Philippines

Jour des défunts : plusieurs millions de Philippins dans les cimetières malgré le passage du typhon

La parade de la Toussaint de la ville de Dagupan, en 2019 dans l'île de Luçon (au nord-ouest de Manille). La parade de la Toussaint de la ville de Dagupan, en 2019 dans l’île de Luçon (au nord-ouest de Manille). © Judgefloro / CC0 1.0
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Une semaine à peine après le passage du typhon Trami, le Cimetière Nord de Manille, qui s’étend sur 54 hectares, a accueilli presque un million de visiteurs à l’occasion du samedi 2 novembre, journée de Commémoration de tous les fidèles défunts. Dans le pays d’Asie du Sud-Est, très majoritairement catholique, même les habitants des régions inondées, comme à Pampangue au nord de la capitale, ont tenu à défier les eaux pour rejoindre les tombes.

Des millions de fidèles philippins, munis de cierges et de fleurs, ont visité les cimetières du pays, majoritairement catholique, à l’occasion du week-end de la Toussaint (1er novembre) et de la Commémoration des fidèles défunts (2 novembre), afin de prier pour leurs proches défunts.

À Manille, plusieurs centaines de milliers de résidents ont parcouru les immenses cimetières de la capitale, tandis que d’autres habitants de la région ont parcouru les zones inondées de l’île de Luçon après le passage d’une tempête tropicale meurtrière, afin de prier en silence et de rendre hommage aux victimes.

Au Cimetière Nord de Manille, l’un des plus anciens et des plus grands de la région (54 hectares), Virginia Flores, âgée de 64 ans, allume des bougies devant « l’appartement » de sa grand-mère – un terme utilisé localement pour désigner des tombes empilées les unes sur les autres, sur plusieurs mètres de haut. « C’est ma façon de faire mémoire de sa vie et de nos souvenirs partagés quand elle était vivante, donc je lui rends visite tous les ans », confie Virginia.

De son côté, Erlinda Sese, 52 ans, vient prier pour les proches défunts de sa famille. Elle est accompagnée par sa sœur et ses petits-enfants. « Même s’ils ne sont plus là, aujourd’hui, nous nous souvenons que notre amour pour eux ne s’éteindra jamais », explique Erlinda, en déposant délicatement un bouquet de fleurs blanches sur une tombe.

« Cela fait partie de notre tradition et de notre culture »

Le chef de la police de Manille, Arnold Ibay, responsable de la gestion des foules dans la capitale, expliquait avant les fêtes qu’il attendait presque un million de visiteurs rien qu’au Cimetière Nord, où les gens ont commencé à patienter devant les grilles avant l’aube du samedi 2 novembre.

Même dans la province de Pampangue, une région inondable située à 80 km au nord de la capitale, des habitants ont été vus en train de parcourir péniblement les eaux boueuses afin de se rendre au cimetière municipal de Masantol. Ces visiteurs ont entrepris ce pèlerinage à peine une semaine après le passage du typhon Trami, qui a causé des glissements de terrain et des inondations qui ont fait au moins 150 morts – on compte toujours à ce jour plus d’une dizaine de personnes portées disparues.

« Visiter les proches défunts, c’est quelque chose de très important pour les Philippins. Cela fait partie de notre tradition et de notre culture », raconte Mark Yamat, âgé de 34 ans, qui fait partie des visiteurs du cimetière de Masantol. « Même si ce cimetière est inondé, nous voulons continuer de venir malgré tout. »

Dans le pays d’Asie du Sud-Est, la Commémoration de fidèles défunts est un jour férié, afin de permettre aux gens de voyager à travers l’archipel, parfois pour rejoindre des cimetières situés à l’autre bout du pays. Maria Cayanan, 52 ans, espérait déposer des bougies devant la tombe de ses parents, également dans la province de Pampangue, mais les inondations l’ont empêché de s’y rendre. « Nous nous sommes contentés d’allumer des cierges à la maison. Nous devons visiter leurs tombes, pour qu’ils sachent qu’ils ne sont pas oubliés. »

(Avec Ucanews)