversaire de la libération du Timor oriental. « C’est une occasion de regarder notre histoire avec un cœur réconcilié, en reconnaissant l’œuvre de Dieu qui a éclairé les cœurs et les intelligences des hommes en beaucoup d’instants décisifs », ajoute-t-il.

Plus de 95 % catholiques sur 1,4 million d’habitants

L’Indonésie a envahi et occupé le Timor oriental en 1975 après la fin du régime colonial portugais, ce qui a déclenché un fort moment pro-indépendance. Les autorités indonésiennes ont tenté de réprimer ce mouvement avec une force militaire violente, provoquant un conflit armé sanglant qui a causé plusieurs milliers de victimes. Le conflit a pris fin avec l’intervention de l’Onu et un référendum parrainé par l’Onu, organisé le 30 août 1999, qui a permis de reconnaître le Timor oriental comme un État souverain et indépendant. Le pays a acquis officiellement son indépendance le 20 mai 2002.

L’Église locale et les missionnaires catholiques ont soutenu l’indépendance du Timor oriental, et ils sont fortement appréciés pour leur rôle en faveur du soutien aux victimes du conflit. « À l’époque, les religieuses, les religieux, les prêtres et les catéchistes étaient nos anges gardiens. Ils étaient toujours proches ; ils partageaient notre destin. Nous avons beaucoup prié ; chaque décision et chaque évènement étaient précédés et accompagnés par la prière. C’était un chemin spirituel, et cela a mis tous nos actes entre les mains de Dieu », explique le père Graciano Santos Barros. « La foi a accompagné chacun de nos pas, toutes nos souffrances et notre espérance. »

Les statistiques de l’Église locale montrent que le catholicisme au Timor oriental s’est fortement développé depuis les années 1970, passant de 30 % de la population à plus de 95 %, sur environ 1,4 million d’habitants aujourd’hui. « Durant les temps d’oppression, la foi était un pilier fondamental pour les gens. Avec un cœur ouvert, le peuple du Timor oriental a compris et perçu l’Évangile comme le seul chemin, le seul salut », ajoute le père Barros. « La foi dans le Christ a été essentielle dans notre histoire et notre culture, et elle l’est toujours. »

(Avec Ucanews)